Lui et moi – Juillet 1941

LUI et moi

 

 

Mois de Juillet 1941

1120. [I,306] — 3 juillet. —

« Epelle l’alphabet d’amour dans ta mort, déjà.

« Tes dernières respirations, ce sont tes consommatum est.

« Dis-les-Moi bien déjà.

« Ne laisse rien à l’improviste dans cette belle importance qu’est la mort.

« C’est l’heure du rendez-vous.

« Hâte-toi, Ma bien-aimée, à M’en offrir la pensée.

« Mourir d’avance, tu comprends ?

« Comme une joie attendue qu’on berce dans sa pensée,

« une joie qui n’arriverait qu’une seule fois…

« et qu’il ne faut pas manquer de goûter dans sa plénitude.

« Dis : « Quand mes paupières commenceront à se fermer sur les choses de la terre, c’est Ton regard d’amour que mes yeux chercheront.

« Quand mes oreilles seront closes, c’est ta voix d’amour que je guetterai.

« Seigneur, Tu prendras les souffrances de mon corps en expiation de ma vie, de celle des pécheurs,

« pour la gloire de la vérité.

« Et si mon agonie se prolonge, que se prolonge aussi mon amour.

« Qu’il soit fidèle à répondre au Tien sur la Croix. »

« Dis cela souvent, Ma petite enfant, ne laisse rien au hasard.

« Entre avec bonheur dans le domaine des derniers moments,

« comme si, en cherchant la main de la mort, tu en faisais ta compagne de route familière,

« afin de mieux parler son langage

« et d’y ajuster tes manières.

« Quelle vie sage et empressée…

« Quel pas léger à franchir ce qui reste encore…

« Quel sourire dans l’âme qui attend…

« L’Époux aussi attend… Si ton impatience grandit, que dire de la Sienne ?

« Il t’a créée.

« Ta première respiration était pour Lui.

« Offre-Lui la dernière à cueillir et

« cela L’honorera : Il permet que tu puisses L’honorer.

« Remercie-Le de cette faveur. Ne sais-tu pas que « toucher Dieu », c’est une faveur insigne ?

« C’est parce que tu es Sa petite Image que des reflets s’établissent.

« Ressembler à Dieu…

« Remerciez votre Créateur.

« Aimez-Le pour Sa délicatesse. Vous êtes de la famille de Dieu. »

 

1121. [III, 75] — 7 juillet : Après la communion. 

« Ton trésor, c’est ton moment présent.

« Si tu ne M’offres pas ton moment présent, tu perds ton trésor. »

 

1122. [III, 76] — 14 juillet : A mon temps d’arrêt. 

« Cherche la perfection dans la pureté de ton âme et de tes discours ; encore plus que dans les choses du maintien extérieur. »

 

1123. [III, 77] — Que je n’oublie plus les désirs de mon Maître. 

« Ce matin dans ma communion, je ne Vous ai pas donné le nom choisi que Vous attendiez ».

« Oublier, ce n’est pas une faute. Mépriser, dédaigner, ferait du mal à Mon Amour.

« Hausse-toi toujours sur la pointe du pied pour faire mieux que la veille. Je veux dire : sois fidèle à l’effort surnaturel, comme si tu avançais la main pour Me saisir de plus près.

« Et Moi, Je M’approcherai, pour que tu sentes moins ta faiblesse : n’ai-Je pas toutes les attentions douces.

« Demain, appelle-Moi ton doux Vainqueur et Ma petite conquise s’apprêtera à se laisser conquérir davantage… N’ai-Je pas encore quelques points à prendre dans la place.

« M’as-tu bien « tout » remis en toi ? Donne la dernière clé ! »

 

1124. [III, 78] — 25 juillet. Le Fresne. A l’Église. 

« Je suis là. Aime-Moi bien. C’est le Jésus-Christ du Ciel, Mon regard se porte sur tout l’univers et dans tout l’univers, en ce moment, ceux qui M’aiment c’est le petit nombre.

« Aime-Moi bien, Ma petite Fille, tu ne crois pas que Je l’ai mérité ? Et Ma douloureuse Passion,   et Ma vie tout entière. Et Mes dons qui te sont personnels : ton Pays ; ta famille ; ta personne intérieure, extérieure.

« Aime-Moi bien.

« Cherche-Moi en tout ce qui t’arrive d’heureux. Oui, c’est toujours Moi. Remercie-Moi des choses moins heureuses : c’est toutes les façons de Mon Amour à te modeler.

« Qu’aucune de Mes manières ne te scandalisent. Vois le Visage fatigué de ton Bien-Aimé à travers le treillis : toute ta vie c’est Lui, hormis le péché.

« Le péché ? Il l’efface avec Sa robe pleine de sang.

« Mais, crois-Le : ne te dérobe pas dans ton cœur. Ne fuis pas la Miséricorde. Rends-toi, et ta petitesse t’élèvera.

« Toujours sois de plus en plus petite, jusqu’au rien.

« Moi, Je serai ton Tout.

1125. [III, 79] — « Seigneur, que les affaires terrestres ne me séparent pas de Toi. »

« Mais comment nous sépareraient-elles ? C’est le tissu journalier. N’ai-Je pas eu, Moi aussi, les

tracas, contradictions, calomnies et moqueries.

« Je n’en poursuivais pas moins Ma route dans la Volonté du Père, amoureusement, filialement : toute gloire à Lui, tout pour Lui.

« Quand tu verras Dieu, tu comprendras.

« Jette en Lui tous tes labeurs, en gerbe d’hommages, heureuse qu’il t’ait élue pour Sa très petite servante, pour continuer Son Fils.

« Pense à cela : continuer le Fils Unique ! en bontés, en dévouements… en simple amour.

« Fille du Père, remets ton âme vivante en Ses bras. »

 

1126. [I,307] — 26 juillet. A la campagne.  Je Lui lisais :

« Promenons-nous dans Votre allée de tilleuls » (me reprenant) : « Notre » allée de tilleuls.»

« Que ferais-Je d’elle sans toi ?

« Comprends Ma soif d’union. »

 

1127. [III, 80] — 27 juillet. Communion. 

Je l’appelais « l’Amour de mon amour, la Source de ce qui m’agit ».

« Oui, le Cœur de tout toi.

 

1128. [II,186] — 29 juillet. 

« Seigneur, avec un peu de Votre Sang, si nous nous amusions à vider le Purgatoire aujourd’hui ? »

« Rien n’est impossible à l’effusion du Sang de Mon Cœur ;

« néanmoins, il faut soumettre toujours toutes choses

« à la volonté du Père. « Il aime votre soumission : « c’est l’expression de votre humilité et tu sais comme l’humilité est une vertu chère à son Cœur ?

« Rappelle-toi l’Evangile.

« Mes plus grands miracles aux plus humbles :

« Dites seulement une parole… »

« Je ne suis pas digne… »

« Et saint Jean :

« Je ne suis pas digne de dénouer le cordon de sa chaussure », « et la pauvre femme :

« Les petits chiens ramassent les miettes qui tombent. »

« Rappelle-toi ce que l’on te disait l’autre jour :

« Nous sommes trop grands pour être des saints. »

« Et tu sais qu’au milieu des autres femmes. « Ma Mère se croyait la dernière de toutes.

« … Elle !… »

« Seigneur, je vous offre son Humilité pour remplacer la mienne. »

« Oui, offre-Moi souvent ses vertus de la terre,

« Il semblerait qu’elles y fussent restées pour vous,

« toutes à votre service, Mes pauvres petits enfants si pauvres !

« Elle vous avait toujours en vue avec Moi.

« Sa vie ? pleine de Moi et de vous. Elle est toujours prête à tout vous donner.

« Demandez et prenez.

« Une Mère… songe donc !.

Je pensais à sa détresse du Jardin de Gethsémani, n’ayant même pas la consolation de la présence de cette Mère chérie.

« Offre-Moi, ayant l’intention de Me consoler, offre-Moi les plus petites choses de ta vie,

« comme une affirmation que toute ta vie est à Moi.

« Et Je les trouverai grandes, ces petites choses, « tu ne sais pas combien.

« Et elles formeraient le tissu du précieux manteau de ton âme, « recouvrant ta fidélité.

« Et Moi Je t’établirai plus hautement dans le cortège de Mes consolateurs.

« Puis-je recevoir quelque chose de Mes enfants « et ne pas leur rendre ?

« M’as-tu jamais vaincu en générosité ?

« Qui a jamais pu Me donner le premier ?…

« Ah ! si l’on savait…

« Toi, tiens-toi bien cachée à l’ombre de Mon bras.

« J’en déploierai la Force.

« Et ce sera l’Amour qu’il répandra, « qu’il demandera avec des mots nouveaux,

« ceux que Je t’ai dit.

« Peut-être les âmes « comprendront-elles enfin « que l’Amour « c’est toute absence de séparation. »

 

1129. [I,308] — 30 juillet.

« As-tu quelque chose à Me dire ce soir ? on te demandait quelle est ta mission ? »

« Seigneur, je suis trop petite pour avoir une mission. »

« Les petites filles peuvent avoir des commissions à faire.

« Montre qu’il faut causer avec Moi,

« ne pas Me laisser seul dans vos cœurs.

« Marthe, Marie et Lazare étaient près de Moi dans leur château,

« s’occupant de Moi.

« Ne crois-tu pas que J’aie dû bien les recevoir dans Mon palais céleste ? »

1130. [III, 81] — 30 juillet. Visite.— Je disais : « C’est toujours nouveau, mon Jésus, de T’ aimer ».

Et Il me répondait :

« C’est toujours nouveau, Ma Gabrielle, de t’aimer. »

Je continuais. Il répondait : 

« Cela me rappelait les petits oiseaux qui parlent à voix basse dans les nids. »

 

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