Si je vous dis que l’homme cherche le bonheur, vous me répondrez que j’enfonce une porte ouverte, tant cela vous semble aller de soi. En effet, nous cherchons le bonheur ou plus exactement ce qui nous semble l’être. Par nos actes nous pouvons en effet donner l’impression que nous ne sommes pas sur une bonne voie. De plus, si l’on s’aventure à observer ceux qui nous entourent, de près ou de loin, à voir les évènements qui jalonnent leur existence, on peut véritablement se demander si le bonheur existe vraiment. Le bonheur ne serait-il pas comme une chimère, un projet séduisant mais irréalisable ? Ou encore, le bonheur est-il bien de ce monde ?
La réponse vaut d’être posée d’autant plus que dans son poème Jésus seul, sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus, ne nous dit-elle pas que « Rien ne saurait la charmer ici-bas. Que le vrai bonheur ne s’y rencontre pas. »
Et pourtant, le Créateur ne nous a pas donné la vie pour être malheureux ! En créant les premiers hommes, Adam, puis Eve, c’est bien leur bonheur qu’il voulait, un bonheur où dans sa plénitude, ils loueraient Dieu et le glorifieraient par et en tous leurs actes. En le créant, il savait pourtant que l’homme succomberait à la tentation du démon « de devenir comme Dieu ». L’homme déchu de sa nature divine n’a cependant pas été abandonné complètement par Dieu, même s’il a été laissé à lui-même quelque temps. Il ne lui a pas ôté la vie qu’Il lui avait donnée mais bien la grâce qui en faisait toute sa grandeur. Chassé du paradis terrestre, l’homme gagnera sa vie à la sueur de son front...
La vie de tout homme est faite de joies et tristesses, de moments heureux et malheureux et chacun a sa ou ses croix à porter, personnelles, plus ou moins lourdes, qu’il le veuille ou non. Et elles sont bien là, quelles que soient les conceptions philosophiques ou religieuses de chacun. Cette dernière remarque ne doit pas nous étonner puisque chaque être humain est une créature de Dieu, qu’il le sache ou non, qu’il le veuille ou non, et appelée à être enfant de Dieu ! Le but de la vie étant d’approcher le Créateur pour gagner ‘in fine’ la vie éternelle et demeurer éternellement auprès de Lui, tous les moyens sont bons pour amener l’homme à le comprendre et à vivre dès ici-bas une vie tournée vers Lui. Notre propre vie nous reste un grand mystère. Nous avons tellement de mal à comprendre les jalons mis sur notre route pour arriver au but final, qu’ils soient voulus ou permis par Dieu.
S’il peut trouver une forme de bonheur matériel, philosophique ou religieux sur cette terre, le bonheur sur terre n’est en fait pas du tout un but en soi mais un moyen pour arriver au vrai bonheur qui est de posséder Dieu pour l’éternité, en plénitude, quand l’homme sera alors devenu « parfait » en tant que véritable enfant de Dieu, délivré du poids de sa nature humaine, à nouveau divinisée par Dieu, grâce à la Résurrection de notre Sauveur Jésus-Christ, Lui qui est le véritable Chemin et la Vie.
Si nous pouvons vivre de véritables moments de bonheur humain sur terre, ceux-ci ne sont-ils pas passagers, tant les revers de toute sorte peuvent accabler la vie des pauvres hommes ? Le Seigneur nous les permet, ces moments de bonheur, bien entendu, et souhaite qu’ils soient nombreux. Quand ils sont vécus intérieurement avec paix, et avec amour, ils peuvent être considérés comme des prémices de ceux de la vie éternelle en laquelle ils seront tout autre tant leur intensité doit dépasser tout ce que nous pouvons imaginer.
Il reste cependant que tout chrétien qui cherche à vivre sincèrement une vie en Dieu, tout au long des jours qu’il a à passer sur cette terre, le cœur et l’âme donné à Dieu, peut déjà connaître des moments de bonheur qui se rapprochent de cette intensité du bonheur que Dieu veut nous faire connaître et partager avec Lui, et tous nos frères et sœurs.
En effet, au plus profond du cœur de chaque homme, là où Dieu désire faire sa demeure, dans notre Château intérieur comme l’appelle sainte Thérèse d’Avila, là où nous pouvons arriver à faire notre paradis sur terre, si nous le voulons, notre Dieu de l’Amour peut se manifester et y faire notre bonheur. Il ne s’agit déjà plus du bonheur terrestre mais de celui de l’au-delà. S’il est difficilement accessible, il n’en demeure pas moins vrai qu’il est bien réel. Il suffit de voir ces belles âmes dont nous parlons sur ce site, pour nous inciter à nous aussi ouvrir notre pauvre cœur à notre Seigneur qui veut se donner à tous et nous combler tous de ses largesses.
Parmi elles, l’Eucharistie, Corps, Sang, Âme et Divinité de Jésus-Christ, n’est-elle pas un cadeau extraordinaire, le plus grand, qui dépasse complètement notre entendement et qui est fait pour nous transformer en un autre Christ ? Prenons en conscience. En suivant cette voie, nous trouverons notre véritable bonheur !
Christian Dachy