Une sœur et un ami bienheureux avec Saint Thomas d’Aquin

Ils ont vu le purgatoire

Un ouvrage de Jean Mathiot

Une sœur et un ami bienheureux.
Saint Thomas d’Aquin
(1125-1274) Italie.

Saint Thomas, disciple de saint Dominique, passa la plus grande partie de sa vie dans l’enseignement de la doctrine chrétienne. Il fut le disciple de saint Albert le Grand. Il enseigna à Paris. Le roi saint Louis recourait souvent à ses conseils. Il composa de nombreux commentaires de la Bible et écrivit des ouvrages de philosophie et de théologie, notamment la Somme théologique. Il fut aussi favorisé de grâces mystiques extraordinaires. Il mourut à 52 ans.

Lorsqu’il était lecteur de théologie à l’université de Paris, il vit apparaître devant lui l’âme de sa sœur, morte Abbesse de Sainte-Marie de Capoue, qui le conjura d’avoir pitié d’elle, car elle souffrait cruellement dans les flammes de l’autre vie, et avait grand besoin d’être secourue. Thomas s’empressa de prier, de jeûner, de faire pénitence, et de réclamer les charitables suffrages de plusieurs de ses amis.

FREDERIC 1ER, DIT BARBEROUSSE, EMPEREUR D'ALLEMAGNE (1121-1190)

Peu de temps après, il fut rappelé à Rome où sa sœur lui apparut de nouveau mais cette fois toute joyeuse ; elle lui dit qu’il était exaucé et qu’elle allait dans le sein de Dieu se reposer pour l’éternité. Thomas saisit cette occasion pour lui demander ce qu’étaient devenus deux de ses frères, morts aussi depuis quelques temps. Sa sœur lui répondit que celui qui se nommait Arnaud jouissait dans le Ciel d’un haut degré de gloire pour avoir courageusement défendu le pape contre l’empereur Frédéric d’Allemagne, et avoir souffert persécution à cause de cela ; mais que Landolphe était encore dans les peines du purgatoire où il attendait qu’on s’intéressât à lui. Elle ajouta : « pour vous, mon frère, hâtez-vous de mettre la dernière main à vos écrits admirables, car vous viendrez bientôt nous rejoindre dans le paradis ou une place magnifique vous attend en récompense de tout ce que vous faites pour l’Eglise. »

Église San Domenico Maggiore à Naples | Construite sous le r… | Flickr
Eglise Saint-Dominique à Naples

Une autre fois, comme Thomas priait dans l’église Saint-Dominique à Naples, il aperçut tout à coup frère Romain qu’il avait laissé à Paris dans sa chaire de théologie. Pensant qu’il vivait encore et qu’il venait le voir, il se leva pour aller à sa rencontre et le saluer en s’informant de son voyage et de sa santé. Le bon religieux, l’arrêtant, lui dit que sa vie terrestre était terminée, qu’il était au Ciel, et qu’il était envoyé par Dieu pour encourager Thomas dans ses travaux. Celui-ci, interdit au premier moment, se ressaisit et l’interrogea sur ce qu’il mettait au-dessus de tout : « Suis-je en état de grâce ? » demanda-t-il ? Frère Romain sourit, l’assura qu’il y était, et que ses œuvres étaient agréables à Dieu. Thomas l’interrogea ensuite sur son propre état à lui, et Romain lui répondit qu’il jouissait actuellement de la Gloire, après quinze jours de purgatoire pour différentes infidélités qu’il n’avait point expiées auparavant. Enfin, Thomas voulut apprendre de cette âme certains détails théologiques : si, par exemple, on voit Dieu par le moyen de la gloire élevant l’intelligence, ou bien par toute autre action divine. Il lui fut répondu seulement par le verset 9 du psaume 48 : « comme on nous l’avait dit, nous l’avons vu dans la ville de notre Dieu. » En prononçant ces mots, la vision s’évanouit, laissant Thomas dans une grande impatience de monter auprès de son Sauveur.

Bibliographie : Pierre Maffei, vie de saint Thomas d’Aquin – Diario Domenicato, 7 mars

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