Qu’est-ce que Dieu ? Il est amour, bonté, sagesse, force, puissance. Il est le tout. Il est perfection.- Maria Valtorta (ASDE 28)

Extrait des cahiers de Maria Valtorta

Le 6 septembre 1947

Jésus dit :

L’on dit généralement, quand on explique les dix commandements, qu’ils commencent par trois consacrés au culte de Dieu, puisqu’il a préséance et qu’il doit l’avoir sur tout être ou toute chose. Cette explication habituelle est juste, mais ce n’est pas la seule qui éclaire l’ordre des dix commandements.

Etant la perfection même, Dieu pouvait être placé au sommet de l’échelle qui monte vers la perfection. Lui rendre le culte et l’honneur quand la créature s’est rendue digne de le faire comme il convient lorsqu’elle est déjà « juste » dans tous les domaines de la terre. Mais, dans ce cas, penses-tu qu’il aurait jamais été possible d’honorer Dieu et de lui rendre un culte ? Je te le dis : jamais. Et pourquoi cela ? Ecoute-moi bien.

Qu’est-ce que Dieu ? Il est amour, bonté, sagesse, force, puissance. Il est le tout. Il est perfection.

Qu’est-ce que l’homme ? C’est une âme emprisonnée dans une chair avide et forte pour ce qui est des mauvais appétits mais à la bonne volonté faible, une âme qui, en plus de la matière qui l’enveloppe et de ses conséquences, porte le poids des conséquences de la faute d’Adam ; car si cette dernière est effacée en tant que tache et abattue en tant qu’obstacle pour céder la place à la grâce, elle garde ses incitations et reste assaillie par les vents du monde et Satan. L’homme est faiblesse, égoïsme, ignorance, impuissance, imperfection. Il l’est en dépit des dons gratuits de Dieu car, en général, il n’utilise pas ces dons puissants avec une volonté intelligente et aimante. C’est pourquoi ils restent inactifs, stériles. Par son indolence, son insouciance, son incrédulité ou sa haine de Dieu – le mal extrême –, l’homme rend stériles ces puissants levains, ces remèdes forts, ces germes vigoureux. Il les emprisonne, les bâillonne, les piétine, les foule aux pieds, les repousse. Par là même, il en repousse le Donateur le Dieu un et trine.

L’homme qui s’est séparé de Dieu n’est rien et ne peut rien. En effet, l’union à Dieu est vie, puissance, force, sagesse, tempérance, justice, prudence, bonté, miséricorde, charité, en d’autres termes c’est être enfant de Dieu en ressemblant au Père par l’esprit et les vertus.

Sans Dieu, l’homme ne peut être qu’un animal sauvage. Plus qu’un animal, un démon. Car l’animal se laisse dominer par l’homme, il s’apprivoise, il plie sous la puissance qui s’appelle « homme », il s’y plie avec amour ou par amour chez les animaux les plus évolués et domestiqués, par crainte sinon. Des animaux, à l’origine libres et sauvages, l’homme a fait ses sujets et ses aides, ou même ses amis, sauf évidemment les plus méprisables. Un grand nombre d’hommes auraient bien à apprendre des animaux l’amour, la fidélité, la patience ou encore l’obéissance. Les animaux savent donc aimer et obéir, être fidèles. Mais il arrive souvent que les hommes ne sachent pas se soumettre à la puissance qui a pour nom Dieu. Ce sont donc des démons, puisque seuls les démons sont de perpétuels rebelles.

Les hommes ne savent pas se soumettre, ai-je dit. Ah, Dieu ne vous impose pas de plier l’échine sous lui ! Il vous exhorte à vous jeter dans ses bras paternels. Il ne s’agit pas de céder sous le bâton, le fouet, le joug ou les rênes comme les animaux, mais sous l’amour, la caresse de l’amour de Dieu. Vous soumettre sur son cœur de Père, l’écouter quand il vous dit ce qui est bien et ponctue ses paroles de caresses et de grâces.

Pourquoi ne faites-vous pas ce que l’animal sait faire pour celui qui l’apprivoise ou l’aime ? La puissance et la perfection de l’homme sont grandes en comparaison de l’animal. Mais la perfection et la puissance de Dieu sont infinies en comparaison de cet atome qu’est l’homme, qui lui-même ne doit son importance par rapport à l’animal qu’à l’âme qui lui vient de Dieu, et il ne peut devenir grand aux yeux de Dieu que dans la mesure où il sait rendre son âme grande en la recréant dans la perfection.

Ceci dit, j’en viens à la leçon sur la sage justice de Dieu et sur sa bonté paternelle lorsqu’il exige de l’homme la perfection envers Dieu en premier lieu, puis celle à l’égard de son prochain. Au-delà de la juste règle de la préséance à laisser à Dieu dans le culte qu’il lui faut rendre, l’ordre des dix commandements est dû à une pensée parfaite d’amour paternel de Dieu pour les hommes, qu’il désire voir éternellement bienheureux dans son Royaume.

Quand l’homme met en pratique les trois premiers commandements, il aime Dieu, par conséquent il vit en Dieu et Dieu en lui. « Vivant » ainsi de la vie même de Dieu qui communique la plénitude de ses dons à l’enfant en qui il demeure, les hommes peuvent accomplir la justice de leur côté le plus rebelle, leur côté humain. Reconnaître en Dieu le seul Dieu, l’honorer, le prier, ne pas s’adonner à l’idolâtrie, ne pas blasphémer le saint Nom de Dieu sont des actes spirituels ; et l’esprit, l’âme, a toujours une plus grande agilité à accomplir ce qui lui est commandé, ce qu’elle sent être juste, ce qu’elle sent instinctivement, spontanément, devoir donner à son Créateur qu’elle sait exister comme Etre suprême.

Je t’ai expliqué cela en son temps, en réponse aux objections sur « le souvenir qu’ont les âmes de Dieu ». Mais la chair ! Ah, la chair ! C’est elle, la bête rebelle et avide ! C’est la matière la plus facilement excitée, intoxiquée et enflammée par la tentation, par le venin, par le feu du Serpent maudit. Et pour savoir résister, elle doit être soutenue par une âme forte, forte de son union à Dieu.

Je l’ai dit : « Si vous ne savez pas aimer Dieu, comment pourriez-vous aimer votre frère ? Comment, si vous n’aimez pas le Très-Bon, le Bienfaiteur, l’Ami, pourriez-vous, sauriez-vous aimer l’un de vos semblables, qui sont si rarement bons, bienfaisants, amis ? » Humainement, d’homme-animal à homme-animal, cela vous serait-il impossible. D’ailleurs, si vous n’aimez pas votre prochain vous n’aimez pas Dieu, et si vous n’aimez pas Dieu vous ne pouvez entrer dans son Royaume.

C’est pourquoi le Père vous enseigne à l’aimer, lui d’abord. En Maître très sage il vous entraîne, vous éduque et vous fortifie dans l’amour en se donnant lui-même à aimer, lui qui est toujours bon. Ensuite, une fois que l’amour vous a unis à lui et a déposé en vous l’inhabitation de Dieu, il vous pousse à aimer vos frères, votre prochain, il vous désigne votre père et votre mère comme prochains les plus immédiats. L’homme qui, après Dieu, sait aimer parfaitement ses parents pourra facilement se retenir plus tard d’être violent à l’égard des autres, voleur, fornicateur, parjure, envieux de la femme ou des biens d’autrui.

As-tu compris, mon âme, quel est le mouvement d’amour de Dieu dans la disposition des dix commandements ? Vous aider. Vous donner le moyen d’être en lui et lui en vous, parce que cette union procure à votre âme une force telle qu’elle peut toujours vaincre la chair, le monde et le démon. Grâce à cette victoire elle pourra parvenir au triomphe du ciel, à la jouissance de Dieu, à la vie éternelle, à ce temps et ce lieu merveilleux où il n’existe plus ni combats ni commandements, mais où tout ce qui était effort ou souffrance est dépassé pour ne plus laisser que la paix, la paix, la paix.

Cette paix, je te la donne, mon âme, pour te soutenir dans tes souffrances et en anticipation de celle qui t’attend là où je suis avec le Père et l’Esprit-Saint, avec Marie et les saints. »

A la suite de cet enseignement donné par Jésus à sa messagère, je ne peux m’empêcher de souligner la correspondance que l’on peut y trouver avec les réflexions que nous a laissées Elisabeth de la Sainte Trinité au travers des lettres et exhortations qu’elle donnait avec vivacité à ses proches et amis. Notamment quand Jésus nous dit « Vous donner le moyen d’être en lui et lui en vous ». Combien de fois en effet n’a-t-elle pas insisté sur la nécessité d’arriver à ce chaque âme trouve cette union d’amour avec son Seigneur et son Dieu, nous en lui et lui en nous. Comme cela est admirable si on arrive à le comprendre ! (CD)

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