« Malheur à vous qui êtes des rassasiés ! »
(Luc 11, 25)
Ne cherchons pas notre rassasiement dans les choses de ce monde, ni dans les biens matériels, ni dans les biens sensibles, ni dans les biens spirituels, en aucune créature enfin, en rien de ce qui n’est pas Dieu. Plus nous serons vides de tout ce qui n’est pas Dieu, plus nous serons capables d’être remplis de Dieu, et rassasiés par Lui… N’usons des choses de ce monde que dans la mesure où c’est nécessaire pour remplir nos devoirs envers Dieu, que dans la mesure où Il nous l’ordonne, qu’en vue de Lui seul, en restant absolument vides de toute attache à aucun d’eux…
Loin de nous en rassasier, vidons-nous en matériellement autant que la sainte obéissance nous le permet, et vidons-en notre cœur complètement, radicalement ; que notre cœur soit radicalement vide, afin que Dieu le remplisse tout entier (cela ne veut pas dire qu’il ne faille pas aimer les hommes, loin de là, mais il ne faut les aimer ni pour nous ni pour eux, mais en vue de Dieu seul : ils sont bien dans notre cœur, mais non pas placés par nous, placés par Dieu) ; nous ne les aimons pas en nous, en quelque sorte nous les aimons dans le Cœur de Dieu. Nous aimons Dieu seul : à Lui seul tout notre cœur. Nous aimons aussi les hommes, il est vrai, mais parce qu’ils sont en Lui, parce que nous les trouvons dans son Cœur, parce qu’ils sont quelque chose de Lui.