Jésus et Marie. – La fuite en Égypte – Marie Lataste L3-Chap10

Dieu, la Sainte Trinité

Par Sœur Marie Lataste, mystique catholique

LIVRE 3

La Sainte Vierge Marie,

mère de Notre-Seigneur Jésus-Christ

 

Chap. 10, La fuite en Égypte 

« Si vous voulez établir le royaume de Dieu dans votre cœur, vous trouverez des obstacles immenses. »

 

Trois jours après, je me sentis attirée près du Saint-Sacrement, je suivis cet attrait et j’arrivai près de Jésus. Je n’avais point la permission de le recevoir sacramentellement, mais je m’unis à lui par un grand désir de communier. Je voulus entrer dans mon cœur pensant y trouver Jésus sur son trône, comme je l’y trouve souvent. Jésus n’y était point. Je craignis de l’avoir offensé. Je revins dans mon cœur pour y chercher encore Jésus. Jésus était absent ; mais j’y trouvai mon ange gardien :

— Marie, me dit-il, ne vous attristez point, je vais vous conduire à Jésus.

 

Alors mon ange me mena par le chemin que j’avais suivi trois jours auparavant. Je reconnus Bethléem, mon âme fut tranquille, et je me dis à moi-même : Nous allons à la grotte du Sauveur Jésus.

 

Mon ange était silencieux. Je lui demandai :

— Allons-nous à la grotte du Sauveur ? Il me répondit :

— Le Sauveur n’est plus dans l’habitation où vous l’avez vu naguère.

 

Aussitôt j’entendis des voix de femmes désolées qui pleuraient, et poussaient des gémissements à me fendre le cœur. Ces voix venaient de Bethléem. L’ange me dit alors :

— Les voix que vous entendez sont les voix de pauvres mères à qui on arrache leurs enfants pour les livrer à la mort par ordre du roi Hérode qui, craignant la naissance du nouveau roi des Juifs, fait tuer à Bethléem et dans les environs tous les enfants de deux ans et au-dessous. Hâtons nos pas, Marie ; Jésus a fui en Égypte avec sa mère ; pressons-nous, nous le trouverons dans le désert.

 

Les campagnes de la Judée disparurent rapidement et nous aperçûmes au loin Jésus, Marie et Joseph. Cette vue me donna de la force ; j’en avais grand besoin, la chaleur du désert m’avait exténuée de fatigue. L’ange m’encourageait aussi, et je marchais toujours.

 

Nous atteignîmes enfin la sainte famille ; elle reposait sous un arbre couvert de fruits et au pied duquel coulait une source d’eau fraîche. Marie tenait l’enfant Jésus dans ses bras. Je m’approchai de Jésus et lui dis : “Seigneur, voici bien longtemps que je vous cherchais et je ne vous trouvais point.” Il me tendit les bras et je le pressai sur mon cœur.

 

Marie s’adressa à moi et me dit :

— Ma fille, si vous voulez établir le royaume de Dieu dans votre cœur, vous trouverez des obstacles immenses ; mais ne vous découragez point. Fuyez le monde, fuyez le Démon, fuyez loin de vous-même. Vous vous trouverez alors peut-être dans un désert, mais ce désert ne sera pas sans avoir des charmes pour vous. Dans ce désert, vous trouverez Dieu et ses consolations, qui vous sont figurées par cet arbre qui vous abrite des rayons du soleil et porte des fruits pour vous nourrir et par cette source d’eau où vous pourrez vous désaltérer. Vous y trouverez Jésus et vous m’y trouverez avec lui. Alors ce désert ne sera plus pour vous un désert, mais une douce oasis, où vous vous reposerez après le combat, après une longue course, après de rudes épreuves. Ma fille, allez en paix. »

 

Je revins à travers le désert et la campagne que j’avais parcourue, en me félicitant d’avoir trouvé Jésus.

 

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