LUI et moi
Mois de octobre 1941
1154. [II,190] — 1er octobre. — A la campagne.
« Si l’union entre Moi et l’âme est commencée sur la terre,
« comment veux-tu que Je l’interrompe quand cette âme sortira de son corps ? »
« Seigneur, à ce moment seulement nous comprendrons Votre Amour ? »
« Oui, à ce moment seulement vous commencerez à comprendre Mon Amour,
« mais pour continuer pendant l’Éternité. »
« Je voudrais être, comme au sortir du corps, investie de Votre Présence et anéantie. »
« Offre-Moi ce désir de ne voir plus que Moi en tout.
« Je M’en parerai comme d’un don de toi. Que rien ne compte plus pour Toi,
« excepté Ma peine,
« et Mon bon plaisir.
« Sacrifie-Toi devant Moi, au point de ne pas même voir ton sacrifice.
« Que tout soit simple de souffrir, puisque « c’est pour Moi, « et que Moi,
« J’ai souffert pour toi,
« Et qu’est-ce que la vie,
« quand on a l’Éternité ?
« Tu te rappelles ? Tu disais :
« L’Éternité, c’est comme si toujours on venait d’arriver »,
« et la terre, ce n’était plus qu’un rêve lointain d’une minute.
« Penses-y pour prendre courage.
« Et si tu souffres, que ce ne soit jamais en dehors de Mon Amour,
« mais comme un langage nouveau à Me dire :
« Tu sais bien que je T’aime,
« que je suis de l’encens qui brûle devant Ta Face,
« dans le désir extrême que je Te sois agréable, ô mon Ami. »
« Cherche tout moyen de Me plaire.
« Cherche comme si c’était la plus directe route à Me rencontrer.
« Heureuses les âmes qui Me cherchent dans les gémissements amoureux de l’Epouse du Cantique des Cantiques,
« Fais appel à toutes les créatures de la terre et du ciel pour favoriser ce revoir du Bien-Aimé,
« qui n’est parti que pour être rappelé…
« Ο Ma petite épouse, considère les grandeurs de Ma tendresse,
« et Ma joie quand vos âmes libres Me veulent, Moi, par-dessus tout.
« Si Je te le demandais, est-ce que tu quitterais tout pour Me faire plaisir ? »
« Oui, Seigneur, avec Votre Grâce. »
« Et quand tu fais plaisir aux autres, que ce soit uniquement à cause de Moi,
« Oh ! ce regard pur de votre intention !
« Prends-en tellement l’habitude « que tu sois gênée de vivre en toi et pour toi.
« Vis en Moi et pour Moi, « afin de Me donner la Douceur de te récompenser.
« Et tu sais bien que la Récompense, « c’est Moi-Amour.
« Console-toi de la terre en Me consolant.
« Et les mots d’amour que tu as pu recevoir « ne sont rien auprès de ceux que Je te dirai.
« Tu vois, Je suis encore le Quêteur de consolations,
« mais Je suis le Quêteur qui cherche à enrichir le donateur.
« Dans toutes tes actions, il y a de l’humain à refréner.
« Frêne pour Moi.
« Enchaîne-toi pour Moi.
« Souvent, sois muette pour Moi.
« Souris pour Moi.
« Et pour Moi, tu marcheras sur toi avec d’autant plus de joie
« que tu mettras plus d’amour :
« l’amour de volonté. »
1155. [II,191] — 7. — Dans le temps splendide, je disais :
« Je crois que Tu es présent dans les arbres en or, dans les brouillards des prairies et peut-être Tu es resté dans mon corps, de la communion de ce matin.»
« Si peu de chose t’empêche de Me voir… si peu !
« Crois dans l’obscurité· Crois bien. »
« A toi qui transcris Mes Paroles, que ne donnerai-Je pas ! »
« Seigneur, ce n’est pas un mérite, c’est une joie. »
« Et si Je veux être magnifique ? Empêcheras-tu un coeur épris de se répandre ?
« Tu pourrais réduire les eaux de l’océan quand elles veulent déborder ?
« Tu veux bien Me laisser t’aimer comme il me plaît de t’aimer ?
« Quand Me connaîtras-tu, que Mes magnificences ne t’étonnent plus ?
« Quand, dans un excès de dons, diras-tu : C’est Lui ! »
1156. [III, 98] — 8 octobre 1941. — Après la Communion, je n’avais pas tenu les yeux fermés. —
« Quand on a chez soi l’ami le plus cher, l’Époux Bien-Aimé, on ferme ses fenêtres pour être toute à Celui qui vient et l’on prolonge les deux épanchements. »
1157. [III, 99] — A mon temps d’arrêt. —
« Le but de la terre c’est de gagner le Ciel et d’y amener les autres.
« Mais le but du Ciel ?
« C’est la célébration des Noces.
« Ο Noces merveilleuses, Festin de l’Époux, Festin de l’Épouse. Ne crois-tu pas que pour de telles Noces, dans un tel lieu, il te faudra paraître digne du regard de ton Maître, sans aucun des haillons du passé, mais toute rehaussée d’une parure que l’Époux Lui-même a mise à ta disposition : la parure de Ses Vertus et de Ses Mérites.
« Quitte dès à présent tout ce qui serait sali et peu net. Élève-toi en Moi. Pense à l’approche du jour nuptial. N’imagine rien puisque c’est Moi qui le prépare. Je le prépare pour nous deux, comme de même pour chaque âme. Je serai la réponse. Tout désir sera éteint, tu comprends ?
« Enchante-Moi déjà. Que rien ne manque à tes apprêts, Ma Bien-aimée. Cherche sans cesse à Me plaire, sachant que Moi, Je te comblerai comme aucune épouse ne fut comblée. Attends de Moi les plus chères joies, et tu n’atteindras pas la vérité… puisque l’oreille n’a pas entendu et l’oeil n’a pas vu.
« Le Ciel, c’est tes Noces.
« Et c’est tout. »
1158. [III, 100] — Bel-Air, où j’étais seule. —
« Un instrument, oui. Je t’appelle souvent ainsi. Il y a des instruments de musique : N’est-ce pas une musique douce ce chant intérieur qui monte de Mes Paroles ?… »
1159. [III, 101] — Je pensais à ma jeunesse jugée sévèrement, alors que c’était l’époque de mes grandes souffrances d’âme. —
« Vois-tu il y a trois jugements : les autres nous jugent et ce jugement est erroné parce qu’ils ne voient que l’extérieur,
« on se juge soi-même, et inexactement, parce qu’on ne regarde que son intérieur sans se rendre compte des exemples que l’on donne.
« Moi seul, connais exactement chaque âme :
« C’est le Fils de l’Homme qui jugera le Monde. »
1160. [I,312] — 11 octobre. —
« As-tu remarqué ? Même la demeure où J’accomplissais le voeu le plus cher, Mon Eucharistie,
« même cette demeure n’était pas à Moi.
« On Me l’a prêtée.
« Le Maître en a besoin.
« J’ai donné jusqu’à Ma tunique tissée par Ma Mère.
« Comprends Ma pauvreté. »
1161. [I,313] — «Tu ne crois pas que quand tu M’offres tout sanglant avec toi, au Père,
« il se passe quelque chose au ciel et sur la terre ?
« A quoi auraient servi Mes douleurs ?
« Et que fais-tu de la bonté du Père ?
« Toute prière a sa résonance que tu n’entends pas.
« Demande. Demande… »
1162. [I,314] — Pendant la grand-messe. —
« Quand un ami de ton coeur est présent à une fête,
« tu jouis comme deux fois de cette fête,
« car tu penses : « Il entend cette musique. Il voit ces beautés. »
« Songe que ton grand ami est là, toujours avec toi et qu’il assiste à ta vie.
« Partage tout avec Lui.
« Cela doublera ta joie à vivre.
« A chaque moment tu peux penser : « Mon Ami peut venir me chercher s’Il le veut. »
« Et ton âme s’apprêtera au baiser du départ et à celui de la rencontre.
« O douce rencontre !…
« le léger voile se rompra
« et nous serons unis. Pour l’Eternité.
« Sens Ma hâte. »
1163. [III, 102] — 12 octobre 1941. —
« Puisque Dieu me voit, je dois m’appliquer même à mes gestes ».« Pour Dieu, c’est l’intérieur, c’est l’intention qui importe. »
1164. [III, 103] — Grand’Messe. —
« Mais oui, tu peux te servir de la musique pour mieux monter à Moi ; surtout si ces élans se continuent par des actes de dévouement et des oeuvres bonnes.
« Je ne suis pas un inaccessible. N’est-ce pas facile de M’atteindre ? Puisque Je Me penche…
« Tout est à votre portée, Mes petits enfants : il suffit que vous vouliez Me prendre. »
1165. [III, 104] — 15 octobre. Nantes. Au Carmel, Sainte Thérèse d’Avila. —
« Elle a cru à l’Amour… Crois ! »
1166. [III, 105] — 16 octobre. Après la Communion. —
« Plus tu entreras dans la Simplicité plus tu t’approcheras de Moi. Crois, Espère tout de Moi.
« En amour donne tout. N’est-ce pas plus simple ? « Et, simplement, adore le Simple. »
1167. [III, 106] — 17 octobre. Communion à Notre-Dame. —
« Prépare-Moi large ton coeur, afin que j’y entre avec toutes mes Grâces. Pense à Moi. Appelle-Moi. Désire-Moi. Réjouis-toi de Moi. Crois tout.
« Dites seulement une parole et mon âme sera guérie. »
1168. [III, 107] — « Seigneur je ne vous aurais pas dit cela de peur que Vous ne veniez pas dans ma maison. »
« J’entre souvent sans que personne le sache. Et vois-tu, ce que Je dis à une âme c’est pour toutes les âmes. Ma Voix, c’est la plus tendre, la plus délicate. Je connais le chemin qui conduit à chaque coeur. Toi, sache venir au Mien. »
1169. [III, 108] — 18 octobre. —
« Si cela te donne pour Moi un élan d’amour nouveau, appelle-Moi ton « Fils bien-aimé. »
1170. [III, 109] — 19 octobre. —
« Seigneur, pourquoi dans Votre Pater Vous ne nous avez pas fait demander l’Amour ? »
« Tout est Amour dans Mon Pater.
« Notre Père,
« est le Nom d’un grand amour.
« Que Votre Nom soit sanctifié !
« Que Votre règne arrive !
« Que Votre Volonté soit faite !
« Ce sont là trois désirs d’un Amour parfait qui ne pense qu’au Père très aimé.
« Donnez notre Pain… C’est une nourriture d’amour que tu demandes et tu la demandes pour chacun des instants de tes jours.
« Comme nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés… Là, c’est l’amour du prochain où tu vises par Amour de Dieu.
« Délivrez-nous du mal… Le seul mal, c’est tout ce qui n’est pas l’Amour.
« Ainsi soit-il… C’est-à-dire qu’il en soit selon Ta Volonté… et nous serons Un et pour jamais ! »
1171. [III, 110] — 22 octobre. Le Fresne. —
« Quand même tu ne serais venue dans cette église que pour Me faire plaisir, que pour te mettre à Ma disposition, tu Me donnerais là une preuve d’amour. Est-ce que cela ne te fait pas plaisir de Me montrer que tu M’aimes ? J’attends cela de toi si souvent, si tu savais…
« Ces petits cadeaux de fiancés, ne sont-ils pas doux aux fiancés ?
« Merci pour les pensées que tu Me donnes la nuit.
« Qu’elles te deviennent toutes simples et toutes naturelles.
« Union des jours… Union des nuits… Est-ce que nous serons séparés au Ciel ? Alors pourquoi interrompre sur la terre ?
« Quand Ma Mère se trouvait loin de Moi par la distance, son Coeur était cependant tout près du Mien, veillant à Mes intérêts comme si J’étais là.
« Fais tout comme si J’étais là. Rappelle-toi que J’assiste continuellement à la Fête de ta vie :
« Vis donc à Deux ; nous serons Un dans le Père :
« Bienheureuse unité !
« Et ce n’est pas bien long la terre, pour préparer un tel bonheur.
« Prends du courage au courage de ma Passion. Regarde-la souvent.
« Prends de l’Amour à l’Amour de Ma Passion. Demande.
« Seule, que peux-tu ? Tu sais bien que quand tu conviens de ta faiblesse, tu es une force qui M’attire, Moi, ton Roi. Je veux régner en toi. Ne fais plus attention à toi. Ne pense qu’à Moi qui te porte en Mon Coeur. »
1172. [III, 111] — Je pensais aux 50 fusillés de l’aube de demain et je priais pour eux. —
« Prépare-toi à la mort comme si tu étais parmi eux et tu les soulageras. »
1173. [III, 112] — Église d’Ingrandes. —
« Sois la plus simple : même si durant cette heure tu ne faisais que répéter : « Je t’aime », Je serais content. Tu es contente que ton Bien-Aimé soit content ?…
« Oh ! ma Gabrielle, ne vise plus qu’à Me rendre heureux ?…
« Avec de toutes petites choses tu le peux : il te suffit d’en avoir l’intention. L’intention compte plus que l’action, tu le sais. C’est elle qui est dans le coeur, et c’est le coeur que Je considère en vous.
« Et n’est-ce pas le coeur que tu regardes en Moi ?…
« Quand tu verras clairement Mon Amour tu comprendras que Je sois un Chasseur de coeurs. Oh ! la belle fête pour Moi à chaque capture… Je ne me lasse pas à la course… Combien tendrement Je porte ma capture… Ne le sais-tu pas ? Toi que J’ai gardée de tant de dangers ?… Tu te rappelles ?
Quelquefois un voyage te faisait peur et Je te disais :
« Mais puisque Je suis là !… »