24 avril 2022, M.Macron au Champ-de-Mars. Et si le roi était nu ?

Pour fêter sa victoire, M.Macron avait donné rendez-vous à ses fidèles sur le Champ-de-Mars. Il y est arrivé en tête d’une floppée de gamins, extraordinaire allégorie du joueur de flûte d’Hamelin.

Le vainqueur était-il en petite forme ? Son discours n’a duré que dix minutes chrono : pour lui habituellement c’est juste le temps d’une introduction.

Et encore, il a trouvé à se répéter à deux minutes d’intervalle.

  • A 2’30’’, il parle de « faire advenir notre projet pour une France plus indépendante, une Europe plus forte, et par des investissements et des changements profonds, continuer d’assurer des progrès pour chacun ne libérant la créativité, l’innovation et pour faire de la France une grande nation écologique»
  • Puis, à 5’40’’ : « Aujourd’hui, vous avez fait le choix d’un projet humaniste, ambitieux, pour l’indépendance de notre pays, pour notre Europe, un projet républicain dans ses valeurs, un projet social et écologique, un projet fondé sur le travail et la création ».

Il a affirmé qu’il voulait porter ce projet « avec force », comme il avait voulu porter avec force le projet de réforme des retraites. Il a parlé deux fois de bienveillance et deux fois de respect (« en veillant chaque jour au respect de chacun… Il nous faudra aussi être bienveillant et respectueux car notre pays est pétri de tant de doutes et de tant de divisions ») ce qui est tout naturel pour celui qui a su parler aux Gilets Jaunes avec tant de douceur et aux personnes opposées à la vaccination par un produit en phase expérimentale, sans bénéfice médical et non obligatoire, avec tant d’« affection » (« eh bien là, les non-vaccinés, j’ai très envie de les emmerder. Et donc on va continuer de le faire, jusqu’au bout. C’est ça la stratégie »). Bref le foutage de gueule va continuer. On le savait.

Il a prouvé à nouveau sa maîtrise parfaite du théâtre. En particulier au début, quand il déclame : « une majorité d’entre nous a fait le choix de me faire confiance pour présider notre république durant les cinq ans  à venir. Je sais que vous avez dépensé tant d’énergie, partagé tant de conviction [là, il s’arrête, puis se frappe fortement le cœur avec le poing et reprend] C’est en frappant au cœur que vient la vérité [sic !] et je sais ce que je vous dois ». On ne comprend pas forcément mais c’est si bien joué… Et encore quand il dit : « Je pense enfin à ceux qui ont voté pour Mme Le Pen dont je sais la déception ce soir [et il enchaîne immédiatement son petit numéro bien connu de condescendance un peu putassière avant même d’entendre le moindre sifflement] : non, ne sifflez personne. Depuis le début, je vous ai demandé de ne jamais siffler ».

Il y a bien sûr eu ces phrases absconses sans lesquelles un discours, même court, ne serait pas macronien, en particulier au moment de sa péroraison :

« les années à venir, à coup sûr, ne seront pas tranquilles. Mais elles seront historiques et ensemble nous aurons à les écrire pour nos générations… Cette ère nouvelle ne sera pas la continuité du quinquennat qui s’achève, mais l’invention collective d‘une méthode refondée pour cinq années de mieux, au service de notre pays, de notre jeunesse. Chacun d’entre nous y aura ses responsabilités, chacun d’entre nous aura à s’y engager car chacun d’entre nous compte plus que lui-même. C’est ce qui fait du peuple français cette force singulière que j’aime si profondément, si intensément ».

Après le discours et avant la Marseillaise, pendant que M.Macron salue l’assistance (on n’ose dire la foule tellement il y a peu de monde), on entend très distinctement à 10’38’’ un strident : « Manu, à poil ! ». Le cri semblait être de l’ordre de l’injonction.

Et si c’était en fait une bonne description de la situation du réélu ? Car que sait-on vraiment des temps qui viennent, et d’un état de la France du en bonne partie à son premier quinquennat (guerre en Ukraine ; situation sanitaire, crise de la médecine et du soin français et états d’urgence multiples ayant attaqué de nombreuses manières les libertés publiques ; dette abyssale et risques sur les intérêts de cette dette ; inflations diverses ; insécurités et attaques quotidiennes y compris contre les forces de l’ordre ; islamisation grandissante) ?

Le roi pourrait bien être plus nu qu’il n’y paraît.

Source : 24 avril 2022, M.Macron au Champ-de-Mars. Et si le roi était nu ? – Le Salon Beige

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