LUI et moi
Mois de Novembre 1941
1174. [I,315] — La Toussaint. — Pendant la grand-messe. —
« Les places laissées par les mauvais anges ne sont pas encore remplies au ciel !
« Tous, vous êtes tous appelés chacun par vos noms.
« Oh ! mes petits enfants, quel malheur si vous ne répondez pas…
« Si un homme riche
« possesseur d’un grand palais au haut d’une montagne
« avait invité les habitants de la vallée à venir demeurer avec Lui
« et que ces habitants, craignant la fatigue de la montée,
« ne voulussent pas se donner la peine « même d’essayer,
« crois-tu que l’homme riche, qui sait les splendides joies de son palais, n’aura pas de vifs chagrins devant la négligence de ces habitants ?
« Aide-Moi à les faire monter «tous» et demande à ceux qui sont déjà rendus, de nous aider. »
1175. [I,316] — Au réveil. —
« Ton jour : une vie.
« Au réveil, c’est ta naissance.
« La messe. Ta première communion.
« La journée : comme la vie, peines et joies.
« Tout offert à Moi, en Moi.
« Et Je te porterai sur Mon coeur plein d’amour.
« Prépare-toi au sommeil comme à la mort : dans l’amour, pour Ma gloire
« et demain, tu auras de nouveau la vie
« sur Mon coeur attentif à chacun de tes pas, mon petit enfant. »
1176. [III, 113] — 2 novembre. —
« Seigneur, bénissez tout le pauvre Purgatoire.
« Prends Ma Main dans tes mains et fais-Lui faire le geste !… »
(Accent de tant de tendre bonté. )
1177. [III, 114] — A la Grand’Messe. — Le prêtre à demi tourné recueillait les parcelles de l’Hostie après la Communion.
« Il y en a une pour toi. Reçois-la en désir. »
1178. [III, 115] — 6 novembre. Aux Dames-Noires. — Retraite prêchée par le R. P. GUYOT de l’Immaculée. —
« Est-ce que tout cela Je ne te l’avais pas dit ? »
« Oui Seigneur. »
« Est-ce que tu ne reconnais pas toutes Mes Paroles ?
« Oui Seigneur. »
« Que vous faites tous partie de Mon Corps, Mes Amis en état de grâce… Que vous êtes non seulement des ciboires vivants, mais d’autres Christs, et c’est en quoi vous devez vous aimer les uns les autres.
« Que tous les mérites de tous sont à tous et les Miens infinis, et ceux de Ma Mère.
« Prenez donc, Mes petits enfants, ne restez pas pauvres !
« Offrez-vous tout revêtus de vos ornements de Beauté au Père des Cieux… Et chaque jour… et toujours… et avant de communier… et en t’éveillant et avant de te livrer au sommeil. Tout le Ciel sera heureux.
« Enfin J’aurai la possession de Mes pierres vivantes. J’aurai circulation plénière dans Mes branches… et l’intégrité de Mon Corps. »
1179. [III, 116] — 8 novembre 1941, Nantes. Chez le Dentiste. —
« Tu as besoin peut-être de deux autres dents arrachées encore pour sauver un pécheur aujourd’hui? »
« Sois la goutte d’eau dans le Calice. »
Et comme j’ouvrais un livre au hasard :
« Tu porteras la peine du pécheur, comme Moi !… »
Dans la nuit :
« Permets que Je pose sur ta joue douloureuse Ma joue giflée par le gantelet de fer du soldat. »
1180. [II,192] — 9 novembre. — A la campagne, au beau lever de soleil.
« Regarde, les nuages ne sont magnifiques que par les mille vertus du soleil.
« Ensuite, ils redeviendront gris.
« Voilà bien ton âme : étincelante, quand couverte de Mes Mérites, « obscure, quand ellemême.»
Et comme je m’humiliais : « Comment pouvez-Vous m’accorder tant, à moi, si indigne ? »
« Pour Rapprendre « comment on fait pour être bon.
« Sois de même, miséricordieuse.
« Et prends le service des autres.
« A cause de Moi. »
1181. [III, 117] — 9 novembre. Grand’Messe. — A la Communion du Prêtre.
« Peut-être, Seigneur, il y a encore une petite parcelle pour moi ? »
« S’il n’y en avait pas, l’Hostie se briserait pour que tu aies ta part. Fais toujours la Communion spirituelle. »
1182. [I,p 109] —13 novembre. Le soir. —
« Qui pourrait t’empêcher de rester à Mes côtés pendant Mon agonie ?
« Qui ? Sinon toi-même… tu es libre.
« Veux-tu Me la donner, cette liberté ? Dis-Moi : « Je n’ai plus de liberté puisque je Te l’ai livrée.»
« Oui, mon Seigneur. N’avez-Vous pas toutes les clefs de chez moi ?
« J’aime te l’entendre dire. N’aie pas peur de le répéter.
« Vois-tu, si tu t’enchaînes avec l’amour, tu ne sentiras pas le froid des liens.
« L’amour rend tout facile. Va donc avec joie vers ce qui coûte le plus
« car l’amour te portera.
« Il est temps que nous nous unissions plus étroitement :
« C’est déjà le soir de la vie,
« qu’il ne manque rien aux apprêts de la fête.
« Et si nous nous aimons, comment ne pas nous unir ?
« Mais tout doit se faire dans l’allégresse qui est une preuve d’amour.
« Avec quelle joie intérieure J’ai embrassé Ma Croix quand on Me l’apporta.
« Ma Croix !… depuis si longtemps Je la désirais… à cause de vous
« et pour obéir à Mon Père.
« Elle était votre salut.
« Sauver le monde ! Sais-tu ce que cela a été pour Moi ?
« Oh ! remercie, Ma petite fille.
« Penses-tu que beaucoup aient pensé à Me remercier ?
« Cependant, tout fut complet dans la couronne des douleurs.
« Ils n’y pensent pas.
« Ils n’y croient pas.
« Toi qui es là, ce soir, dans notre solitude,
« dis-Moi, pour Me consoler des autres,
« les mots les plus pleins de la délicatesse de ton coeur.
« Ce sera comme un embaumement.
«Et J’oublierai les ingrats, puisque Je t’écouterai…
« Vous avez des puissances sur Moi, qui vous étonneraient si vous les connaissiez.
« Mes chers petits… Combien Je vous aime !… »
1183. [III, 118] — 20 novembre. Le Fresne. —
« Je viens causer avec Toi, petite Hostie Chérie. »
« Tu sais que J’aime ta simplicité. Entre…
« Enfonce-toi en Moi. Perds de vue les choses de la terre, dont les plus grandes ne sont rien. L’Au-delà, voilà ton séjour.
« Tu sais, les grands arbres ? il faut bien qu’ils touchent la terre par leurs racines, mais leur tête se balance vers le Ciel, et les oiseaux, comme des pensées ailées, y prennent leur repos. Oh ! que ton repos soit Moi ! Et que Mon Repos soit ton coeur !…
« Ma pauvre petite enfant si fragile, regarde-toi… qu’est-ce que tu es ! Pourquoi t’ai-Je couverte de ce poids d’Amour ? C’est le besoin de Mes feux… Trouve là, de la soif à t’abandonner en ton Grand Ami : à chaque instant, Entre en Moi et jamais n’en sors. Dis-toi : Je suis en Dieu… Je respire en Dieu… Je me meus en Dieu. Comme le tout petit poisson porté par les eaux profondes, avec en plus Dieu en toi, t’imprégnant de Soi.
« Quelle intimité plus grande ?…
« Ne raidis rien de ta volonté. Laisse Ma Joie faire la tienne. C’est si simple la vie d’un autre Christ, entre les bras du Christ !…
« Aspire !… Prends de Moi en toi… Ne crains pas… C’est pour toi… Deviens riche. Recouvre-toi. Présente-toi au Père et rends-Lui les trois hommages : Adoration – Réparation -Remerciements.
« Dis : Amour, épuise-moi et fortifie-moi. Brûle et rafraîchis. Glorifie-Toi dans ma misère. Et puis pense aux Églises souffrantes et militantes. Elles sont attendues au Ciel. Aide-les. De l’Amour ? Ne vois-tu pas que toutes Mes dictées sont faites d’amour ? Il faudrait les écrire avec des tisons, et ce ne serait pas encore assez.
« Appelle-Moi ton divin Brasier. Si j’employais des mots plus forts combien se scandaliseraient…
« Ils mettent une si grande distance entre le Créateur et la créature ! tandis que Moi, J’appelle à l’intimité la plus amoureuse.
« Toi, comprends. Aime comme Je veux être aimé ; à tous les instants de votre courte vie : Je suis votre vie, tu entends, Ma Gabrielle, c’est Moi, ta vie. »
1184. [I,317] —28 novembre. Comme je me disposais à l’Heure sainte. —
« Avant ton entretien avec Moi, fais-toi introduire par Ma Mère, par saint Joseph et tes anges.
« Comme par une cour qui m’honorera et comblera tes défaillances.
« Un petit enfant n’entre pas tout seul au salon :
« de grandes personnes l’entourent et parlent pour lui.
« Et Moi, Je demande qu’on Me le laisse venir.
« Toutes les âmes sont Mes petits enfants.
« Crois-tu que Je les gronde ?
« Non, Je les caresse toujours (tu le sais, toi, que J’ai remplie de Mon onction)
« afin d’augmenter leur confiance.
« Je l’aime tant, cette confiance de Mes petits enfants, et leur regard direct.
« Oh ! remets bien tout de toi en Moi,
« tes désirs,
« même les plus irréalisables.
« Entre Mes mains, tout est simple.
« Je t’ai demandé ta confiance jusqu’au miracle.
« Alors, Je commencerai à être satisfait.
« Aurais-tu pu penser que Je t’aurais sauvée jusqu’à une terrible Passion et une ignominieuse mort ?
« Aurais-tu pu penser que J’aurais inventé un sacrement comme l’Eucharistie ?
« Afin de vivre parmi vous et d’être mangé par vous ?
« Aurais-tu pu penser à un pardon des plus grandes fautes après un simple aveu et regret ?
« Cela dépasse tes conceptions sur la bonté.
« Ne puis-Je pas faire maintenant pour vous des choses grandes ?
« Mon pouvoir a-t-il diminué ?
« Oh ! que chaque âme s’approche avec toi,
« M’expose ses besoins, Me montre toutes ses faiblesses et désire ardemment de Moi sa guérison.
« Demande l’amour.
« Demande la sainteté.
« Rappelle-toi ces deux apôtres qui ont bien osé Me demander d’être assis l’un à Ma droite, l’autre à Ma gauche dans Mon royaume.
« Que n’attendaient-ils pas de Moi !
« Toi, attends « tout » de Moi.
« Ce sera une preuve de ton amour.
« Elle ornera Mon coeur.
« Demande la sainteté. Demande-la-Moi chaque jour.
« Mets-y tous tes soins : soyez saints comme Mon Père et Moi Nous sommes saints.
« Entre en Moi et Je te porterai.
« Seule, que pourrais-tu, Ma pauvre enfant !
« Mais tu as Mon amour. Empare-t’en.
« Bois. Mange.
« Et ne faisant qu’un avec Moi, ta force est surhumaine.
« Es-tu bien prête à M’aimer ?
« Es-tu bien prête à espérer ? »