.. Il y a deux façons d’envisager la vie présente :
Comme ayant sa fin en elle-même.
Comme préparant à la vie éternelle.
Ces deux manières de voir ouvrirent la voie à deux civilisations :
La civilisation chrétienne.
La civilisation [humaniste].
Toujours elles ont été en conflit. Mais ce conflit qui, depuis l’apparition du christianisme n’avait cessé d’exister dans le cœur de l’homme, est devenu public, social, du jour ou les humanistes ont fait porter les regards en arrière, vers le paganisme et se sont proposé de le restaurer.
Une société secrète s’est formée pour poursuivre la réalisation dans la société chrétienne de l’idéal nouveau, ou plutôt de l’idéal ancien : jouir et mourir, en opposition à l’idéal que le Christ et son Eglise nous avaient fait admettre : mériter et vivre éternellement en participation de la nature divine, de sa béatitude et de sa gloire.
Extrait du livre de Mgr Delassus, La Conjuration antichrétienne – Le temple maçonnique voulant s’élever sur les ruines de l’Eglise catholique. Un ouvrage à lire impérativement pour comprendre ce Great Reset dont on entend de plus en plus parler aujourd’hui : https://fr.weforum.org/agenda/2020/09/covid-19-la-grande-reinitialisation/ et qui est l’aboutissement d’un plan satanique initié il y a de cela plusieurs siècles.

Nous avons suivi [dans le premier volume du livre de l’auteur] les développements de cette société depuis le XVe siècle jusqu’à nos jours, ses transformations et son action incessante pour détruire tout l’état de choses existant : action politique, renversant et élevant les princes et les régimes, selon qu’elle pouvait ou non les inspirer, les gouverner, les faire servir à la réalisation de ses desseins ; en même temps, action morale sur les peuples par la corruption des idées et des mœurs. Nous avons suivi cette double action incessamment mise en œuvre et courant de succès en succès, grâce à un merveilleux organisme supérieurement manié.
Nous avons à voir maintenant ce que la Franc-Maçonnerie poursuit, ce à quoi elle veut aboutir.
(…)
Disons d’abord qu’il serait erroné de croire que tous les Francs-Maçons connaissent explicitement l’œuvre à laquelle ils collaborent. Cette connaissance n’est point donnée complètement même aux initiés des Hauts Grades, même à ceux des arrière-loges. Chacun, ou plutôt chaque équipe fait l’œuvre qui lui est assignée, à la place qui lui a été marquée, auprès des princes et du clergé, auprès des parlementaires et des fonctionnaires, auprès des journalistes et des professeurs, auprès des magistrats et des officiers, et encore au sein de la multitude. Mais en accomplissant la tâche qui leur est imposée l’individu, l’équipe ignorent la place que l’œuvre particulière à laquelle ils collaborent, occupe dans le plan général, car ils n’en ont point le tracé complet sous les yeux.
Ce plan est double : destruction et réédification ; destruction de la cité chrétienne, édification de la cité maçonnique. La destruction nous en avons vu les travaux et les ruines dans les pages qui précèdent. Nous devons maintenant assister à l’édification du Temple. Les mêmes ouvriers, les mêmes maçons sont employés à ce second travail, mais ici apparaîtront dans une plus grande lumière les maîtres de l’œuvre, et au-dessus d’eux le Grand Architecte.

« Il est absurde, a dit M. Aulard, professeur d’hisoire révolutionnaire à la Sorbonne, de continuer à dire : nous ne voulons pas détruire la religion quand nous sommes obligés d’avouer d’autre part que cette destruction est indispensable pour fonder rationnellement la cité nouvelle politique et sociale. Ne disons donc plus nous ne voulons pas détruire la religion ; disons au contraire : nous voulons détruire la religion, afin de pouvoir établir en son lieu et place la cité nouvelle. »
Ordinairement en effet on ne démolit que pour réédifier : c’est bien la pensée de la secte qu’a traduite M. Aulard. Elle veut élever un nouvel ordre de choses sur les ruines de l’ancien. Elle a son idéal, elle en poursuit la realisation. Quel est-il ? Elle lui a donné un nom : le TEMPLE. C’est pour l’édification de ce Temple que, depuis des siècles, elle recrute des maçons.
Que doit être ce Temple ?
Le divin Sauveur, apportant à la terre la conception Chrétienne de la civilisation, n’a pas voulu l’abandonner aux hasards que court nécessairement une idée laissée à elle même, et par conséquent livrée flottante au souffle des fantaisies et des passions humaines. Il l’a remise aux mains de la société qu’il a élevée sur Pierre, et il a donné à celle-ci la charge de maintenir sa doctrine dans sa pureté, de la défendre contre les idées contraires, de la propager dans le monde et de lui faire porter des fruits de vie. Aussi, le divin Maître s’est-il comparé à un architecte : « Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Eglise, et les portes de l’enfer ne prévaudront pas contre elle. »
Pour mieux marquer son opposition, Satan s’est fait appeler le « Grand Architecte [1] », et en face de l’Eglise il construit un « Temple ». Comme l’Eglise, ce Temple est à la fois esprit et corps : corps, une société, la maçonnerie ; esprit, une idée que la société a la mission de propager dans le monde et de réaliser par des institutions.

Cette idée est une conception de l’ordre social opposée à celle que le christianisme a fait prévaloir.
« Il ne s’agit de rien moins, dit Findel, que d’une réédification de la société sur des bases entièrement nouvelles, d’une réforme du droit, d’un renouvellement complet du principe de l’existence, notamment du principe de la communauté, et des relations réciproques entre l’homme et ses semblables. »
— Les principes de la Franc-Maçonnerie dans la vie des peuples, p. 163
Rabaut-Saint-Etienne avait dit avant lui, à la tribune de la Constituante : « Pour rendre le peuple heureux, il faut le renouveler, changer ses idées, changer ses lois, changer ses mœurs, changer les hommes, changer les choses, tout détruire, oui, tout détruire, puisque tout est à recréer. » (Note de Pierre et les Loups : n’y lit-on pas en filigrane le motto du Forum économique mondial et de son agenda 2030 de grande réinitialisation : « Vous ne posséderez plus rien [plus même de vie privée] et vous serez heureux. »)

Voilà ce que la franc-maçonnerie se propose d’obtenir par la Révolution, qui en est aujourd’hui [début du XXè siècle, ndr] au second acte en attendant le troisième [XXIè siècle, ndr]. Rien ne peut être imaginé de plus radical : faire disparaître le principe sur lequel repose actuellement notre existence et lui en substituer un autre ; puis tirer les conséquences de ce changement : c’est-à-dire renverser les relations des hommes entre eux, réformer le droit, et réédifier la société d’après un principe nouveau. (Note de Pierre et les Loups : nous commençons à comprendre la raison d’être des mesures anti-covid, telles que la distanciation sociale, l’isolement, l’effacement des visages au moyen du port du masque obligatoire, mais aussi ces efforts acharnés pour détruire notre état de droit, hérité de la civilisation chrétienne).
Quelles sont donc les bases entièrement nouvelles sur lesquelles la société doit être réédifiée ? Sur quel principe nouveau le droit social doit-il être réformé ?

Jean-Jacques Rousseau l’a longuement exposé dans ses divers ouvrages, et tout le monde sait que c’est son Contrat social à la main que les hommes de 89 ont fait la Révolution, ont voulu une première fois faire place nette, pour édifier sur les ruines de la société chrétienne le Temple maçonnique ; Les maçons du XXe siècle reconnaissent le même maître que ceux du XVIIe siècle ; leurs chefs ont le même idéal et poursuivent la réalisation du même plan. […] C’est donc à Jean-Jacques Rousseau qu’il faut recourir pour savoir ce que sera l’état social que la maçonnerie nous prépare.
Le principe sur lequel repose l’existence humaine a été, de tout temps et chez tous les peuples, celui-ci : « L’homme est naturellement un être sociable, et celui qui demeurerait à l’état isolé et sauvage serait un être dégradé » (Aristote, Politique, § 9). C’est sur ce principe, posé de la main de Dieu au fond de la nature humaine, qu’elle vit depuis ses origines ; c’est en observant ce qu’il prescrit, que la société s’est constituée et se maintient, que l’homme naît et grandit.
Le christianisme avait mis dans une plus parfaite lumière cette vérité, reconnue par la sagesse des nations, que la société sort spontanément de la nature humaine, qu’elle est le résultat de la constitution, de la manière d’être que Dieu a donnée à l’homme. L’individu isolé est impuissant à se procurer ce dont il a besoin pour vivre et prendre son développement ; il ne peut le trouver que dans le secours qu’il reçoit de ses semblables et qu’en retour il leur donne, en un mot, dans les relations qui naissent de l’association. Et comme ses besoins sont multiples et divers, divers aussi sont les motifs et les fins pour lesquels il s’associe, multiples sont les aspects sous lesquels l’association se présente.
L’homme a des besoins physiques, des besoins intellectuels, des besoins religieux. En naissant, il se trouve au sein d’une société, la famille, qui défend sa fragile existence contre les agents extérieurs, et lui procure la nourriture qui maintient sa vie et peu à peu accroît ses forces.
Mais la famille ne peut non plus se suffire ; elle ne trouve point en elle les ressources nécessaires pour porter ses membres à la perfection à laquelle chacun peut atteindre au point de vue physique, aussi bien qu’au point de vue intellectuel et religieux. Et c’est pourquoi la famille n’est pas plus isolée que l’individu : elle aussi naît et vit au sein d’associations plus vastes qui l’environnent de leur protection, qui président aux intérêts généraux de bien-être matériel, de culture intellectuelle et de perfectionnement moral et religieux, qui sont dans les exigences ou du moins dans les aspirations de la nature humaine. Autant sont nombreuses et diverses ces exigences ou ces aspirations, autant l’association prend de formes différentes pour que tous puissent atteindre les fins communes à l’humanité, et les fins spéciales propres aux aptitudes de chacun.

Les sociétés à fin particulière et contingente prennent leur origine dans les conventions que font entre eux ceux qui poursuivent le même but.
Mais il n’en est point de même de la société appelée à conduire tous les hommes à leur fin dernière. Celle-là a nécessairement pour auteur le Dieu qui a assigné à l’homme ses destinées. De fait, Dieu l’a fondée aux origines, et la seconde Personne de la Très Sainte-Trinité est venue au milieu des temps lui donner sa dernière perfection. Cette société se nomme la sainte Eglise catholique : catholique parce que, virtuellement du moins, elle embrasse tous les temps et tous les lieux et que tous les hommes sont appelés à en faire partie, Dieu voulant le salut de tous ; sainte, parce que sa mission est de conduire les hommes à la sainteté : non pas seulement à la perfection morale, mais à un état surnaturel, à une certaine participation à la nature divine, à la vie divine, commencée ici-bas par la grâce sanctifiante, achevée par la gloire dans l’éternité des cieux.
La société civile tient le milieu entre l’Eglise et les associations particulières : elle est plus nécessaire que celles-ci, répondant à des besoins qui ne peuvent trouver en elles leur pleine satisfaction ; elle ne peut être aussi générale que celle-là, parce que les diverses tribus de la famille humaine, ayant des aptitudes et des caractères différents, demandent à n’être point gouvernées de la même manière. Dans la formation des sociétés civiles, il entre donc de la nécessité et de la convention, du divin et de l’humain ; divin, ce qui est fondamental, ce qui vient des exigences de la nature ; humain, ce qui est d’ordre secondaire et variable, comme les tempéraments des peuples.
J.J. Rousseau s’inscrivit en faux contre ces données de la raison et de la foi ; et voici ce qu’il imagina, ce qu’il consigna dans tous ses écrits, et ce que la maçonnerie s’est donné la mission de réaliser. La société, l’état social, ne résulte point de la constitution de l’homme et de l’institution divine ; c’est, dans le monde, une excroissance accidentelle et l’on pourrait dire contre-nature, qui est survenue un beau jour par le fait des volontés humaines.

Les hommes vivaient à l’état de nature, dit J.J. Rousseau, comme le font les sauvages, les animaux, et c’était l’âge d’or ; état de liberté et d’égalité, où les fruits étaient à tous et la terre à personne, où chaque homme était citoyen de l’univers.
(…)
Voilà l’idée que la maçonnerie se fait de la société, voilà le plan sur lequel elle veut la reconstituer. Si longtemps que cela ne sera point complètement réalïsé, c’est-à-dire si longtemps que les individus prétendront conserver quelques droits, l’état social, tel que le contrat l’a fait, tel qu’il doit être, ne sera point jugé parfait ; l’état de nature, auquel le contrat a voulu mettre fin, subsistera en quelque chose. Le progrès, c’est donc la marche vers l’absorption complète de tous les droits par l’Etat ; plus de droits pour l’individu, plus de droits pour la famille, plus de droits à plus forte raison pour une société quelconque qui se formerait au sein de l’Etat, ou au-dessus de lui.

Le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, a [annoncé] qu’il fallait, « dans l’après Covid-19 […], poursuivre la redéfinition de notre contrat social, avec des devoirs qui passent avant les droits, du respect de l’autorité aux prestations sociales ». Ces affirmations, un brin provocatrices, n’ont pas manqué de scandaliser les défenseurs des libertés.
Source : lefigaro.fr
Dans la société démocratique rêvée par la Franc-Maçonnerie il n’y aura plus ou il ne doit plus y avoir que ces deux unités : l’individu et l’Etat. D’un côté l’Etat omnipotent, de l’autre, l’individu impuissant, désarmé, privé de toutes les libertés, puisqu’il ne peut rien sans la permission de l’Etat.
N’est-ce pas vers cela que nous marchons à grands pas ? Et cette conception de la société n’est elle point l’explication, et, pour nos maçons, la justification de tout ce qui est actuellement fait ou tenté contre la liberté de l’Eglise, contre la liberté des associations, contre la liberté des familles, contre la liberté individuelle elle-même ?

Que l’on cesse donc de s’étonner que dans cette société sortie de la Révolution, pétrie de l’idée révolutionnaire, l’Etat veuille tout centraliser et tout absorber, étouffer toute initiative et paralyser toute vie : il obéit en cela à sa loi, au principe d’après lequel il doit être tout, tout lui ayant été livré par le contrat initial. Ce qui vit, ce qui se meut, ce qui est en dehors de lui, ne l’est et ne le fait que par une usurpation dont il doit être rendu compte pour restitution.
Cette revendication doit s’exercer surtout à l’égard des associations, parce qu’elles sont plus puissantes que les individus, et surtout à l’égard des associations qui ont un idéal autre que celui de l’Etat naturaliste. Le pacte social a été contracté pour une plus complète jouissance des biens de ce monde. S’il est des sociétés formées dans le but de porter ailleurs le regard de l’homme, de l’exhorter à se détacher des biens présents pour ambitionner et poursuivre d’autres biens, ces sociétés sont la contradiction vivante de la société sortie du contrat social, elles doivent disparaître avant toute autre. Le devoir est de les traquer, de les mutiler jusqu’à complet anéantissement. C’est là l’explication des calomnies répandues par les humanistes dans leurs écrits contre les religieux, et des persécutions sans cesse renouvelées contre eux depuis la Renaissance jusqu’à nos jours, comme aussi de la guerre à mort déclarée aujourd’hui à la première des sociétés religieuses, à celle qui est le fondement et le principe de vie de toutes les autres, à l’Eglise catholique.
(…)

A suivre…