Lettre d’un ami à un ami n° 20 (ASDE 28) – Que Dieu bénisse toutes vos intentions

Mettre toute sa confiance dans le Seigneur

Que Dieu bénisse toutes vos intentions et qu’Il vous élève aux sommets des vertus à acquérir !

Voilà tout ce que je vous souhaite, chers amis, en ces jours d’été qui nous bercent parfois du pur chant des oiseaux et qui nous montrent aussi les splendeurs de la création. Deo gratias !

Durant ce dernier carême qui nous préparait à accueillir Jésus Ressuscité et par là-même notre haute visée d’amour et de reconnaissance pour une telle merveille, comme beaucoup de chrétiens, je me suis posé la lourde question du sacrifice et du jeûne.

Quel était la meilleure attitude à mettre en œuvre en nos corps peu enclins à l’effort, en notre esprit si changeant ? Je me permettrai, à ce propos, de vous faire part de réflexions personnelles et de découvertes aidées très certainement par la troisième personne divine qui veille toujours sur ses enfants à l’écoute.

Pour tenter de vous expliquer ce qu’il me paraît utile de discerner dans ces parcours souvent si ardus, bon nombre d’attitudes à avoir ou à ne pas épouser nous indiquent, je crois bien, le chemin à poursuivre :

  • Etre à l’écoute de la voix du Seigneur qui peut nous parler en cœur à cœur, s’Il le veut, reste indispensable dès notre réveil ; cette première expression de confiance de la journée qui s’ouvre à nous possède sa pleine utilité non seulement en période de carême mais également à toute époque de l’année ; c’est Dieu qui nous dirige ; c’est Lui qui nous fera connaître l’action à suivre ; c’est sa Très Haute Intelligence qui, pour le bien de chacun, dictera sa main de fer dans son gant de velours.

En effet, vous le savez bien, chers amis, Il détient toujours bien mieux que nous tout ce qui nous est bon, tout ce qu’il est préférable que nous réalisions en Lui, avec son aide. Et à de nombreuses reprises, c’est ce qui nous paraît le plus rigide qui correspondra à notre avancement spirituel : notre salut est en gestation. Rassurez-vous : son cœur rempli de bonté sera source de ses agissements en notre âme ; cet écrin de velours, Il parviendra à nous le faire aimer

  • Le problème du jeûne me semblait acquis et assez facile à vivre l’an dernier lorsque j’acceptais les nombreuses grâces qui me souriaient ; j’avais même, à l’époque vécu quelques belles privations de nourriture au point que je me rendais compte n’avoir même pas faim (la recette la plus efficace étant le pain d’épeautre et l’eau) ; ces « sacrifices » n’en étaient donc presque plus tant je me sentais secondé par l’Esprit Saint agissant ; Il me rendait si heureux que je m’imaginais, par erreur, que ce genre de vie m’était acquis !

Combien ne dus-je pas déchanter cette année-ci durant laquelle rien de tel ne m’était possible ! Plus aucun effort dans la prise de nourriture, ni même dans les boissons agréables au palais ne parvenait à ses fins; j’étais comme abattu ou plutôt battu à plat de couture avec, je ne vous dis pas, une déception catastrophique : Moi, qui voulais tant donner au bon Dieu, qui désirais ardemment Lui montrer mon amour en participant (un peu) à sa passion, j’étais littéralement empêché (par l’adversaire) qui me riait au nez en me faisant plonger davantage dans les sucreries et tout le reste.

J’avais l’air hébété du parachutiste américain dans la « grande vadrouille » lorsque la sœur infirmière des auspices de Beaune appuyait lourdement sur son foi en clamant : « Vous aimez bien ce qui est bon, n’est-ce pas ? Et bien, c’est très mauvais ! »

Mais, sans doute  par pitié pour son fils dépité, voici qu’après la mi-carême (laetare), lors d’une messe matinale à laquelle j’eus la chance de participer activement à la chapelle des sœurs de la Merci, une « antienne » subitement déclamée par le bon prêtre vint s’accrocher à ma mémoire en y laissant une trace…salvatrice.

Et oui, bien chers amis, c’est comme cela que le bon Dieu arrose de ses grâces soudaines ses pauvres enfants affamés de bonnes résolutions. Voilà donc que résonne à mes oreilles : « Aimer son prochain comme soi-même vaut mieux que tous les holocaustes et tous les sacrifices ! » (Marc XII, 33)

C’est alors que le ciel de mon esprit s’illumina d’une joie très intense et d’une  reconnaissance paisible. Mon carême n’était donc pas si raté qu’il ne m’en avait paru en ma bouche gourmande !

Il était vrai que depuis quelque temps, j’avais multiplié mes services auprès des personnes âgées, malades ou handicapées. La bonté de Dieu s’était même servie de moi un jour pour céder immédiatement la ceinture de mon pantalon à un mendiant qui perdait le sien au sortir de la basilique de Bonsecours.

Et puis, c’est bien vrai que la Miséricorde du Seigneur se servait bien de l’instrument que j’étais pour prier avec quelques personnes en fin de parcours quand le bon Dieu m’appelait à les visiter dans les homes de la région.

Maintenant, je commençais à comprendre combien, guidé quasi perpétuellement par l’Esprit Saint toujours agissant, il était beau et important de contribuer à offrir de nouvelles âmes sur le chemin du salut.

La nouvelle espérance et la gratitude de tous ces gens se retrouvant bien seuls si souvent ne faisaient que confirmer l’impression heureuse du ressenti. «  Comme le bon Dieu est prévenant pour tous ses enfants ! » pensais-je à plus d’une reprise ; « Et combien les réconforte-t-Il en leur donnant l’amour dont ils ont tant besoin ! »

Il n’est pas bien difficile de saisir les sentiers par lesquels la radieuse étoile nous invitera à courir lorsque nous élèverons le nez vers le haut pour respirer la bonne odeur qui s’en dégage. Merci donc, Seigneur, pour tant de merveilles opérées par votre Sagesse, merci pour les abondantes certitudes qui renforcent notre foi et pour les styles de carême très diversifiés que vous pouvez susciter chez ceux qui vous recherchent !

Je vous disais plus haut que, souvent, nous ne devons pas épouser certaines attitudes en période de carême particulièrement ; voici quelques efforts conseillés vivement, non seulement pour entrer dans le « moule » du Christ vivant en nous mais surtout pour ne pas en sortir : – le sourire, la bonne humeur et la joie communicative prendront le pas sur les mines attristées, renfrognées ou râleuses que notre naturel pourrait assez facilement nous infliger.

  •  La vraie charité c’est-à-dire celle qui a pour but premier de glorifier le Très Haut se substituera en général pour dissiper les tendances égocentriques inhérentes à notre condition humaine et renforcées par l’adversaire désirant notre perte.
  • La parole rassurante qui réchauffe le cœur des souffrants abattus par la dureté de certaines thérapies nous accompagnera aussi dans  nos prières auprès des amis, des fréquentations de chaque jour et des prêtres se sentant secondés, aimés et appréciés.
  • Enfin je ne vous cacherai pas que le Sauveur nous envahira de ses Bienfaits si au lieu de rester tièdes (comme il en a horreur) nous lui accordons l’extrême bonheur de nous voir présents aussi souvent que possible sur les bancs de communion, de nous voir présents aux diverses adorations proposées par notre mère la Sainte Eglise à tel ou tel endroit dans notre entourage, de nous voir présents sans aucune hésitation et avec un repentir sincère sous l’étole du confesseur qui, rappelons-le, n’est autre que le bras de Dieu.

Chers amis en Jésus-Christ, chers frères et sœurs en Notre Seigneur, j’ose espérer avoir réussi, par ces propos un peu confidentiels, à vous communiquer le désir d’une certaine pratique  de l’offrande dont nous pourrions, un jour, devenir tous bénéficiaires à notre tour.

« Vous avez reçu gratuitement, donnez gratuitement ».

Si nous laissons le Maître se glisser au volant de notre véhicule notre carême se déroulera au jour le jour tout au long de l’année et presque sans s’en rendre compte nous deviendrons (presque) parfaits comme notre Père céleste est parfait.

Merci pour vos bonnes prières à l’intention des âmes à sauver !

Jean-Michel Moulart

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