Dieu, la Sainte Trinité
Par Sœur Marie Lataste, mystique catholique
LIVRE 3
La Sainte Vierge Marie,
mère de Notre-Seigneur Jésus-Christ
Chap. 14, Marie, sainte Vierge des vierges
Le dernier jour du mois de mai, Marie me parla ainsi :
— Ma fille, je suis la sainte Vierge des vierges. Le croyez-vous ?
Je répondis :
— Oui, Marie.
— Comprenez-vous comment je suis sainte Vierge des vierges ?
— Non, Marie.
— Savez-vous ce que cela signifie ?
— Non, Marie.
— Voulez-vous que je vous l’explique ?
— Oui, Marie, je vous écouterai avec reconnaissance.
— Supposez, ma fille, que votre roi, Père de plusieurs enfants, leur donne à tous un royaume, et qu’il conserve pourtant avec son royaume son autorité sur les rois ses enfants : quel titre pourrez-vous lui donner ?
— Je ne sais, Marie.
— Ne pouvez-vous pas l’appeler roi des rois qu’il a établis ?
— Oui, Marie.
— Supposez encore qu’il soit puissant à ce point qu’il commande à tous les rois de l’Europe, dont il a conquis les royaumes, et qu’il leur a laissés pourtant, pourvu qu’ils se reconnussent ses tributaires : pouvez-vous l’appeler roi des rois ?
— Oui, Marie.
— De même je suis sainte Vierge des vierges, parce que j’ai donné naissance à toutes les vierges et que je les surpasse toutes en mérite et en grandeur.
« Je suis la mère de toutes les vierges, car c’est moi qui, la première, ai pratiqué la virginité et me suis consacrée à Dieu comme vierge, sans avoir à ce sujet ni commandement, ni conseil, ni exemple. La virginité avant moi était un opprobre ; j’ai enlevé cet opprobre et j’ai, par mon exemple, engagé depuis une multitude innombrable de vierges à la pratiquer. C’est donc mon exemple qui les a engendrées à cette vie. Je puis donc me regarder comme leur mère et me dire Vierge des vierges.
« J’ai surpassé toutes les vierges en mérites et en grandeurs. Je les ai surpassées toutes par ma pureté. Jamais il n’y a eu en moi de tache originelle, jamais dans le cours de ma vie je n’ai commis le moindre péché, jamais je ne me suis rendue coupable de la moindre imperfection. Je les ai surpassées par la fécondité de ma virginité, car seule parmi les vierges j’ai été fécondée, et ma fécondité n’a point troublé ma virginité. J’ai enfanté en demeurant vierge, et le fruit de mes entrailles n’a point été un homme mais un Homme-Dieu.

« Voilà pourquoi, ma fille, je suis appelée la sainte Vierge des vierges. Suivez mon exemple, ma fille, demeurez toujours vierge dans votre esprit, je vous donnerai rang parmi les âmes les plus chères à mon Fils Jésus et à mon cœur. Me promettez-vous de toujours garder la virginité ?
Je lui répondis :
— Avec la grâce de Dieu et votre secours, Ô Marie, je le promets.
Le mois consacré à Marie allait finir. Elle me donna sa bénédiction, me recommanda à Jésus et je la remerciai.