Ce site est le pendant numérique de la revue de spiritualité catholique, du même nom, parue pour la première fois en juin 2012. ————All pages of the site can be translated into different languages. Please choose the desired language at the bottom of the page.
VÉRITABLE FILIATION, de Mark Mallett – 20 janvier 2020
Qu’est-ce que cela signifie que Jésus désire rendre à l’humanité le « Don de Vivre dans la Divine Volonté » ? Entre autres choses, c’est la restauration de la véritable filiation. Laisse-moi t’expliquer…
LES FILS NATURELS
J’ai eu la chance de me marier dans une famille de fermiers. J’ai de merveilleux souvenirs de travail aux côtés de mon beau-père, qu’il s’agisse de nourrir le bétail ou de réparer une clôture. Toujours désireux de l’aider, j’ai creusé pour faire tout ce qu’il demandait, mais souvent avec beaucoup d’aide et de conseils.
Quand il s’agissait de mes beaux-frères, cependant, c’était une autre histoire. J’ai été étonné de voir comment ils pouvaient pratiquement lire dans l’esprit de leur père pour résoudre un problème, trouver une solution ou innover sur place avec souvent peu de mots prononcés entre eux. Même après avoir fait partie de la famille pendant des années et appris certaines des routines, je n’ai jamais été en mesure d’acquérir l’intuition qu’ils avaient en tant que fils naturels de leur père. Ils étaient comme des extensions de sa volonté qui prenaient simplement le contrôle de ses pensées et les mettaient en action… alors que je me tenais là à me demander ce qu’était cette communication apparemment secrète!
De plus, en tant que fils nés naturellement, ils ont des droits et des privilèges avec leur père que je n’ai pas. Ils sont les héritiers de son héritage. Ils possèdent une mémoire de son héritage. En tant que sa progéniture, ils jouissent également d’une certaine intimité filiale (même si je vole souvent plus de câlins à mon beau-père que quiconque). Je suis, plus ou moins, un fils adoptif…
LES FILS ADOPTIFS
Si par le mariage je suis devenu un fils « adoptif », pour ainsi dire, c’est par le baptême que nous devenons fils adoptifs et filles du Très-Haut.
Car vous n’avez pas reçu un esprit d’esclavage pour retomber dans la peur, mais vous avez reçu un esprit d’adoption, à travers lequel nous crions : « Abba, Père ! » … [qui] nous a fait les précieuses et très grandes promesses, afin qu’à travers elles vous puissiez venir partager la nature divine… (Romains 8:15, 2 Pierre 1:4)
Cependant, en ces derniers temps, ce que Dieu a commencé dans le baptême, il veut maintenant l’amener à l’achèvement sur la terre dans le cadre de la plénitude de son plan en donnant à l’Église le « don » de la pleine filiation. Comme l’explique le théologien Joseph Iannuzzi :
… malgré la Rédemption du Christ, les rachetés ne possèdent pas nécessairement les droits du Père et règnent avec lui. Bien que Jésus se soit fait homme pour donner à tous ceux qui le reçoivent le pouvoir de devenir fils de Dieu et soit devenu le premier-né de nombreux frères, par lequel ils peuvent l’appeler Dieu leur Père, les rachetés ne possèdent pas pleinement par le baptême les droits du Père comme Jésus et Marie l’ont fait. Jésus et Marie jouissaient de tous les droits d’une filiation naturelle, c’est-à-dire d’une coopération parfaite et ininterrompue avec la Divine Volonté… —Le don de vivre dans la divine volonté dans les écrits de Luisa Piccarreta, (Kindle Locations 1458-1463), Kindle Edition.
Saint Jean Eudes affirme cette réalité :
Car les mystères de Jésus ne sont pas encore complètement parfaits et accomplis. Ils sont complets, en effet, en la personne de Jésus, mais pas en nous, qui sommes ses membres, ni dans l’Église, qui est son corps mystique. — Saint Jean Eudes, traité « Sur le Royaume de Jésus », Liturgie des Heures, Vol IV, p. 559
Ce qui a été « complètement perfectionné et accompli » en Jésus, c’est « l’union hypostatique » de sa volonté humaine avec la Divine Volonté. De cette façon, Jésus a toujours et partout partagé la vie intérieure du Père et donc tous les droits et bénédictions que cela impliquait. En fait, Adam prélapsaire a également partagé la vie intérieure de la Trinité parce qu’il possédait la Divine Volonté dans le vide de sa volonté humaine, de sorte qu’il a pleinement participé à la puissance, à la lumière et à la vie de son Créateur, administrant ces bénédictions tout au long de la création comme s’il était « roi de la création ». [1]
Cependant, après la chute, Adam perdit cette possession; il était encore capable de faire la volonté de Dieu mais il n’était plus capable de la posséder (et donc tous les droits qui lui donnaient) dans sa nature humaine blessée.
Après l’acte de Rédemption du Christ, les portes du Ciel ont été ouvertes ; les péchés de l’humanité pourraient être pardonnés et les sacrements permettraient aux croyants de devenir membres de la famille du Père. Grâce à la puissance du Saint-Esprit, les âmes pouvaient conquérir leur chair, conformer leur volonté à celle de Dieu et demeurer en Lui de manière à atteindre une certaine perfection intérieure et une certaine union, même sur terre. Dans notre analogie, ce serait comparable à ce que je fasse les souhaits de mon beau-père parfaitement et avec un amour total. Cependant, même cela n’accorderait toujours pas les mêmes droits, privilèges ou bénédictions et ne partagerait pas sa paternité comme ses propres fils nés naturellement.
UNE NOUVELLE GRÂCE POUR LES DERNIERS TEMPS
la bienheureuse Dina Bélanger
Maintenant, comme l’ont révélé les mystiques du 20ème siècle tels que la bienheureuse Dina Bélanger, saint Pio, la vénérable Conchita, la servante de Dieu Luisa Piccarreta, etc., le Père souhaite en effet rendre à l’Église sur terre ce « don de vivre dans la Divine Volonté » comme dernière étape de sa préparation. Ce Don s’apparenterait à ce que mon beau-père me donne par faveur (le mot grec charis signifie faveur ou « grâce ») et insufflerait la connaissance de ce que ses propres fils ont reçu par nature.
Si l’Ancien Testament accordait à l’âme la filiation de « l’esclavage » à la loi, et le baptême la filiation de « l’adoption » en Jésus-Christ, avec le don de vivre dans la Divine Volonté, Dieu accorde à l’âme la filiation de « possession » qui l’admet « d’accord dans tout ce que Dieu fait », et de participer aux droits à toutes ses bénédictions. À l’âme qui désire librement et avec amour vivre dans la Divine Volonté en lui obéissant fidèlement par un « acte ferme et résolu », Dieu lui confère la filiation de la possession. —Le don de vivre dans la divine volonté dans les écrits de Luisa Piccarreta, révérend Joseph Iannuzzi, (Kindle Locations 3077-3088), Kindle Edition
C’est pour accomplir les paroles du « Notre Père » dans lesquelles nous avons imploré que Son « Royaume vienne et se fasse sur la terre comme il est dans les cieux ». C’est entrer dans le « mode éternel » de Dieu par la possession de la Divine Volonté, et ainsi jouir par la grâce des droits et privilèges mêmes, de la puissance et de la vie qui sont ceux du Christ par nature.
Ce jour-là, vous demanderez en mon nom, et je ne vous dis pas que je demanderai au Père pour vous. (Jean 16:26)
Comme sainte Faustine en a témoigné après avoir reçu le Don :
J’en suis venu à comprendre les faveurs inconcevables que Dieu m’a accordées… Je sentais que tout ce que le Père céleste possédait était également à moi… « Tout mon être est plongé en Toi, et je vis Ta vie divine comme le font les élus dans le ciel… » — Miséricorde Divine dans Mon Âme, Journal, n. 1279, 1395
En effet, c’est aussi réaliser sur terre l’union intérieure dont jouissent maintenant les bienheureux du Ciel (c’est-à-dire tous les droits et bénédictions de la vraie filiation) mais sans la vision béatifique. Comme Jésus l’a dit à Luisa :
Ma fille, vivre dans Ma Volonté est la vie qui ressemble le plus à la [vie des] bienheureux au ciel. Il est si éloigné de celui qui est simplement conforme à Ma Volonté et le fait, exécutant fidèlement ses ordres. La distance entre les deux est aussi loin que celle du ciel de la terre, aussi loin que celle d’un fils d’un serviteur, et d’un roi de son sujet. —Le don de vivre dans la divine volonté dans les écrits de Luisa Piccarreta, révérend Joseph Iannuzzi, (Kindle Locations 1739-1743), Kindle Edition
Ou, peut-être, la différence entre un gendre et un fils :
Vivre dans Ma Volonté, c’est régner en elle et avec elle, tandis que faire Ma Volonté, c’est être soumis à Mes ordres. Le premier état est de posséder; la seconde consiste à recevoir des dispositions et à exécuter des commandes. Vivre dans Ma Volonté, c’est faire sienne Ma Volonté, comme sa propre propriété, et pour eux de l’administrer comme ils le souhaitent. —Jésus à Luisa, Le don de vivre dans la divine volonté dans les écrits de Luisa Piccarreta, Révérend Joseph Iannuzzi, 4.1.2.1.4
De cette grande dignité que le Père veut nous rendre, Jésus a dit à la bienheureuse Dina qu’il voulait la déifier »de la même manière que J’ai uni Mon humanité à Ma divinité… Vous ne me posséderez plus complètement au ciel… parce que je t’ai absorbé totalement.” [2] Après avoir reçu le cadeau, elle a écrit :
Ce matin, j’ai reçu une grâce spéciale que j’ai du mal à décrire. Je me sentais prise en Dieu, comme dans le « mode éternel », c’est-à-dire dans un état permanent et immuable… Je sens que je suis continuellement en présence de l’adorable Trinité… mon âme peut habiter au ciel, y vivre sans aucun regard en arrière vers la terre, et pourtant continuer à animer mon être matériel. —The Crown of Sanctity: On the Revelations of Jesus to Luisa Piccarreta, Daniel O’Connor (pp. 160-161), Kindle Edition
POURQUOI MAINTENANT?
Jésus explique le but de ce Don réservé à ces « temps de la fin » :
L’âme doit se transformer en Moi et devenir une ressemblance avec Moi ; elle doit faire de Ma vie la sienne ; Mes prières, Mes gémissements d’amour, Mes douleurs, Mes battements de cœur enflammés sont les siens… Je désire donc que Mes enfants entrent dans Mon humanité et reconstituent ce que l’âme de Mon humanité a fait dans la Divine Volonté… S’élevant au-dessus de toutes les créatures, ils restaureront les revendications légitimes de la création – Mes propres [revendications légitimes] ainsi que celles des créatures. Ils amèneront toutes choses à l’origine première de la création et au but pour lequel la création est venue à être… Ainsi J’aurai l’armée d’âmes qui vivront dans Ma Volonté, et en elles la création sera réintégrée, aussi belle et juste que lorsqu’elle sortira de Mes mains. —Le don de vivre dans la divine volonté dans les écrits de Luisa Piccarreta, révérend Joseph Iannuzzi, (Kindle Locations 3100-3107), Kindle Edition.
Je leur ai donné la gloire que vous m’avez donnée, afin qu’ils soient un, comme nous sommes un, moi en eux et vous en moi, afin qu’ils soient amenés à la perfection comme un… (Jean 17:22-23)
Si la création est tombée dans le désordre par la désobéissance d’Adam, c’est par la restauration de la Divine Volonté en « Adam » que la création sera réordonnée. Cela mérite d’être répété :
« Toute la création, dit saint Paul, gémit et travaille jusqu’à présent », attendant les efforts rédempteurs du Christ pour rétablir la relation appropriée entre Dieu et sa création. Mais l’acte rédempteur du Christ n’a pas en soi restauré toutes choses, il a simplement rendu possible l’œuvre de la rédemption, il a commencé notre rédemption. Tout comme tous les hommes participent à la désobéissance d’Adam, de même tous les hommes doivent participer à l’obéissance du Christ à la volonté du Père. La rédemption ne sera complète que lorsque tous les hommes partageront son obéissance… —Serviteur de Dieu P. Walter Ciszek, He Leadeth Me (San Francisco: Ignatius Press, 1995), pp. 116-117
Par la revendication de la véritable filiation, ces fils et ces filles aideront à restaurer l’harmonie originelle de l’Eden en « assumant notre humanité à travers une union qui est l’image de l’Union hypostatique ». [3]
Il s’ensuit donc que restaurer toutes choses en Christ et ramener les hommes à la soumission à Dieu est un seul et même but. —PAPE SAINT PIE X, E Supremi, n. 8
Comme le cardinal Raymond Burke l’a si bien résumé :
… en Christ est réalisé le juste ordre de toutes choses, l’union du ciel et de la terre, comme Dieu le Père l’a voulu dès le commencement. C’est l’obéissance de Dieu le Fils incarné qui rétablit, rétablit, la communion originelle de l’homme avec Dieu et, par conséquent, la paix dans le monde. Son obéissance unit une fois de plus toutes choses, « les choses dans le ciel et les choses sur la terre ». —Cardinal Raymond Burke, discours à Rome; 18 mai 2018 lifesitnews.com
Ainsi, c’est par le partage de Son obéissance que nous retrouvons la vraie filiation, avec des ramifications cosmologiques :
… est la pleine action du plan originel du Créateur délimitée : une création dans laquelle Dieu et l’homme, l’homme et la femme, l’humanité et la nature sont en harmonie, dans le dialogue, dans la communion. Ce plan, bouleversé par le péché, a été repris d’une manière plus merveilleuse par le Christ, qui l’exécute mystérieusement mais efficacement dans la réalité actuelle, dans l’espoir de le réaliser… —PAPE JEAN-PAUL II, Audience générale, 14 février 2001
Quand? À la fin des temps au Ciel ? Non. Dans la « réalité présente » dans le temps, mais particulièrement pendant une « ère de paix » à venir où le Royaume du Christ régnera « sur la terre comme il est dans les cieux » par l’intermédiaire de ses saints des derniers jours.
… ils ont régné avec christ pendant mille ans. (Apocalypse 20:4 ; « mille » est un langage symbolique pour une période de temps)
Nous confessons qu’un royaume nous est promis sur la terre, bien qu’avant le ciel, seulement dans un autre état d’existence… —Tertullien (155-240 après J.-C.), Père de l’Église de Nicée ; Adversus Marcion, Ante-Nicene Fathers, Henrickson Publishers, 1995, vol. 3, p. 342-343)
N’est-il pas vrai que votre volonté doit être faite sur la terre comme elle est au ciel ? N’est-il pas vrai que votre royaume doit venir ? N’avez-vous pas donné à certaines âmes, chères à vous, une vision du renouveau futur de l’Église ? —Saint Louis de Montfort, Prière pour les missionnaires, n. 5 ; www.ewtn.com
Un renouveau qui viendra lorsque la l’Église Militante revendiquera sa véritable filiation.