LUI et moi
Mois de Avril 1942
1226. [III, 149] — 5 avril 1942. Pâques. —
« C’est pour vous que Je suis ressuscité. Non pour Ma Gloire. Pour que vous croyiez et attendiez votre propre résurrection.
« Ne compte jamais plus sur toi. Compte sur Moi, dans l’instant que tu vis, et pour toujours. Laisse-Moi enfin vivre en toi : à ta place. Retire-toi de toi. Sois une âme nouvelle, dépouillée, revêtue. « Regarde Mes Plaies glorieuses… si souvent tu Les voyais sanglantes… Après les souffrances, la Gloire. Réjouis-toi avec tout le Ciel. »
1227. [III, 150] — 11 avril 42. —
« Est-ce que tu ne crois pas que Je préfère une âme tombée bien souvent, mais qui se méprise à Mes pieds, à une autre toujours satisfaite d’elle-même et comme n’ayant rien à se reprocher ? Chaque jour, Ma petite Fille, dis-Moi ton repentir. Regarde tes fautes. Offre-les-Moi pour que Je répare. Conviens de ta faiblesse, de tes échecs. Dis-Moi : « Aide-moi, mon Grand Ami. Tu sais bien que seule je ne puis rien, mais avec Toi je peux tout. » Et reprends ta route, avec confiance en Moi, chaque jour, tu comprends ? Même si tu ne vois aucun progrès, fortifie ta patience. Prends un long courage. Ne M’en fallut-il pas en montant au Calvaire ? L’épouse peutelle différer de l’Époux ? Elle le regardera, afin de Le copier et de réjouir Son Coeur. Ne sera-ce pas une façon de te rapprocher de Lui ?
« Ne t’éloigne jamais par ta faute, et quand les distractions t’emportent, reviens comme si elles n’avaient pas existé. Tu mets ton coeur dans le Mien, tu n’as plus que Ma Volonté. »
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1228. [III, 151] — 16 avril. —
« Dis-Moi :
« Que mon entendement ait la vraie Foi.
« Que ma mémoire ait la vraie Espérance et que ma volonté ait la véritable Charité ! »
Au jardin, comme je Lui disais : « J’enlève l’herbe pour que Tu viennes promener Τes pas sur la terrasse. » Et dans une petite ruelle : « Cela ressemble à Ton Nazareth. » C’était comme s’il était là. Je pensais à ce qu’il avait dit : « Si peu de chose t’empêchent de Me voir. »
1229. [III, 152] — Église de Montrelais. — Visite. —
« S’unir, tu comprends ? toute la vie est là. Rien autre. Moi. Vie de l’âme, n’est-ce pas que c’est bien doux ? Souvent vous ne vous apercevez pas de Mon action. Toi, crois-y bien. Offre-toi sans cesse à l’Union et Mon action n’en sera que plus grande. Toi non plus tu ne le sauras pas toujours ; mais vise bien à t’unir étroitement à Moi dans l’Amour, même si cela était ton unique façon de prier, ta vie n’aurait pas une marque ordinaire, mais toute surnaturelle, dont le Père connaîtrait la valeur. Et salue Ma Délicatesse par ta délicatesse de pensée et d’expression : fais envers Moi comme si Je n’osais pas, viens la première. Essaie. Que de fois Je vous attends et vous ne venez pas. Tu te rappelles ? quand tu avais fait des préparatifs pour recevoir quelqu’un que tu aimais, et que cette personne t’a dit : J’ai oublié !… Tu avais souffert… Mais que sont les amours de la terre et qu’est Mon Amour ?…
« Oui, demande-Moi pardon pour les rendez-vous manques. Je les oublierai par Ma Miséricorde. Oh ! Ma Fille chérie… Je suis toujours prêt à pardonner, à vous presser sur Mon Coeur, afin que vous y puisiez courage. Au travers de tes actions les plus ordinaires, unis-toi. A n’importe quel moment tu es Ma petite Fille.
« Ce jour, cette semaine, ce mois, est rempli de Mon Amour comme les autres mois et les autres années. Je t’aime quand toi tu ne penses pas à M’aimer et Je te prépare des grâces que tu ne penses pas à Me demander : un regard, un geste vers Moi et Je te donnerai tout, Mon petit Enfant si cher !… »
1230. [III, 153] — A la visite, 23 avril. —
« Tu ne Me sens pas toujours à tes côtés, cependant Je ne te quitte jamais. Quelquefois Je M’approche davantage, comme hier dans le jardin, quand tu M’as dit : « Bonjour, Mon Dieu chéri » Il te semblait presque M’entendre répondre. Je Me voile à cause de votre foi qui doit acquérir des mérites. Et tu t’étonnes toujours de Mon Amour ? Ça c’est la folie d’un Dieu. C’est la grande explication. Crois donc tout simplement à cet Amour d’un Être Tout-Puissant et d’un autre ordre que vous. Rends-toi à son omnipotence, toute délicate et tendre. Sois vaincue par l’Amour et demande grâce. Prends Mon Amour pour M’aimer, Ma petite Fille, et garde confiance ; tu sais que la seule chose que Je ne pardonne pas c’est le désespoir, parce que les désespérés Me jugent cruel et méchant… alors que Ma Bonté est infinie !… Tu sais : Infinie ? qui n’a jamais de fin. C’est comme si J’étais toujours au début de Ma Bonté. Jamais Elle ne finit. Mais peu y pensent. Cependant, quel asile !… Rappelle-toi cette nuit, le sommeil ne venait pas. Tu as posé ta tête sur Mon Coeur et tout de suite tu t’es endormie jusqu’au matin. Quel est le servant qui vous sert mieux que Moi ? aussi fidèle ? et prévenant ? Tu as vu un Roi servir ainsi ses serviteurs et ne demander comme salaire qu’un peu d’amour ?… un souvenir de tendresse ? un regard affectueux ?… La pensée de Mes enfants M’est si chère ! C’est comme une douce prière. Placez-Moi en votre souvenir, une fois. Plusieurs fois par jour et même la nuit, dites-Moi : « Je ne vis plus que pour Toi ! Que m’importe la vie sans Toi ! »
« Souhaitez-Moi des coeurs, l’amour du monde, la Gloire du Nom de Mon Père. Prenez Mes intérêts au mépris des vôtres. Soyez comme sortis de Mon Sein et n’aspirant qu’à y rentrer pour l’Éternité.
« Sois une exilée, une perdue sur ces routes de la terre. Ne pense qu’au Ciel où Je t’attends pour célébrer les Noces de notre alliance d’Époux. Dis-Moi ton impatience et ta soumission, tes élans, en arrêt sur mon ordre, tes désirs violents, inséparés de Ma Volonté, et ton humilité te lavera de plus en plus de tes souillures et te purifiera de ton péché. Et tes derniers jours passeront, tout passe… et tu viendras… »
1231. [III, 154] — 24 avril. —
« Faire plaisir, c’est faire le Bien. Ne le marchande à personne, surtout à celles qui t’auraient fait mal. Et pour t’unir à Moi, dis : « Je prie avec Ta prière, je travaille avec Toi travaillant, je parle avec Ta Parole. » Mets-y toute ta tendresse, Ma petite Fille.»
1232. [III, 155] — 30 avril. — Je disais : « Me voici toute revêtue des mérites de mon Époux. Mon Dieu, fais dans mon coeur un petit nid d’amour. »
« L’Amour ? tu le trouves partout en Moi : dans les Plaies de Mes Pieds, dans les Plaies de Mes
Mains, dans la Plaie de Mon Coeur. Et dans toutes les Plaies de Ma Flagellation… et celles qu’on ne voyait pas : les invisibles Plaies que Me causaient les péchés des hommes de tous les temps… Toutes ces Plaies brûlaient par l’amour d’un Dieu épris de Ses créatures…
« Je te l’ai dit : la Folie d’un Dieu, dont chaque mouvement est adorable et parfait. Mêle ton
pauvre petit amour à l’Amour que le Fils de l’Homme offre au Père. A nous deux, nous ferons de grandes choses.
« Tu t’étonnes que J’aie besoin de toi ? Rappelle-toi ce que disait saint Paul : « Ce qui manque à la Passion de Jésus-Christ : votre union collaborante. »
« Ma Fille, en contemplant Mon Amour vivant en toi, tu développeras le tien et Me le remettras pour que Je l’augmente. N’as-tu pas demandé bien des fois : « Comment faire pour augmenter l’Amour en nous ?. » Regarde souvent le Mien et prie-Le. Quelle autre chose aurais-tu à faire dans la vie, et quel but plus aimable ?… Aime-Moi partout, Aime-Moi toujours. Ne t’en lasse pas surtout !
« Si tu ne sens pas la Réponse, sache que la Réponse t’est donnée, tu le verras plus tard. Aime comme une petite Enfant et comme une Épouse. Aime l’Amour… »