Sainte Thérèse de l’E.J. et le livre de l’abbé Arminjon – 1ère Conférence : La fin du monde (1ère partie)

FIN DU MONDE PRÉSENT
ET
MYSTÈRE DE LA VIE FUTURE

PREMIÈRE CONFÉRENCE

LA FIN DU MONDE

LES SIGNES DONT ELLE SERA PRÉCÉDÉE ET LES CIRCONSTANCES QUI L’ACCOMPAGNERONT.

I.       LE MONDE AURA UNE FIN, C’EST UN FAIT CERTAIN ET INDUBITABLE.

Absurdité du système Panthéiste. – L’humanité n’est pas soumise à la loi du progrès indéfini. – La doctrine de la fin du monde est une sanction de l’ordre moral. – La raison et la conscience chrétiennes attestent que le monde doit finir. – Cette vérité de la fin du monde est justifiée par la science et l’observation des faits. – Tout ce qui est emporté par le temps, soumis à la mesure, est sujet à périr. – Décadence progressive des éléments. – Témoignage du protestant Schelling. 

TABLE ANALYTIQUE

I.       LE MONDE AURA UNE FIN, C’EST UN FAIT CERTAIN ET INDUBITABLE.

Absurdité du système Panthéiste. – L’humanité n’est pas soumise à la loi du progrès indéfini. – La doctrine de la fin du monde est une sanction de l’ordre moral. – La raison et la conscience chrétiennes attestent que le monde doit finir. – Cette vérité de la fin du monde est justifiée par la science et l’observation des faits. – Tout ce qui est emporté par le temps, soumis à la mesure, est sujet à périr. – Décadence progressive des éléments. – Témoignage du protestant Schelling. 

II.     LA FIN DU MONDE EST-ELLE ELOIGNEE OU PROCHAINE ?

La date précise est inconnue. – Jésus Christ nous a donné des indices destinés à nous faire connaître la proximité de cet événement. – Ces signes ne sont pas seulement des désastres physiques et sociaux analogues à ceux qui se sont produits dans tous les temps. – Les destinées humaines ne seront closes que lorsque la mesure des saints sera remplie ; et personne ne peut connaître le nombre des prédestinés. – Principal signe de l’approche de la fin des temps. – L’Évangile prêché dans tout l’univers et donné. en témoignage à toutes les nations. – Faut-il entendre ces paroles dans le sens d’une prédication partielle et sommaire, ou les entendre dans leur sens strict et littéral? – A l’heure présente, la loi évangélique n’a pas encore été promulguée à tous les peuples. – Les inventions des temps modernes sont le présage de la grande unité annoncée par les prophètes. – Mode et circonstances de la fin du monde. – Elle aura lieu instantanément et à l’improviste. Les hommes alors se seront éloignés de Dieu, comme au temps de Noé. Catastrophe de la chute du mont Granier en Savoie, advenue en 1248, image de la fin du monde.

III.    PAR QUELLE VOIE AURA LIEU CETTE GRANDE DESTRUCTION ?

Le monde sera mis en combustion et périra par le feu. – Témoignage des païens. – Cette vérité est confirmée par la science. – Le feu est la première force créée qui ait manifesté son énergie. – Au commencement du monde, les éléments étaient à l’état liquescent et gazeux. – L’Esprit de Dieu procédera par la même voie, quand il s’agira de reconstruire le palais destiné à servir de demeure à l’homme glorifié. – Conséquences pratiques de celle doctrine. – Saint Vincent Ferrier au XIVe siècle. – Il ressuscite une femme morte, pour attester que la fin du monde était imminente. – Saint Vincent Ferrier, dans sa prophétie, ne s’est pas écarté de la vérité et a parlé suivant les Écritures.

Veniet dies Domini sicut fur, in quo cœli magno impetu transient.

Le jour du Seigneur viendra comme un voleur, et les cieux passeront avec un grand fracas. (II PET., chap. in, v. 10.)

Saint Paul nous apprend que le monde présent est un vaste laboratoire, où toute la nature est en fermentation et en travail jusqu’au jour où, affranchie de toute servitude et de toute corruption, elle s’épanouira dans un ordre radieux et renouvelé [1]. L’homme lui-même, dans sa course ici-bas, n’est autre chose qu’un voyageur, voguant sur la mer mobile et orageuse du temps et la terre qui le porte n’est que la barque destinée à le conduire au parage d’une vie immortelle et sans fin.

Les nations, comme les individus, sont aussi destinés à disparaître un jour. 

L’histoire de l’humanité ne serait qu’un drame inexplicable, une série de faits isolés sans cohérence et sans but, si tôt ou tard elle n’avait son terme et son dénouement. Dans l’ordre naturel présent tout ce qui commence est appelé à finir ; une chaîne serait sans continuité, si elle n’avait deux anneaux extrêmes. Le monde actuel, par le fait même qu’il a été créé, tend nécessairement à sa conclusion et à sa fin.  Comment s’opérera cette grande transformation ? Quelles seront les conditions et la forme nouvelle de notre terre, lorsque, détruite et entièrement transfigurée par le feu, elle ne sera plus arrosée par les sueurs de l’homme, et qu’elle aura cessé d’être l’arène agitée et sanglante de nos luttes et de nos passions ? C’est ce que nous dirons prochainement.

Le but que nous nous proposons dans ce premier discours est de rappeler les témoignages des saintes Écritures et spécialement celui de l’Évangile de ce jour, qui nous affirment qu’à la suite d’un espace plus ou moins étendu de siècles, l’ordre des choses visibles d’ici-bas fera place à un ordre nouveau et permanent, et qu’à l’ère changeante du temps succédera l’ère de la stabilité et du repos.

En entreprenant ce sujet délicat et ardu, un des plus importants qui puissent se traiter dans la chaire chrétienne puisqu’il touche à l’état et à l’avènement de notre patrie et de nos destinées, nous croyons utile d’avertir que nous éviterons toute opinion hasardée, que nous ne nous appuierons ni sur des révélations douteuses, ni sur des prophéties apocryphes, et que nous n’émettrons aucune assertion qui ne soit justifiée par la doctrine des Livres saints, ou sanctionnée par l’enseignement authentique des Pères et de la tradition.

Dans les quatre premières conférences, nous rappellerons successivement : d’abord quels doivent être les indices et les signes avant-coureurs de la fin des temps ; secondement, quels seront les traits et les caractères de la persécution de cet homme de péché annoncé par l’apôtre, comme le précurseur du dernier avènement du Fils de Dieu ; troisièmement, quelles seront les circonstances de la résurrection et du jugement ; enfin quel sera le lieu de l’immortalité et l’état du monde après la résurrection.

Aujourd’hui, commentant les saintes Écritures et principalement le chapitre XXIVe de saint Matthieu, nous chercherons à résoudre ces trois questions fondamentales :

Premièrement : La doctrine de la fin des temps est-elle une doctrine indubitable, fondée sur la raison, et en accord avec les données de la science actuelle ? – Secondement : Des paroles de Jésus Christ est-il permis de conclure si la fin des temps est proche ou éloignée ? – Troisièmement : Par quel mode s’opérera ce cataclysme final, ce grand et suprême changement ?

En face de ces redoutables problèmes qui défient les lumières et la pénétration de l’entendement humain, notre parole est hésitante et ne peut que balbutier. – Puisse, Monseigneur [2], votre bénédiction l’affermir. Puisse l’Esprit de Dieu éclairer notre esprit, et mettre sur nos lèvres des accents de vérité, de force, de sagesse et de discrétion !

Laisser un commentaire

%d blogueurs aiment cette page :