FIN DU MONDE PRÉSENT
ET
MYSTÈRE DE LA VIE FUTURE
PREMIÈRE CONFÉRENCE
LA FIN DU MONDE
LES SIGNES DONT ELLE SERA PRÉCÉDÉE ET LES CIRCONSTANCES QUI L’ACCOMPAGNERONT.

La science matérialiste et athée de notre siècle, celle qui se propage dans les revues, qui s’enseigne dans la plupart des chaires officielles et qu’accréditent les grands courants de l’opinion antichrétienne actuelle, s’obstine à ne voir que l’effet du hasard dans l’ordre et la perfection de l’univers. Elle affirme l’éternité de la matière… Niant la création, elle ne saurait logiquement admettre que le monde puisse avoir une fin.
I. LE MONDE AURA UNE FIN, C’EST UN FAIT CERTAIN ET INDUBITABLE.
La science matérialiste et athée de notre siècle, celle qui se propage dans les revues, qui s’enseigne dans la plupart des chaires officielles et qu’accréditent les grands courants de l’opinion antichrétienne actuelle, s’obstine à ne voir que l’effet du hasard dans l’ordre et la perfection de l’univers. Elle affirme l’éternité de la matière… Niant la création, elle ne saurait logiquement admettre que le monde puisse avoir une fin.

Selon cette fausse science, l’univers actuel subsistera toujours, ou s’il va en progressant et en s’améliorant, c’est uniquement par l’effet du génie de l’homme par l’impulsion de plus en plus croissante donnée aux arts et aux conquêtes industrielles, la combinaison et le jeu variés des fluides et des éléments, qui se décomposent et se recomposent pour donner naissance à des formes nouvelles ; en un mot, par l’application et la mise en activité des forces innombrables et encore inconnues, que la nature recèle dans son sein, forces qui par elles-mêmes sont susceptibles d’un essor, d’un développement illimité et indéfini. Et de même que le ver, en se perfectionnant, est devenu quadrupède ; de quadrupède, bimane ; de bimane, homme, ainsi l’homme, à l’aide de la science, parviendra un jour au point culminant de la souveraineté. Il vaincra le temps et l’espace, il se créera des ailes pour s’élancer jusqu’aux astres et explorer les merveilles des constellations. – Aux yeux de la science athée, le paradis et la vie éternelle, tels que se les figurent les chrétiens, sont une allégorie et un mythe. Le progrès est la fin dernière, la loi et le fondement de la vie de l’homme, le terme, le but où doivent converger toutes ses pensées et toutes ses aspirations. – Que l’homme rejette avec courage les liens et les ténèbres des superstitions et des croyances tyranniques et surannées, qu’il n’ait plus foi qu’en lui-même, et dans un avenir plus ou moins rapproché, il sera investi sur la création et les éléments d’une royauté sans mesure et sans entraves. – La nature, pleinement soumise par son génie, s’ouvrira alors comme une corne d’abondance, pour verser sur une humanité nouvelle la plénitude des biens désirables ; et si les générations actuelles ne parviennent pas à atteindre cet idéal de félicité, elles ont pour se consoler la perspective qu’il sera l’apanage d’une postérité reculée, apanage d’autant plus glorieux pour celle-ci qu’elle l’aura acquis indépendamment et sans le concours de Dieu, qu’il sera le fait exclusif et personnel de sa persévérance, de ses efforts et de son habileté.
Ai-je besoin de dire que ces rêves fantastiques, ces théories grossières et insensées, sont contredites par la raison et la conscience universelle des peuples ? Elles sont contredites par la raison chrétienne.

En effet, si, comme telle est notre foi et notre conviction à nous chrétiens, la vie du temps a eu son principe et son commencement en Dieu, il faut aussi qu’elle ait en Dieu sa consommation et sa destination. – L’homme a été créé pour connaître Dieu, l’aimer et le servir, et s’il ne parvenait un jour à le posséder et à lui être irrévocablement uni, le plan du créateur, dénué de toute fin rationnelle, ne serait qu’une monstruosité et une aberration. L’humanité, frustrée dans son amour, dans ses tendances, dans ses aspirations, deviendrait un nouveau Sisyphe, sorte de machine de hasard, s’agitant dans le vide, condamnée à circuler éternellement sur la roue d’une aveugle et fatale nécessité. Où seraient alors la justice, la morale, la sécurité des familles et des pouvoirs publics, dans un système où tout serait inconséquence et contradiction, où l’idéal ne deviendrait jamais le réel, où le bien ne serait jamais séparé du mal, et qui n’offrirait aucune mesure pour déterminer l’importance de la vie morale et la vraie sanction des actes humains ?
« L’histoire, a dit un auteur sceptique de notre temps, est le juge des peuples, et son jugement, qui se poursuit à travers le temps, rend le jugement dernier inutile et superflu. »
Mais, répondrons nous, le jugement de l’histoire n’est pas un jugement public, tandis que le mal est public, et qu’il s’élève avec une arrogance qui est un scandale pour les hommes et un outrage incessant contre Dieu. – Le jugement de l’histoire est encore un jugement incomplet, parce que toute action bonne ou mauvaise est un principe de bien et de mal, une semence de vie ou de mort, dont son auteur n’a pu ni prévoir, ni pressentir tous les fruits et tous les résultats. C’est pourquoi, si le jugement universel ne nous avait été prédit, nous devrions le demander, l’affirmer, comme une conséquence nécessaire, comme la dernière démarche de cette providence de Dieu qui dirige le mouvement de l’histoire à travers les siècles, comme une dernière mesure pour compléter son œuvre et y mettre son sceau.
Ce jugement universel n’est que le dernier tableau du drame universel : il est l’exécution générale de tous les jugements partiels émanés de la justice de Dieu. – C’est seulement à cette condition que l’histoire deviendra claire et compréhensible, que nous la verrons, non telle que se la figurent l’esprit et les regards troublés de l’homme, mais telle qu’elle est en vérité, et comme un livre ouvert à tous les yeux. [3]

Un grand orateur de notre temps a dit : « L’histoire n’est pas faite, elle commencera dans la vallée de Josaphat. » La raison chrétienne et la conscience universelle des peuples attestent donc que le monde doit finir et qu’il y aura un ordre nouveau. Cette vérité est également en accord avec la science et l’observation des faits.
C’est un principe constaté, et une loi générale de la nature, que tout ce qui est soumis au mouvement, à la décomposition, emporté par le temps, limité par la mesure, est sujet à s’user, à vieillir et finit par disparaître et par périr. La science nous apprend qu’aucune force vitale, aucun agent créé, n’a la puissance de déployer son énergie au-delà d’une durée restreinte, et que le champ de son activité, en vertu de la loi créatrice, est circonscrit dans une sphère déterminée dont la limite ne peut être franchie. – Les organismes les plus parfaits et les plus solidement constitués ne sauraient être assujettis à un fonctionnement indéfini.
Non seulement les êtres vivants, tels que les animaux et les plantes, mais les minéraux eux-mêmes, sont sollicités par des forces contraires d’affinité et de répulsion, et tendent sans cesse à se désunir pour former de nouvelles agrégations. Ainsi les rochers et les granits les plus durs subissent une action et un travail corrosifs, qui tôt ou tard les fera chanceler. – On voit dans le firmament, des astres s’éteindre et disparaître. – Tout mouvement, même celui des cieux, tend à se ralentir. Des astronomes éminents ont observé dans le soleil et dans les étoiles des déperditions de chaleur et de lumière, imperceptibles à la vérité, mais qui, à la suite de longs siècles, ne laisseront pas d’influer désastreusement sur nos climats et sur nos saisons. Quoi qu’il en soit, il est certain que notre terre n’a plus la même fécondité ni la même force végétative qu’elle avait dans les premiers âges du genre humain. De même que le monde a eu sa jeunesse, ainsi viendra un temps où le monde aura son crépuscule, où il s’accélérera vers son soir et vers son déclin.

Ce sont là des vérités d’observation et de sens commun que la raison saisit aisément, mais dont le christianisme est seul parvenu à démontrer la certitude et la haute convenance :
« C’est en quoi, a dit un penseur protestant, la doctrine chrétienne se distingue beaucoup des doctrines philosophiques. Elle affirme qu’une existence nouvelle attend l’homme après cette vie.
Pour que cette existence se réalise, il est absolument indispensable que la nature, qui s’est obscurcie pour l’homme et qui lui est devenue impénétrable, s’explique, s’éclaire dans un état futur, qui établira l’harmonie entre le visible et l’invisible, le transitoire et le perpétuel, la matière et l’esprit. C’est seulement dans cet avenir, dans une telle fin de l’existence humaine, que la conscience de l’homme peut trouver le repos. Nous sommes redevables de cette espérance au Christ, dont la promesse nous autorise à attendre, après la crise suprême, une nouvelle terre et de nouveaux cieux. [4] »
Le monde aura donc une fin, mais cette fin est-elle éloignée ou prochaine ? C’est là une question sérieuse, palpitante, non moins digne de la méditation des âmes chrétiennes.

La sainte Écriture ne nous laisse pas sur ce point dans une ignorance absolue. – Sans doute, Jésus Christ nous a dit, parlant de la date précise : « Ce jour-là personne ne le connaît, et il est ignoré même des anges qui sont dans les cieux. ». Mais d’autre part, il a voulu nous donner des indices et des signes précis, destinés à nous faire connaître que l’avènement des prophéties est proche et que le monde touche à sa fin.
Jésus Christ a procédé à l’égard du genre humain pris collectivement comme à l’égard des individus : ainsi notre mort est certaine, niais l’heure nous est inconnue. Personne d’entre nous ne peut dire s’il sera en vie dans une semaine, dans un jour, et moi qui vous parle, j’ignore si j’achèverai le discours que j’ai commencé. – Mais, si nous pouvons être surpris à toute heure, il y a cependant des signes qui témoignent que notre dernière heure est imminente, et que nous nous bercerions d’une illusion grossière en nous promettant une longue carrière ici-bas.
« Apprenez, sur ceci, dit le Seigneur, une comparaison prise du figuier : quand ses rejetons commencent à être tendres et qu’il pousse des feuilles, vous connaissez que l’été est proche…
De même, quand vous verrez toutes ces choses, c’est à dire les guerres, les famines, les tremblements, sachez que le Fils de l’homme est à vos portes. [5] »
A la vérité, ces désastres publics, ces troubles, et les dérangements dans les éléments et le cours régulier des saisons, qui signaleront le dernier avènement du Fils de Dieu, sont des signes vagues et indéterminés… Ils se sont manifestés, avec plus ou moins d’intensité, à toutes les époques néfastes de l’humanité, à toutes les époques de crise et de commotion religieuse.
Au temps des Macchabées, on vit déjà des signes se produire dans le ciel. Pendant quarante jours toute la ville de Jérusalem aperçut dans les airs des hommes à cheval, habillés de drap d’or et armés de lances, comme des troupes de cavalerie. Les chevaux rangés par escadrons couraient les uns contre les autres. Les hommes paraissaient armés de dards et d’épées nues ; ils avaient des armes d’or, leur casque et leur cuirasse étaient tout resplendissants. Le peuple, saisi d’épouvante, priait Dieu avec ferveur, afin que ces présages tournassent à sa délivrance et non à sa confusion et à sa ruine [6].

Pendant le siège de Jérusalem, sous Titus, le Saint des Saints et le Temple étaient agités par de mystérieux tremblements ; on y entendait des bruits étranges, et des voix d’êtres invisibles s’écriaient : « Sortons d’ici, sortons d’ici. » Un grand rabbin, stupéfait de ces manifestations surnaturelles et terrifiantes, s’écria : « Ô temple, pourquoi te troubles tu et te fais-tu peur à toi même ? » – Ainsi Jésus Christ, pour ne donner lieu à aucune équivoque, à aucune fausse interprétation, nous dit que les fléaux et les prodiges dans la nature, qui signaleront les derniers siècles de l’humanité, ne sont que le prélude et le commencement de douleurs plus grandes encore : Hœc autem omnia initia sunt dolorum [7]. (Mais ce sont tous des débuts de chagrins)
Ainsi, des désastres et des révolutions actuelles, des désordres moraux, des grands cataclysmes religieux ou sociaux, dont l’Europe et le monde sont en ce montent le théâtre, on ne peut tirer aucune déduction concluante sur la fin des temps. Les signes d’aujourd’hui sont les mêmes signes qui se sont produits dans les temps anciens, et l’expérience constate qu’ils sont insuffisants, pour prouver la proximité du jugement.

Il importe pourtant de considérer que Jésus Christ, dans sa prophétie (S. Matthieu, ch. XXIV), mêle dans un seul tableau les signes qui ont trait à la fin du monde et ceux qui ont trait à la ruine de Jérusalem. Il le fait premièrement à cause de l’analogie de deux événements… Il le fait secondement, parce que dans Dieu il n’y a ni différence ni succession de temps. Les faits rapprochés et les faits plus éloignés sont clairement présents à son esprit, il les voit comme s’ils avaient lieu au même instant… En outre, Notre Seigneur Jésus Christ savait que les Apôtres, avant le jour où ils furent éclairés par l’Esprit Saint, étaient imbus des illusions et de tous les préjugés judaïques ; à leurs yeux, Jérusalem était tout l’univers, sa ruine équivalait, pour eux, à la chute du monde. Par suite de ce patriotisme étroit et exagéré qui les dominait, les Apôtres persévérèrent jusqu’à la ruine de Jérusalem dans une vigilante et continuelle attente. Ces dispositions étaient le but que Jésus Christ se proposait d’atteindre, cherchant plutôt à les instruire et à les détacher des grossières espérances de la terre, qu’à piquer leur curiosité en leur dévoilant les secrets cachés de l’avenir.
Ainsi, il leur montre dans sa prophétie comme deux perspectives et deux horizons ayant des traits analogues et se ressemblant par leurs contours, leurs dessins et leur coloris. – En saint Matthieu et en saint Marc, les deux événements, la ruine de Jérusalem et la fin du monde, semblent plutôt se confondre. En saint Luc, la séparation des deux faits apparaît très nettement : il y a des traits qui ne se rapportent qu’à la fin du monde, par exemple ceux-ci : Et il y aura des signes dans le soleil, dans la lune et dans les étoiles. Et sur la terre les nations seront dans l’abattement et la consternation, la mer faisant un bruit effroyable par l’agitation de ses flots… Et les hommes sécheront de frayeur dans l’attente de ce qui doit arriver dans tout l’univers ; car les vertus des cieux seront ébranlées… Et alors ils verront le Fils de l’homme venant sur une nuée avec une grande puissance et une grande majesté [8].

Le monde existera-t-il encore cent ans ? Finira-t-il avec notre millénaire actuel ? L’humanité, sous la loi de grâce du christianisme, parcourra-t-elle une mesure d’années correspondant à celle qu’elle a parcourue sous la loi de nature ou sous la loi mosaïque ? Ce sont des questions sur lesquelles il n’est permis de hasarder aucune hypothèse, aucune conjecture. Tous les calculs et les investigations auxquels se sont livrés de savants interprètes sont des recherches oiseuses qui n’ont d’autre intérêt que la satisfaction d’une vaine curiosité. La Providence a statué que ce jour est inconnu, et que personne ne parviendra à le découvrir avant le moment même de sa réalisation : De die illa nemo scit (Personne n’est au courant de ce jour) [9].
Et que personne ne nous objecte que si l’on ne petit fixer le jour, on peut au moins en déterminer l’époque ou l’année. – Non ; car saint Augustin observe que le mot jour, dans la sainte Écriture, doit être interprété dans le sens d’une durée quelconque. Le témoignage du saint docteur est d’accord avec celui du prophète Malachie qui nous dit : Ecce venit, dicit Dominus exercitum : Et quis poterit cogitare diem adventus ejus. Zacharie est encore plus précis et plus explicite : Et erit in die illa : non erit lux, sed frigus et gelu, et erit dies una, quœ nota est Domino, non dies neque nox : et in tempore vesperi erit lux [10].
Traduction : Voici, il vient, dit le Seigneur à l’armée : Et qui peut penser au jour de sa venue ? Le bis de Zacharie est plus précis et plus explicite : Et ce sera en ce jour-là : il n’y aura pas de lumière, mais froid et gelée, et il y aura un jour, qui est connu du Seigneur, ni jour ni nuit : et dans le le soir il y aura de la lumière.
La raison en est, que la fin du monde ne sera pas simplement l’effet d’une cause naturelle, mais elle dépend surtout de la volonté de Dieu, qui ne nous a pas été révélée [11] .
I

l est de foi que les destinées humaines seront closes, lorsque la mesure des saints sera remplie, et le nombre des élus consommé. Or, aucun homme ne peut, non seulement par des raisons certaines. mais même en s’appuyant sur des conjectures probables, connaître quel est le nombre des prédestinés, et moins encore après quel espace de temps ce nombre sera complet. Qui oserait, par exemple, affirmer s’il se sauvera plus ou moins des hommes dans les siècles à venir qu’il ne s’en est sauvé dans les siècles antérieurs ? Et soit que les saints futurs soient en nombre plus considérable, soit qu’ils se trouvent en nombre moindre que les saints passés, comment prévoir dans quelle mesure de temps leur nombre sera consommé ? N’est-il pas constant que, dans la vie de l’Église, il y a des temps de stérilité où les saints sont rares et des époques de fécondité où ils abondent ? C’est pourquoi, considérant la cause primordiale du monde, qui n’est autre que le mystère caché de la prédestination, personne ne peut conclure si la fin du monde est prochaine ou éloignée [12].
Cependant, si Jésus Christ nous apprend que la fin de ce grand jour est un secret que Dieu s’est réservé dans les conseils de sa puissance, tempora et momenta quœ Pater posuit in sua potestate (les temps et les moments que le Père a mis en son pouvoir), et qui échappe à toutes nos prévisions jusqu’à l’heure même de sa réalisation, toutefois, afin de nous prémunir contre l’incurie et une fausse sécurité, il ne cesse de rappeler aux hommes, premièrement que la fin du monde est certaine, – secondement qu’elle est relativement prochaine, – troisièmement qu’elle n’aura pas lieu avant que ne se soient produits, non pas des signes communs et généraux tels qu’il s’en est accompli dans tous les temps, mais des signes propres et spéciaux qu’il nous a clairement indiqués. Ces signes ne sont pas seulement des calamités et des révolutions dans les astres, mais des événements d’un caractère public, se rattachant à la fois à l’ordre religieux et social, et sur lesquels il est impossible que l’humanité puisse se méprendre.

NOTES
[1] Rom., c. VIII, v. 21, 22.
[2] Mgr Pichenot, archevêque de Chambéry.
[3] Hettinger, Apologie du Christianisme, t. IV, ch. XVI
[4] Schelling, Philosophie de la révélation, t. II, p. 222.
[5] Mt., XXIV, 32, 33.
[6] M., II, 2, 3, 4.
[7] Mt., XXIV, 8.
[8] Lc, XXI.
[9] Mt., XIII.
[10] Ml., III.
[11] Za., XIV.
[12] Saint Augustin enseigne que les anges connaissent le nombre des prédes¬tinés : il ne s’ensuit pas pourtant qu’ils connaissent la durée du monde, car ils ne peuvent savoir dans quel temps le nombre des prédestinés sera complet.
Ailleurs, il modifie cette opinion en disant que les anges ne connaissent pas, d’une manière absolue, le nombre des prédestinés, mais simplement combien il faut d’élus pour combler les rangs laissés vides par la chute des mauvais anges. Or, les hommes ne sont pas seulement élevés à la béatitude pour sup¬pléer aux anges déchus, mais d’après un plan et une intention antérieure à la chute des anges, d’où il suit qu’il peut y avoir plus d’hommes sauvés qu’il n’y a eu d’anges tombés. (Suarez, t. XIX, p. 1022.)