L’ancien Premier ministre britannique Boris Johnson a récemment déclaré, lors d’une interview accordée à CNN Portugal, qu’il existait de profondes divisions entre les principales nations de l’UE avant la guerre en Ukraine. Selon lui, les Français étaient “dans le déni jusqu’au dernier moment” et les Italiens étaient réticents à rejoindre les autres nations de l’UE dans leur position contre la Russie en raison de leur dépendance “massive” aux hydrocarbures russes.
26 novembre 2022

Le commentaire le plus intéressant, mais peut-être le moins surprenant, de M. Johnson est que, pour “toutes sortes de raisons économiques solides”, l’Allemagne était initialement favorable à une défaite rapide de l’Ukraine. L’Allemagne a depuis démenti l’affirmation de M. Johnson. Cependant, l’ancien ambassadeur ukrainien en Allemagne, Andriy Melnyk, a déclaré que lors de sa rencontre avec le ministre allemand des finances, Christian Lindner, le premier jour de la guerre, ce dernier lui a dit en souriant que l’Ukraine ne tiendrait que quelques heures.
Si cela est vrai, les préoccupations économiques initiales de l’Allemagne étaient plus que justifiées, étant donné qu’elle est maintenant aux prises avec une grave crise énergétique et une inflation croissante, l’inflation allemande des prix des denrées alimentaires ayant bondi de 20,3% en glissement annuel en octobre. Le ministre allemand de l’économie, M. Habeck, a également déclaré récemment que l’Allemagne subira des pertes de 60 milliards d’euros en 2022 et de 100 milliards d’euros en 2023 en raison de l’obligation d’acheter de l’énergie plus chère.
Bien que les dirigeants européens n’aient cessé de vanter l’unité et la solidarité européenne à propos de l’Ukraine, la réalité pourrait ne pas être ce qu’elle semble être. De profondes divisions subsistent sur le plafonnement du prix du gaz proposé par l’UE, les médias rapportant que la crise énergétique “a divisé le bloc des 27 nations en blocs presque irréconciliables”. Les manifestations anti-guerre se sont également étendues à toute l’Europe centrale, signe d’un mécontentement croissant des citoyens européens face à l’impact économique des sanctions occidentales.