FIN DU MONDE PRÉSENT
ET
MYSTÈRE DE LA VIE FUTURE
PREMIÈRE CONFÉRENCE
LA FIN DU MONDE
LES SIGNES DONT ELLE SERA PRÉCÉDÉE ET LES CIRCONSTANCES QUI L’ACCOMPAGNERONT.

La science matérialiste et athée de notre siècle, celle qui se propage dans les revues, qui s’enseigne dans la plupart des chaires officielles et qu’accréditent les grands courants de l’opinion antichrétienne actuelle, s’obstine à ne voir que l’effet du hasard dans l’ordre et la perfection de l’univers. Elle affirme l’éternité de la matière… Niant la création, elle ne saurait logiquement admettre que le monde puisse avoir une fin.
II. LA FIN DU MONDE EST-ELLE ELOIGNEE OU PROCHAINE ?
Le premier des événements précurseurs de la fin des temps est celui que nous indique le Sauveur, en saint Matthieu, ch. XXIVe, quand il nous dit : « Et cet Évangile du royaume de Dieu sera prêché dans l’univers, donné en témoignage à toutes les nations, et alors seulement arrivera la fin ». – Le second de ces faits sera l’apparition de l’homme de péché, l’Antéchrist [13].
Le troisième, la conversion du peuple juif, qui adorera le Seigneur Jésus et le reconnaîtra pour le Messie promis [14]. « Jusque là, dit saint Paul, que personne ne s’abuse comme si nous étions à la veille du jour du Seigneur [15]. »

Il est manifeste que les deux derniers événements, indiqués par saint Paul comme devant signaler l’approche de la suprême désolation, ne sont pas accomplis. – L’Antéchrist n’a pas encore paru, ainsi que nous l’établirons dans le prochain discours. – Les juifs, en tant que nation, n’ont pas encore rejeté l’épais bandeau qui les empêche de saluer comme Dieu celui qu’ils ont crucifié. – Reste à étudier si, à l’heure présente, l’Évangile a été prêché sur toute la terre et offert en témoignage à l’universalité des nations.
Sur ce point les Pères et les Docteurs sont partagés. Les uns disent que les paroles de Jésus Christ doivent être interprétées moralement, qu’il faut les entendre dans le sens d’une prédica¬tion partielle et sommaire, qu’il suffit, pour leur vérification, que des missionnaires aient éclairé un certain nombre d’intelligences isolées dans les diverses parties de la terre habitable, et que dans chaque désert, sur chaque côte lointaine, la croix ait été arborée au moins une fois. – D’autres, en plus grand nombre, tels que saint Jérôme, Bède, veulent que les paroles du Fils de Dieu soient entendues dans le sens le plus strict et le plus littéral.
Cornélius a Lapide, le plus savant des interprètes des Livres saints, émet le sentiment que la fin des temps n’arrivera pas avant que le christianisme ait été, non seulement divulgué, propagé. mais qu’il se soit établi, organisé, et qu’il ait subsisté à l’état d’institution publique chez les hommes de toute race et de toute nationalité : de telle sorte qu’avant que le cours des siècles soit achevé, il n’y aura pas une plage barbare, pas une île perdue dans l’Océan, pas un lieu actuellement inconnu dans les deux hémisphères, où l’Évangile n’ait brillé dans tout son éclat, où l’Église ne se soit manifestée avec sa législation, ses solennités, sa hiérarchie comprenant les évêques et les pasteurs de second ordre, où enfin ne se soit pleinement vérifiée la grande prophétie : « Il n’y aura plus qu’un seul troupeau sous la houlette d’un seul pasteur [16] ».

Nous opinons pour ce dernier sentiment. Il est plus conforme au témoignage des saintes Écritures. Il est plus en accord avec la sagesse et la miséricorde de Dieu, qui ne distingue pas entre civilisés et barbares, entre grecs et entre juifs, mais qui, voulant le salut de tous les hommes, n’exclut aucun d’eux de la lumière et du bienfait de la Rédemption. Enfin, il se concilie mieux avec la conduite de la Providence, qui prend une égale sollicitude de tous les peuples et les appelle successivement à la connaissance de sa loi, au temps fixé par ses immuables décrets.
Or, il suffit de jeter les yeux sur une carte géographique pour reconnaître que la loi évangélique est loin d’avoir été promulguée à tous les peuples, et que d’innombrables multitudes, à l’heure présente, restent encore assises dans les ténèbres, et ne possèdent pas la moindre teinture des vérités révélées.

Ainsi, le centre de l’Asie, les montagnes du Tibet ont jusqu’ici défié les tentatives de nos plus intrépides missionnaires. Le Nil nous cache encore ses sources comme au temps de l’empire romain. Personne n’a pu jusqu’ici nous renseigner d’une manière exacte sur les usages, l’état religieux et social des populations de l’Afrique équatoriale, malgré les grands lacs et les hauts plateaux récemment découverts où naguère on ne soupçonnait que des sables et des déserts. L’Angleterre et d’autres nations ont fondé des stations coloniales sur les côtes de l’Océanie, mais l’intérieur de ces vastes continents reste à explorer. Il est évident que l’Évangile n’a pas encore été offert en témoignage à toutes les nations ! Peut on même dire qu’à l’heure présente il ait été prêché avec assez d’éclat, et de manière à rendre inexcusables ceux qui auront refusé de lui obéir sur la plus grande partie de la terre, dans toutes les provinces de l’Inde, de la Chine, dans la plupart des archipels ? – Que serait ce que vingt, que cent, que mille prêtres, si l’on veut, pour évangéliser un pays comme la France, y implanter la connaissance de nos divins mystères, y entretenir le feu de la charité ? Or la Chine seule, vu son immense population, est bien loin de la comparaison que nous venons d’établir. Parmi les trois cent quarante millions d’habitants que compte ce vaste empire, le plus grand nombre, ou n’a jamais entendu parler de notre religion, ou n’en a qu’une idée vague et incomplète : ils vivent et meurent sans avoir jamais rencontré un prêtre. L’Afrique, si l’on en excepte les provinces du nord, ne compte que cinq ou six résidences de missionnaires sur des côtes de plus de deux mille lieues d’étendue [17]. A chaque page des annales de la Propagation de la foi, on retrouve ces douloureux accents qui s’échappent du cœur des apôtres : « Priez donc le maître de la moisson qu’il envoie des ouvriers pour recueillir ces immenses récoltes [18]. »
Or, il est écrit qu’à la fin des temps l’Évangile aura été donné en témoignage à toutes les nations.
« Tous les peuples, s’écrie David, tous les peuples jusqu’aux extrémités de la terre, se ressouviendront du Seigneur et retourneront à lui, car c’est au Seigneur qu’appartient l’empire, et il gouvernera les nations [19]. »

Plus loin David dit encore : « Sa domination s’étendra depuis une mer jusqu’à l’autre et depuis le fleuve jusqu’aux extrémités de la terre ; les habitants de l’Éthiopie se prosterneront devant lui : les rois d’Arabie et de Saba lui apporteront leurs dons [20]. »
Le Seigneur s’adresse ensuite à l’Église par Isaïe : « Étends l’enceinte de tes pavillons, développe les voiles de tes tentes, n’épargne rien, allonge tes cordages, affermis tes pieux. Car tu pénétreras à droite et à gauche, ta postérité héritera des nations et tu rempliras les villes de la terre [21]. »
Ces textes sont formels, précis, et de leur témoignage il ressort clairement qu’il adviendra une époque où toutes les hérésies, tous les schismes seront détruits, et où la religion véritable sera unanimement connue et pratiquée dans tous les lieux que le soleil éclaire.
Assurément, cette unité ne se réalisera pas sans peine ; l’humanité ne parviendra pas à cet âge d’or par des voies semées de roses : toutes les assises de l’Église sont cimentées avec le sang des martyrs mêlé à la sueur des apôtres.

Il faut donc s’attendre à des luttes et à des résistances acharnées. Il y aura du sang répandu ; l’esprit de ténèbres amoncellera de nouveau ses séductions et ses ruses ; on peut prévoir pour l’Église des persécutions plus terribles que celles qu’elle a jus¬qu’ici soutenues. – Mais, d’autre part, il faut apprendre à scru¬ter les pensées de Dieu et à lire dans les décrets de sa puissance. – Toutes les admirables inventions des temps modernes ont leur fin providentielle. Dieu, de nos jours, aurait il entrouvert à l’homme les secrets et les trésors cachés de la création, lui aurait il mis entre les mains tous ces merveilleux instruments tels que la vapeur, le magnétisme, l’électricité, dans l’unique but de fournir un nouvel aliment à son orgueil, d’être les dociles esclaves de son égoïsme et de sa cupidité ? Ce n’était pas la pensée qu’il exprimait par la voix du prophète, quand il disait : « Je vais donner des ailes à ma parole, atteler le feu à mes chars, saisir mes apôtres comme dans un tourbillon, et les transporter en un clin d’œil au milieu des nations barbares. »
Ainsi les temps sont proches où Jésus Christ va obtenir un triomphe complet, et où, en toute vérité, il pourra s’appeler le Dieu de la terre : Deus omnis terræ vocabitur [22].
A l’heure présente, de nombreux indices nous présagent une grande victoire pour le Christianisme. Nos ennemis n’en ont ils pas le pressentiment ? Un instinct secret ne les avertit il pas que les jours de leur force sont comptés, et que le temps où il leur est donné de prévaloir ne saurait être de longue durée ?… C’est pourquoi ils enrôlent dans la guerre impie qu’ils font à l’Église toutes les corruptions haineuses, toutes les hypocrisies impatientes de jeter leur masque, toutes les sciences hostiles, toutes les politiques ombrageuses et athées. La révolution lève hardiment son étendard contre la religion, la propriété, la famille, elle sape les bases de l’édifice social, et nous livre ses assauts simultanément et sur tous les points. La presse, affranchie de tout frein, inocule, par ses mille organes, les doctrines les plus subversives et les poisons les plus meurtriers. Le trône dix fois séculaire du Saint Siège, attaqué avec une audace infernale, signalé comme institution d’ignorance et d’obscurantisme, faisant tache au milieu des splendeurs de notre civilisation, a succombé sous cette multitude d’efforts combinés ; il s’est écroulé de fond en comble, sans qu’humainement parlant, on puisse nourrir l’espérance qu’il parvienne bientôt à se relever.

On conçoit que, dans une telle situation, les sages se sentent irrésolus dans leurs conseils, et que leur courage et leur fermeté paraissent chanceler. On conçoit qu’à travers ces nuages et sous ces horizons troublés, ils entrevoient de sombres perspectives, et qu’ils nous annoncent une recrudescence de crimes, de guerres et d’effroyables bouleversements. Mais ce qui nous donne l’espérance d’une nouvelle ère glorieuse pour l’Église, c’est précisément l’incroyable audace et la rage sans cesse renaissante de nos ennemis. – De nos jours on attaque le Christianisme partout : dans les arts, dans les sciences, dans l’Église et dans l’État, en Europe comme en Asie, dans l’ancien et dans le nouveau monde. C’est le signe certain qu’il triomphera partout et en tout lieu.
– En quel moment ? Dieu le sait, mais le fait est certain. Le sang des martyrs devient la semence des chrétiens, l’Église a des promesses immuables. Au sortir de la mer Rouge, elle entre dans la Terre promise. A l’heure des ténèbres succède celle de la lumière et du triomphe. – A la suite des outrages du Golgotha, elle entend retentir autour d’elle les bénédictions et les hosannas de la délivrance.
Donc, ne perdons pas courage. Saluons l’avenir qui se prépare.
Et si, à l’heure présente, notre patrie est en proie aux convulsions, déchirée par les discordes ; si sa fortune et son influence politique sont devenues un enjeu que se disputent les ambitions inassouvies et les médiocrités vulgaires, comme le prodigue de l’Évangile, elle ne tardera pas à se ressouvenir de la paix et de l’honneur des siècles de sa jeunesse ; elle rejettera ses chaînes et le bandeau de son ignominie, il y aura de nouveau des pages brillantes à écrire dans ce livre qui a pour titre : Gesta Dei per Francos.

Mais la fin du monde, dût elle être ajournée à de longs siècles, que sont les siècles auprès des années éternelles ? Une seconde, un instant plus fugitif que l’éclair. – Lorsque le Fils de Dieu se fut élevé dans les cieux et assis sur une nuée, les Apôtres ne pou¬vaient détacher leurs regards de l’endroit du Ciel où il avait dis¬paru. Tout à coup, deux anges vêtus de blanc se montrèrent à eux et leur dirent : « Hommes de la Galilée, pourquoi restez vous là, contemplant le Ciel ? Ce Jésus, qui a été enlevé d’avec vous dans le Ciel, en reviendra de la même manière que vous l’y avez vu monter [23] », ailleurs Jésus Christ dit : « Encore un peu de temps et vous ne me verrez plus : encore un peu de temps et vous me verrez ; parce que je vais à mon Père [24] ».
Mais si Jésus Christ a voulu nous laisser ignorer le temps précis de la fin du monde, il a jugé utile de nous renseigner en détail sur le mode et sur les circonstances de ce grand événement.
Quant au monde, dit il, la chute du monde aura lieu instantanément et à l’improviste : « Veniet dies Domini sicut fur [25]. » – Ce sera à une époque où le genre humain, plongé dans le sommeil de la plus profonde incurie, sera à mille lieues de songer au châtiment et à la justice. La divine miséricorde aura épuisé toutes ses ressources et tous ses moyens d’action. L’Antéchrist aura paru. Les hommes répandus sur tous les espaces auront été appelés à la connaissance de la vérité. L’Église catholique une dernière fois se sera épanouie dans la plénitude de sa vie et de sa fécondité. Mais toutes ces faveurs signalées et surabondantes, tous ces prodiges seront de nouveau effacés du cœur et de la mémoire des hommes. L’humanité, par un abus criminel des grâces, sera revenue à son vomissement. Tournant ses attachements et toutes ses aspirations vers les biens et les grossiers plaisirs de cette terre, elle se sera, comme parlent les Livres saints, détournée de Dieu au point de ne plus voir le Ciel et de ne plus se souvenir de ses justes jugements [26]. Toute foi sera éteinte dans les cœurs. Toute chair aura corrompu ses voies. La divine Providence jugera qu’il n’y a plus de remède.

Ce sera, dit Jésus Christ, comme aux temps de Noé [27]. Les hommes alors vivaient insouciants, ils faisaient des plantations, ils construisaient des maisons somptueuses, ils se raillaient agréablement du bonhomme Noé, se vouant au métier de charpentier et travaillant nuit et jour à construire son arche ; ils disaient : Quel fou, quel visionnaire ! Cela dura jusqu’au jour où le déluge survint et engloutit toute la terre : Venit diluvium et perdidit omnes.
Ainsi la catastrophe finale se produira lorsque le monde sera le plus en sécurité ; la civilisation sera à son apogée, l’argent abondera sur les marchés, jamais les fonds publics n’auront été plus à la hausse. Il y aura des fêtes nationales, de grandes expositions, l’humanité, regorgeant d’une prospérité matérielle inouïe, n’aura plus d’espérance au Ciel ; attachée bassement aux plus basses jouissances de la vie, elle dira comme l’avare de l’Évangile : « Mon âme, tu as des biens pour de longues années, bois, mange, amuse toi… » Mais, tout à coup, au milieu de la nuit, in media nocte, – car ce sera dans les ténèbres, et à cette heure fatidique de minuit où le Seigneur apparut une première fois dans ses abaissements, qu’il reparaîtra dans sa gloire ; – les hommes, réveillés en sursaut, entendront un grand fracas et une grande clameur, et une voix se fera entendre qui dira : « Dieu est là, il faut aller à sa rencontre : Ecce sponsus venit, exile obviam ei [28]. »
Nous avons conservé, dans nos annales de Savoie, la mémoire et la tradition d’une épouvantable catastrophe, qui nous offre l’image et l’esquisse de ce qui se réalisera à l’époque où Dieu abandonnera le genre humain et où sa divine patience se sera lassée sans retour.
C’était il y a sept cents ans, en 1248, le 24 novembre, veille du jour où l’Église célèbre la fête de sainte Catherine ; ce soir là, la saison était douce, l’air calme, les étoiles scintillaient au ciel. Toute la vallée où est située actuellement la ville de Chambéry reposait tranquille et en sécurité.

Alors, un personnage impie et pervers exerçait une domination tyrannique sur une ville à jamais disparue, mais qui, à cette époque, était voisine de la cité dont je parle [29].
Ce personnage venait de réunir de nombreux et joyeux convives. Il célébrait par des festins et par des orgies licencieuses la spoliation sacrilège d’un monastère qu’il avait converti en un lieu profane, après en avoir chassé sans pitié les moines et les hôtes sacrés qui en étaient les légitimes possesseurs. Sans doute, comme au temps de Balthasar, le repas était somptueux, et le vin et les liqueurs, mêlés aux blasphèmes et aux rires sardoniques, y coulaient à grands flots. – Tout à coup, en un instant, au milieu de la nuit, la terre est agitée par une violente secousse ; des tourbillons horribles, des voix et des mugissements de tempête, que l’on eût crus émanés des cavernes de l’Enfer, semblent ébranler le firmament et le sol, et avant que les convives aient pu se lever, avant qu’ils aient pu pousser un cri de détresse, ils étaient ensevelis vivants sous l’éboulement d’une montagne gigantesque : une ville, cinq bourgades, toute une région peuplée de six mille habitants, étaient engloutis dans des abîmes, dont les traces sont écrites en caractères indélébiles sur les débris de notre sol, et dont la mémoire légendaire et mêlée d’épouvante est demeurée ineffaçable et vivante dans l’esprit et le souvenir de nos populations.
Cette image, empruntée à un des événements les plus mémorables et les plus lugubres dont notre histoire ait été le théâtre est en un sens plus vive et plus saisissante que celle de Noé et du déluge.

Car enfin, au temps de Noé et du déluge, les hommes, avant de périr, eurent le temps de se reconnaître et d’obtenir la grâce du repentir, le désastre n’éclata que progressivement ; si tous ne parvinrent pas à se sauver pour la vie présente, saint Pierre nous déclare formellement que le grand nombre revint à Dieu et se sauva pour la vie future. Dans sa 1er Épître, chapitre III, versets 19 et 20, il nous dit que lorsque la sainte âme de Jésus Christ eut été séparée de son corps, « elle alla prêcher aux limbes et délivrer ceux qui avaient été incrédules, lorsque aux jours de Noé ils attendaient la patience de Dieu. »
Mais, au jour du jugement, ce sera comme aux abîmes de Myans et au pied de la colline de Saint André, tout s’y fera avec une promptitude et une impétuosité non pareilles : Cœli magno impetu transient.
Jésus Christ nous le dit : « Que celui qui sera au haut de la maison ne prenne point la peine de descendre pour emporter quoi que ce soit de sa maison. Et que celui qui est aux champs ne retourne point en arrière pour emporter ses habits. – Malheur aux femmes qui seront enceintes et à celles qui allaiteront en ces jours là… Alors si quelqu’un vous dit : le Christ est ici ou il est là, ne le croyez point ; car avec la même rapidité que la foudre court de l’orient pour s’élancer à l’occident, il en sera ainsi de l’avènement du Fils de l’homme. »
NOTES
[13] Thsal., II, 2, 3, 4.
[14] Rom., XI, 14, 15. 16, 17,
[15] Th., x, 2.
[16] Cornél. à Lapide, Comment. in Mt., vol. xv, p. 564.
[17] L’abbé Soulié, La Fin du Monde, v. Palmé, 1872. (l fr.).
[18] Lc, x, 2.
[19] Ps. XXI.
[20] Ps. lxxi.
[21] Isaïe, lxiv, 2, 3, 4.
[22] Isaïe, xxxiv, 5.
[23] Viri Galilæi, quid statis aspicientes in cœlum ? Hic Jesus qui assumptus est a vobis in cœlum, sic veniet, quemadmodum vidistis eum euntem in cœlis. (Act., 1, 10, 11.)
[24] Modicum et jam non videbitis me : et iterum modicum, et videbitis me : quia vado ad Patrem. (Joan., ch. XVI, 16.)
[25] II Pet., III, 10.
[26] Dan., XIII, 9.
[27] Mt., xxiv, 77, 38.
[28] Mt., xxv, 6.
[29] Cette ville, florissante au XIII, siècle, était la ville de Saint André, située à sept kilomètres de Chambéry. Elle était le centre du décanat ecclésiastique de Savoie. Elle possédait un prieuré et un chapitre, dont le doyen avait juridic¬tion sur les paroisses d’alentour. Or, il arriva, dans le comté de Savoie, qu’un conseiller ou avocat du comte, appelé Jacques Bonivard, parvint, à force de mensonges et d’intrigues, à se faire adjuger par le comte de Savoie et par le pape Innocent IV le prieuré de Saint André, qui lui fut livré en commande. Pour assister à la prise de possession, il invita ses amis, et leur fit grande chère, et comme ils étaient au milieu de la nuit, un rocher d’environ huit cents mètres d’étendue se détache soudainement d’une haute montagne appelée le mont Granier, et accable sous ses ruines Bonivard avec ses amis, le prieuré et quinze ou seize villages ou hameaux voisins dans l’espace d’une grande lieue. Les moines du prieuré, expulsés violemment par Bonivard, furent les seuls sauvés, ils s’étaient réfugiés dans la chapelle de Notre Dame de Myans, aujourd’hui sanctuaire national de la Savoie, et qui doit sa célébrité à sa pré¬servation miraculeuse, lors de la destruction complète de Saint André et des hameaux du décanat. Cette subversion de cinq paroisses fut si prodigieuse et abîma si profondément la terre, qu’il n’en resta aucune trace, sinon des monticules qui s’élèvent çà et là, et plusieurs petits lacs d’eau vive si profonds, que, pendant plusieurs siècles, on n’est pas parvenu à les sonder. (Voir pour plus de détails, le beau livre de M. l’abbé Trépier, Histoire du décanat de Savoie.)