Par J. Dutton – Le président ukrainien Volodymyr Zelensky, qui préfère se déguiser en militaire au lieu de s’habiller en chef d’Etat (même quand il se rend à l’étranger en visite officielle ! Ndlr) a été accusé de censuré des médias après l’adoption, le 5 janvier, d’une nouvelle loi qui pourrait permettre à son gouvernement de bloquer les sites d’information. Ce jour à, le président a adopté le projet de loi qui étend le pouvoir de réglementation du gouvernement sur les médias d’information. Cette loi de 279 pages a été adoptée par le Parlement ukrainien en décembre.
9 janvier 2023
Elle étend l’autorité du conseil national de la radiodiffusion de l’Ukraine, ce qui signifie qu’il sera en mesure de réglementer tous les médias en Ukraine. En vertu de la législation précédente, promulguée en 2019 (toujours sous le gouvernement Zelensky), le conseil a le pouvoir de délivrer des licences, de mener des inspections et d’imposer des sanctions aux sociétés de télévision et de radio, a rapporté Ukra News.
La nouvelle loi permet au conseil de réglementer les médias imprimés et en ligne, ainsi que l’internet, la télévision et les plateformes de partage d’informations telles que YouTube et les réseaux sociaux. Le régulateur pourra imposer des ordres obligatoires, des amendes et même suspendre des médias sans décision de justice. En vertu de la loi, le conseil peut également restreindre le contenu des moteurs de recherche tels que Google.
Le 6 janvier, Kyiv Independent a rapporté qu’en vertu de la nouvelle loi, le régulateur des médias d’Etat pourrait bloquer les sites Web qui ne sont pas enregistrés auprès du gouvernement comme organismes de presse.
Le gouvernement ukrainien a fait valoir que cette loi permettrait de lutter contre la propagande russe à l’approche du premier anniversaire de la guerre et d’aligner la législation ukrainienne sur le droit européen. La réforme des médias est l’une des conditions posées par l’UE pour que l’Ukraine entame des négociations en vue de rejoindre le bloc multilatéral, et Kiev a depuis longtemps fait part de son intention de rejoindre l’Alliance.
Cette nouvelle loi sur les médias a été critiquée en Ukraine et à l’étranger. Plusieurs versions préliminaires ont été publiées l’année dernière et la législation a depuis été édulcorée en raison de la réaction des syndicats des médias. Les projets précédents donnaient au Conseil national de la télévision et de la radiodiffusion une plus grande latitude pour infliger des amendes aux groupes de médias, révoquer les licences et empêcher les sites en ligne de publier certaines informations.
En septembre 2022, l’Union nationale des journalistes d’Ukraine (NUJU) a qualifié le projet de loi de “pas en arrière par rapport aux normes de la liberté d’expression”. Ils ont averti que l’adoption de la loi pourrait “projeter l’ombre d’un dictateur” sur Zelensky.
En juillet 2022, la Fédération européenne des journalistes a exhorté le gouvernement ukrainien à retirer la version préliminaire de la loi, qui contenait “de nombreuses dispositions contraires aux valeurs européennes.”
Sans surprise, le gouvernement ukrainien a nié qu’il tentait de réprimer la liberté de la presse. Le gouvernement de la marionnette de Washington à Kiev a également été accusé de vouloir supprimer la liberté des médias lorsqu’il a adopté la loi de 2019. En mars, Reuters avait rapporté que Zelensky avait signé une loi rassemblant les chaînes de télévision nationales du pays en une seule plate-forme, une mesure considérée par les critiques comme laissant moins d’espace aux opinions diverses et antigouvernementales.