Sainte Thérèse de l’E.J. et le livre de l’abbé Arminjon – 2ème Conférence : L’Antéchrist (3ème partie)

FIN DU MONDE PRÉSENT
ET
MYSTÈRE DE LA VIE FUTURE

PREMIÈRE CONFÉRENCE

L’ANTECHRIST

DE LA PERSÉCUTION DE L’ANTÉCHRIST ET DE LA CONVERSION DES JUIFS.

III.    PROXIMITÉ DE LA VENUE DE L’ANTÉCHRIST.

L’Antéchrist sera maître dit monde. – Les événements qui se dénouent à l’heure présente semblent avoir pour effet la préparation du milieu social où s’exercera sa domination. – Parmi ces événements il faut signaler les inventions actuelles. – La chute des natio¬nalités qui prépare le règne de l’Antéchrist. – Le progrès de la maçonnerie qui est un signe de son avènement. – L’Antéchrist établira sa capitale à Jérusalem. – Prépondérance de plus en plus croissante du judaïsme. – Mouvement antisémitique en Allemagne. – Le juif est le mortel ennemi de toutes les races autres que la sienne. – Il est infusionnable. – Il ne cesse de croire à l’avènement de son Messie et il rêve la reconstruction de son temple. – Il règne déjà en Europe, tout annonce qu’il sera maître de l’univers dans peu de temps..

Les saintes Écritures nous indiquent trois traits principaux qui signaleront la domination de l’Antéchrist. Premièrement, il sera empereur et maître absolu de l’univers. Secondement, il aura pour capitale Jérusalem. Troisièmement, il sera habile non moins que violent, et la guerre qu’il livrera aux saints se fera surtout par la ruse et par la séduction. 

Premièrement, l’Antéchrist sera maître du monde. Il est manifeste qu’à l’heure présente, tous les événements qui se dénouent ont pour effet la préparation du milieu social où s’exercera la domination de l’homme de péché.

D’une part, les chemins de fer ont abaissé les barrières et supprimé toutes les distances. Le télégraphe permet à un despote de transmettre ses ordres d’un point de l’univers à l’autre avec l’instantanéité de la pensée. De l’autre, les peuples des diverses races se fusionnent. Le Russe et l’Américain, le Japonais et le Chinois se rencontrent sur les mêmes navires, ils se coudoient et s’entrecroisent dans nos grandes cités, sur les marchés publics de l’Europe, de la Californie, de l’Afrique équatoriale.

Déjà les peuples reculés de l’Inde adoptent nos inventions, ils fondent des canons rayés et se mettent à construire des navires blindés et des arsenaux. La Chine, ce vaste empire où la population fourmille, où les mers et les fleuves engloutissent chaque jour un excédent énorme d’êtres humains, que ne parvient plus à nourrir ce sol si riche et si fécond, la Chine a ses mécaniciens ses ingénieurs, elle est initiée à notre stratégie et à nos progrès industriels. – Or nos dernières guerres n’ont elles pas démontré qu’à l’heure présente le sort des batailles réside surtout dans les masses, et que dans les armées, comme dans les arènes politiques, c’est la prépondérance du nombre, la loi mécanique et brutale, qui décide du succès et emporte la victoire ?

L’Antéchrist sera maître du monde
La prédication de l’Antéchrist par Lucia Signorelli

On peut donc pressentir l’heure peu éloignée où ces millions de barbares, qui peuplent l’orient et le nord de l’Asie, seront pourvus de plus de soldats, de plus de munitions, de plus de foudres de guerre que tous les autres peuples ; prévoir le jour où, ayant acquis la pleine conscience de leur nombre et de leurs forces, ils se rueront en hordes innombrables sur notre Europe, amollie et abandonnée de Dieu[24]. Il y aura alors des invasions plus terribles que celles des Vandales et des Huns… Les provinces seront saccagées, les droits violés, les petites nationalités détruites et broyées comme de la cendre. Puis, on verra se produire une vaste agglomération de tous les habitants de la terre, sous le sceptre d’un chef unique qui sera ou l’Antéchrist, ou un de ses prédécesseurs immédiats. Ce jour là se fera le deuil de la liberté humaine.

L’unité de tous les peuples se reconstruira une dernière fois sur les débris de toutes les nationalités abolies. Et alors l’empire du mal sera fait. La Providence divine flagellera le monde en le soumettant corps et âme à un maître, coryphée suprême des loges maçonniques, et qui n’aura plus au cœur que la haine des hommes et le mépris de Dieu.

Ainsi, quiconque est attentif au cours des événements actuels, ne peut se défendre de la conviction que tout se prépare pour amener un état social où l’homme de péché, condensant en sa personne toutes les dépravations et toutes les fausses doctrines de son époque, se produira spontanément et sans efforts comme le ver solitaire et parasite qu’engendrent naturellement une chair et des organes gangrenés.

Mais, ce qui paraît incompréhensible, et ce qu’à première vue aucun indice ne semble faire présager, c’est que le siège de son empire sera Jérusalem.

Eh bien, il est aisé de le voir, si la civilisation matérialiste et athée, dont la libre pensée et la presse irréligieuse ne cessent de nous prédire le prochain avènement, s’inaugure jamais dans le monde, son centre d’action et le foyer de sa puissance publique sera Jérusalem.

Les images de la Bête donnée
par St Jean dans l’Apocalypse

En effet, lorsque la foi chrétienne aura achevé de s’éteindre dans les cœurs, lorsque la jouissance et le bien être seront devenus les dieux du jour et l’exclusive préoccupation des âmes, alors l’activité humaine n’aura plus qu’un seul but, la puissance de l’État, qu’un seul ressort et un seul stimulant, l’opinion publique, qu’un souffle et un moteur, et ce stimulant, ce nerf, ce moteur, ce sera l’or. L’or primera la religion et la morale, il deviendra la base de la politique et la clef de voûte de toutes les institutions, les financiers seront les pontifes et les rois. Et le peuple qui possède le plus d’or sera celui qui nous possédera plus prochainement.

Or, voilà qu’après cinquante siècles d’existence, dix neuf de malheurs, un peuple se retrouve partout, il est épars sous tous les cieux, il se rencontre sur les parages les plus lointains, il est mêlé à toute la famille humaine. toujours debout, toujours à la recherche de son messie, rêvant la reconstruction de son temple, et en dépit de tous les changements et de toutes les secousses, inébranlable dans son homogénéité et dans la poursuite de son but.

Ce peuple, il faut lui rendre justice, est actif, sobre, laborieux ; si nous en parlons, c’est d’une manière abstraite, exclusivement au point de vue de ses destinées et de son rôle historique et providentiel. Nous regretterions que nos paroles pussent paraître un outrage contre ce peuple aux ancêtres glorieux, qui a donné au monde le Christ, les Apôtres, la Vierge Immaculée.

Chrétiens et enfants d’Israël, nous sommes plus rapprochés les uns des autres que nous ne le pensons. Comme l’a dit un orateur célèbre : le christianisme est un judaïsme avec son couronnement, le judaïsme est un christianisme auquel manque son couronnement.

Cependant les faits sont là, et il est impossible au philosophe chrétien de les passer sous silence ou de les dissimuler.

Or, il n’y a pas encore un siècle que ce peuple est émancipé, et comme un torrent qui a rompu toutes ses digues, il est déjà à la tête des affaires humaines. Né d’hier à la vie civile et politique, il domine partout, et sans lui on ne peut rien faire dans le monde. Il soudoie et possède à son service toutes les agences de publicité et les principaux organes de la presse. Il est le créancier des grands États de l’Europe. Les chemins de fer, les grandes inventions, les banques, les théâtres lui appartiennent ; il est à la tête du grand mouvement socialiste qui ébranle la Russie, l’Allemagne, la France… ; il règne dans les principautés danubiennes, et il a voix prépondérante dans les hauts conseils de la franc-maçonnerie dont il dirige la marche et les inspirations[25].

Au moment où nous écrivons ces lignes, ce que l’on appelle la question antisémitique se pose à l’état d’un redoutable problème, et agite profondément l’Allemagne et le centre de l’Europe ; il s’agit des progrès et de l’influence toujours croissante du judaïsme, qui constitue à l’heure actuelle une menace  pour la civilisation, pour la sécurité et l’existence des peuples chrétiens. Cette question préoccupe gravement les politiques et les hommes d’État ; mais parce qu’ils s’obstinent à ne pas s’éclairer aux lumières du catholicisme et de la religion révélée, ils sont impuissants à en trouver la vraie solution.

Pour ne parler que de la Prusse, une statistique récente a établi que les gymnases et les écoles supérieures de ces empires comptent 87.949 élèves protestants ; 20.147 élèves catholiques ; 12.371 Israélites. – Si l’on a égard au chiffre proportionnel de la population, les élèves protestants devraient être de 79.000 : les élèves catholiques de 40.000 et les Israélites de 1,800. – Cette disproportion offre matière à de sérieuses réflexions. – Sur 1.200 étudiants en droit que compte l’Université de Berlin, 600 sont Israélites. Et il y a seulement six ans que les portes de la magistrature et des carrières administratives ont été ouvertes aux Juifs. – Si cette progression continue, il est certain qu’avant l’espace de vingt cinq ans, les trois quarts des emplois publics seront occupés en Allemagne par les Juifs ; il est de fait qu’à l’heure présente. ils dominent déjà dans les finances. dans la presse, et qu’ils se comportent comme formant un État dans l’État.

En réalité, le judaïsme est une doctrine et une foi confessionnelle entée sur une nationalité et une race. Tous les autres peuples, Français, Italiens, Allemands, Espagnols, s’ils vivent soumis pendant un certain temps à un même gouvernement et sous un même régime, s’ils sont régis par les mêmes lois et les mêmes institutions, ne tardent pas à se fusionner, à confondre leurs intérêts, à mêler leur sang, et à posséder les mêmes aspirations et le même esprit patriotique. – Mais le Juif est infusionnable ; – il est campé Mais les enfants du Peuple d’Israël sont présents parmi les autres peuples à l’état de location, comme l’a dit un écrivain célèbre, ou plutôt il se considère au milieu des autres nations comme un exilé et un captif. Au lieu d’une patrie réelle, il n’a qu’une patrie idéale, la Palestine. – Jérusalem est la seule cité stable après laquelle il soupire. – Dans ses discours, dans ses écrits, à chaque page de ses journaux et de ses revues, il laisse percer l’espérance dont il n’a cessé de se nourrir, celle de reconstruire un nouveau royaume judaïque, soit à Jérusalem, soit dans les alentours. – Ce n’est donc pas la nationalité et le sang qui empêchent le Juif  de se fusionner et le mettent en hostilité ouverte avec les autres peuples, mais la religion : non pas la religion mosaïque qu’il a abandonnée et qu’il ne connaît plus que de nom ; mais sa religion talmudique et rabbinique, mélange d’absurdités et de fables incohérentes, reposant non pas sur la base évangélique de l’amour du prochain, niais sur l’obligation de vouer une haine profonde à tout ce qui n’est pas issu de son sang. – Ainsi une maxime admise et élevée par Israël à la hauteur d’une doctrine et d’un symbole révélé, c’est que chaque fois qu’il le juge utile à son intérêt, c’est un devoir pour lui de feindre une conversion simulée et de prendre part extérieurement aux observances et aux pratiques d’une religion autre que la sienne. – Ainsi, il est constaté qu’à l’heure actuelle, il y a des Juifs en Allemagne qui se font baptiser et embrassent le Christianisme, afin d’acquérir des terres, de se faire adjuger des titres de noblesse, de parvenir plus aisément aux emplois publics, et qui mettent à profit ces avantages pour enrichir la synagogue et appauvrir les populations au milieu desquelles ils vivent [26].

Le libéralisme moderne, par son vain sentimentalisme et ses faux principes égalitaires, a contribué plus que toutes les autres erreurs à amener cette prépondérance et ce débordement de l’influence judaïque dont les peuples européens s’effraient avec de si justes raisons[27]. – Au Moyen Âge, les nations et les princes chrétiens, éclairés par l’Église, avaient prévu ce grand péril social.

 – D’une part, ils comprenaient qu’ils avaient le devoir de supporter les Juifs, et qu’il leur était impossible de les faire disparaître, puisque les prophéties annoncent qu’ils subsisteront jusqu’à la fin des temps et qu’alors seulement ils reviendront à la vraie foi. Mais d’autre part, ils comprenaient qu’ils ne pouvaient vivre paisibles et en sécurité, s’ils accordaient une liberté sans entrave à une race aussi âpre et aussi envahissante. – Il est d’expérience, en effet. que partout où le Juif s’établit et prédomine, il devient despote, tyran dévastateur. – C’est pourquoi en lui refusant les droits politiques et civils, dont il aurait abusé, et dont il abuse partout où la richesse l’a rendu le maître, la loi canonique lui accordait la tolérance ; elle veillait sur lui afin qu’il vécût tranquille, qu’il vaquât paisiblement à son industrie et à ses affaires commerciales, sans nuire aux chrétiens avec qui il était mêlé, et par ces sages mesures, également profitables à leurs intérêts et à leurs personnes, les juifs fils d’Israël se sont trouvés durant des siècles, non seulement protégés mais défendus contre la haine universelle, l’effervescence et l’exaspération des populations aveuglées.

Telle est la question juive, qui à cette heure remue profondément l’opinion en Prusse, en Autriche, en Pologne, et dont la solution apparaît chargée des pronostics les plus sombres. Or, si nous prenons Israël dans son universalité, défalquant les hommes de cette nation tombés dans le rationalisme et l’incrédulité, le noyau de la race judaïque du Peuple de l’ancienne alliance n’a pas cessé de se bercer des mêmes illusions que nous venons de signaler : il continue à voir, dans le messie qu’il attend toujours, un puissant conquérant qui soumettra la terre. – Naguère, un des interprètes les plus autorisés du Talmud ne craignait pas de dire : « Un messianisme des nouveaux jours doit éclore, une Jérusalem d’un nouvel ordre, saintement assise entre l’Orient et l’Occident doit se substituer à la double cité des Césars et des Papes[28]. » Il est du reste constant que la majorité des orthodoxes et des croyants a conservé pour formule et pour mot d’ordre la parole que faisait jadis entendre un rabbin illustre : « Jérusalem est toujours le pivot de nos espérances et de notre foi. »

Le Satan peint par Hans Memling dans son Triptyque de 1485

Or est il invraisemblable que, dans des conditions sociales comme les nôtres, où les événements les plus terribles, les plus imprévus surgissent tout à coup avec la rapidité de la vapeur et de la foudre, il ne puisse se rencontrer un homme qui, mettant à profit le chaos où nous auront jetés nos révolutions, ne parvienne à fasciner les multitudes, à se rendre maître des esprits et des cœurs, et qui arborant l’étendard de la régénération cosmopolite, ne fasse entendre un cri de ralliement auquel tous ses coreligionnaires feront écho, et n’arrive ainsi à la conquête, d’un pouvoir universel, à une prodigieuse domination des intelligences et des corps, domination acceptée avec enthousiasme par l’universalité des peuples égarés et séduits ? Enfin n’est il pas permis de croire que cet homme puissant et pervers. qui étreindra le monde dans les serres d’un despotisme sans nom et sans mesure, et qui unifiera le genre humain par la servitude des consciences et l’abaissement des courages, sera le personnage dépeint et prédit par saint Jean comme l’Antéchrist, et qu’il sera l’homme dont la divine Providence aura voulu se servir pour désabuser Israël qui l’aura un instant salué comme son Messie et son roi ?

Notes

[21] 1 Et convertet cor Patrum ad filios et cor filiorum ad Patres eorum. Dans ce passage, Mlie parle du même personnage désigné dans l’Ecclésiastique ch. XLVIII. Et la similitude des termes démontre que c’est réellement à Elie qu’il fait allusion.
[22] Rom., XI, 12.
[23] Deux opinions ont eu cours dans les premiers siècles relativement au temps de l’avènement de l’Antéchrist. La première est celle des commentateurs qui, se basant sur le texte d’une épître apocryphe de saint Barnabé, ont soutenu que le monde devait durer six mille ans et pas un jour de moins ni de plus. Saint Barnabé aurait dit : Itaque, filii, in sex diebus, hoc est in sex annorum milibus, consummabuntur omnia, et saint Hilaire commente ce passage en disant : Quotquot enim diebus hic factus est mundus, tot et millenis annis consummatur. Observons d’abord, que l’Église ne met pas la lettre de saint Barnabé dont il est ici question au nombre des livres inspirés. Observons secondement que sans s’écarter de la vérité biblique, on peut, à partir de l’ère actuelle, faire varier de six mille à huit mille ans l’époque où a eu lieu la création. D’après d’anciens monuments très authentiques récemment découverts et de sérieuses études chronologiques faites de nos jours, il paraîtrait probable qu’actuellement le sixième millénaire de la création du monde, se serait écoulé depuis plusieurs siècles. Or, si nous sommes en ce moment dans le septième ou huitième millénaire depuis la création d’Adam, ce serait une preuve que la prophétie contenue dans la prétendue lettre de saint Barnabé, à laquelle saint Hilaire aurait ajouté foi, serait, comme cette lettre elle même, erronée et apocryphe.
Une seconde opinion longtemps accréditée du IV au Xe, siècle, était celle que l’Antéchrist apparaîtrait aussitôt après la chute de l’Empire romain. Cette opinion se fondait sur le sens que l’on donnait alors à cette parole de l’Apôtre Discessio. On interprétait cette expression dans le sens d’une scission politique, qui briserait le sceptre de l’Empire romain, et soustrairait à jamais les peuples à sa domination. Saint Paul dit en effet, dans sa seconde épître aux Thessaloniciens, et scitis quid detineat. Plusieurs Pères et Docteurs ont enseigné que ce quid detineat signifiait l’Empire romain désigné d’une manière voilée par l’Apôtre, afin de ne pas soulever les haines et les susceptibilités ombrageuses du pouvoir, et ils en concluaient que l’avènement de l’Antéchrist aurait lieu lorsque l’Empire romain aurait totalement disparu.
Saint Augustin et saint Thomas estiment qu’en s’en tenant an sens littéral, l’interprétation donnée au passage de l’Apôtre ne repose pas sur un fondement sérieux et solide. Tout d’abord, il parait étrange que Dieu ait voulu lier les destinées de son Église aux destinées d’un empire terrestre. L’Église est appelée à conquérir tous les peuples de la terre, et à les réunir sous sa houlette et dans son giron. On ne peut admettre qu’elle soit réduite à demeurer circonscrite dans les limites d’un empire quelconque. Ce sentiment est en outre en contradiction flagrante avec les faits. La ruine de l’Empire romain est depuis longtemps consommée. Sous Constantin, cet Empire se divisa en deux branches celle d’Orient et celle d’Occident. Il revécut en Europe sous Charlemagne. – A la fin du XIV siècle, apparut Vincent Ferrier, l’Ange de l’Apocalypse ; il prédisait que le jugement dernier était proche, et qu’avant l’expiration de huit lustres, on verrait les signes précurseurs de la catastrophe finale. En effet, trente ans après la mort de Vincent Ferrier, Mahomet Il s’emparait de Constantinople et supprimait pour toujours la branche orientale de l’Empire romain. Quant au rameau occidental, il continua à languir jusqu’à l’empereur Rodolphe, qui fut le chef de la dynastie d’Augsbourg, et qui reçut son diadème du Christ par la médiation du successeur de saint Pierre. Petra dedit Petro, Petrus diadema Rodolpho.
Dans notre siècle, l’Empire romain a fini de s’éteindre par l’abolition des électorats et la renonciation au titre de Roi des Romains que Napoléon le, obtint de l’empereur François Il. Toutefois, l’opinion que nous combattons est vraie si l’on veut l’interpréter dans un autre sens et si l’on applique la dénomination d’Empire romain à l’Église catholique qui a succédé aux Césars. Alors la parole de l’Apôtre, nisi venerit discessio, s’entendrait du divorce actuel des nations avec l’Église, de la séparation de la politique et de la religion, de l’Église avec l’État *. D’après cette interprétation, l’athéisme légal, c’est-à-dire la destruction du règne public de Jésus-Christ, l’élimination du christianisme, des lois, des institutions serait le mystère d’iniquité annoncé par saint Paul. On ne peut nier en effet qu’à l’heure présente tous les gouvernements n’aient la main à l’œuvre pour la réalisation de cette œuvre abominable d’apostasie, qu’ils ne s’efforcent de bannir Jésus Christ de l’école, des armées, du sanctuaire même de la justice ! Sa croix, son nom adorable, ne sont ils pas blasphémés et signalés comme un symbole d’ignorance et de fanatisme ? L’Église n’est elle pas mise hors la loi, et exclue des conseils des gouvernements et des assemblées délibérantes ? Toutes les lois qui s’élaborent ne sont-elles pas marquées vis à vis d’elle du sceau d’une intolérance odieuse et ont-elles d’autre but que celui d’amoindrir son autorité et son influence ? Le blasphème est érigé à la hauteur d’un privilège et d’un droit ; le Pontife romain, dépossédé de sa principauté, est depuis onze ans captif. Et parallèlement à la destruction du christianisme, on voit le paganisme reparaître sous la forme d’un matérialisme abject ; il se signale par l’apothéose de tout ce qui flatte les sens et la glorification des instincts les plus grossiers et les plus brutaux ; ce paganisme envahit l’industrie, les arts, la littérature, il prédomine dans toutes les institutions publiques. En même temps que le christianisme est signalé comme l’ennemi, le matérialisme est offert aux aspirations des peuples comme l’inspirateur du progrès et le Dieu de l’avenir. Or, si l’on ne parvient à opposer aux excès du mal une réaction prompte et vigoureuse, si la défection continue son cours, on peut prédire que cette guerre faite à Dieu doit fatalement aboutir à l’apostasie totale et consommée. De la statolatrie, c’est à dire de l’esprit utilitaire et de l’adoration du Dieu État, qui est le culte de notre époque, à l’adoration de l’homme individu, il n’y a qu’un faible pas à franchir. Nous y touchons presque… Et partant de ces faits et de ces observations, il faut en conclure que l’opinion de l’avènement prochain de l’Antéchrist est plus probable que l’opinion qui considère son avènement comme éloigné.
[24] Cornélius à Lapide, à une époque où il n’était pas encore question de nos grandes découvertes, affirmait que l’Antéchrist aurait sous son commandement des années innombrables : Instar arenœ maris (Apoc., XX). Et numerus equestris exercitus vicies millies dena millia. (Apoc., IX, 16). Selon l’interprétation du savant Cornélius, la cavalerie seule de l’Antéchrist se composera de deux cents millions d’hommes. Combien plus considérable sera le nombre de son infanterie ! (Cornélius à Lapide, Comment in Ths., p. 164.)
[25] L’Europe compte 3,339,000 Juifs. L’Allemagne seule en compte 1,250,000, la Roumanie 500,000. Total des Juifs existant dans le monde : six millions. Desmousseau. dans son livre de La Judaïsation des peuples chrétiens, cite une infinité de passages tirés de l’Univers et des Archives Israélites, d’où il ressort que la théologie du judaïsme libéral n’est autre que la doctrine et le symbo¬lisme des société occultes et maçonniques. De là cet aveu remarquable que faisait entendre, il y a peu d’années, un premier ministre de la Grande-Bretagne, issu lui même de sang judaïque : « Le monde, disait il est conduit par de tout autres personnages que ne se l’imaginent ceux dont l’œil ne pénètre pas dans les coulisses… et la puissante révolution qui se prépare en Allemagne, où elle sera bientôt une seconde réforme plus considérable que la première et par conséquent plus destructive du catholicisme, prend son développement sous les auspices du Juif. » Le chevalier Desmousseau, qui éditait son livre en 1869, croit pouvoir affirmer que sur les neuf membres composant le conseil suprême de la Maçonnerie, cinq étaient Israélites.
[26] La Civilta cattolica, revue romaine, liv. 11, janv. 1881, cite le fait d’un juif, qui se fit successivement protestant, catholique, se fit ordonner prêtre, et finalement embrassa l’état religieux. Il racontait lui même que, lorsqu’il était enfant, son père lui avait inculqué la maxime que l’homme « devait vivre selon la religion du pays qu’il habite, et cela pour s’épargner des embarras, être moins tracassé dans sa personne et dans ses affaires. » De fait, l’enfant sut merveilleusement mettre cette doctrine en application. De prêtre et de religieux qu’il était, il se refit protestant et se maria avec une protestante; peu auparavant, il avait eu l’occasion de séjourner en pays mahométan, où il avait jugé utile de vivre en pur mahométan.
[27] Gambetta est le fils d’un Juif baptisé, Reinach, son secrétaire, est un Israélite de Francfort ; les députés Naquet et Sée sont unis à Gambetta par le lien de race, c’est à dire par la commune origine judaïque. (Civilta cattolica, livre ler janvier 1881.)

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