LUI et moi
Mois de Janvier 1943
1281. [I, 329 e III, 27] — 1er janvier 1943. — Le soir dans ma chambre. —
« Mot d’ordre pour 1943 ?
« Dans nos coeurs. »
« Tu te tiendras dans le Mien et Moi, Je serai dans le tien. »
1282. [III, 194] — 3 janvier 1943. — Paris. Sainte-Thérèse d’Auteuil. —
« N’est-ce pas qu’elle a eu raison de Me confier l’enfance de son âme ? N’est-ce pas que Je l’ai établie sur des choses plus grandes ? Toi, confie-Moi ta petitesse. Perds-toi en Ma Force. »
1283. [III, 195] — 7 janvier 1943. — Église d’Ingrandes. —
« Avec les Rois, adore-Moi. Mets-y tout ton amour. Comme ces personnes du monde quand elles se disent : « Je vous adore.. » Mais toi, c’est ton Dieu que tu adores. Ton Unique, ton But. Mets-y donc toute ton âme et comme tu n’es rien, donne-toi au Tout. Tu te grandis quand tu t’a baisses devant Moi. Je t’enserre de toutes parts. Rien en toi ne M’échappe et Je veille. N’es-tu pas parfois étonnée que tant de choses t’arrivent à bonne fin ? C’est que Je suis là, en Ma petite Fille qui s’est confiée à Moi. Garde bien ton règlement, c’est le prix d’achat de Mes grâces et essaie souvent de te diminuer près des autres. Oh ! le bon exercice… Recommence-le souvent. Ne laisse pas passer des occasions d’humilité. Le soir est déjà descendu. Hâte-toi avant la nuit. Mais reste souvent sur Mon Coeur. Combien on travaille mieux quand on est là ! Essaie. »
12845. [III, 196] — Au réveil. —
« Tu sais que devant Dieu, tout est présent : Ma Vie sur la terre, Ma Passion, Mes Sacrifices.
« Encourage-toi aux sacrifices unis aux Miens. Les tiens aussi seront toujours présents devant Dieu. »
1285. [I, 330] — 14 janvier. —
« Aide-Moi à sauver les pécheurs. Il y en a tant…
« Ne fut-ce pas là Ma plus grande douleur à Gethsémani ?
« Je les voyais tous à la fois.
« Je prenais leurs fautes comme Miennes, quelle honte !…
« J’agonisais pour eux.
« Je mourais pour eux.
« Combien ai-Je soif ! qu’ils le sachent.
« Que Je suis tout pardon.
« Que Je leur demande, à leur tour, d’être pardon et miséricorde à leurs frères.
« Que leur vie doit être désormais dévotion et pénitence.
« Qu’ils y trouveront plus de joies qu’ils ne trouvaient de plaisirs dans leurs égarements.
«Ah ! s’ils savaient ce que c’est d’être en Mon amour…
« Ne le sais-tu pas, toi ?
« Qu’est-ce qui peut t’atteindre ?
« tu es sur Mon Coeur.
« Demeure là toujours.
« Et où irais-tu pour être mieux ? où ?
« Et Moi, Je suis comme le Père qui tient enlacé son petit enfant
« de peur qu’il ne lui échappe pour une bagatelle.
« Je fais toujours Mes délices parmi les enfants des hommes.
« Tu peux Me dire davantage de tes petits mots dans notre solitude à deux.
« Tu peux Me regarder plus souvent si vraiment tu es sûre de Ma présence.
« Avec ton regard,
« J’aurai ton sourire. »
1286. [III, 197] — 14 janvier. —
« Oui, pour obtenir des conversions, les miracles sont moins nécessaires que les paroles. Celles-là vont jusqu’à la fin du monde. Mais faut-il encore que le coeur de l’homme reconnaisse son néant. Demande-Moi pour les pécheurs cette disposition à s’humilier. Que peux-tu faire de plus beau dans les jours qui te restent à passer sur la terre, que de M’aider à sauver les pécheurs. Il y en a tant !… Ne fut-ce pas là Ma plus grande douleur à Gethsémani ? »
1287. [II, 201] — 21 janvier 1943. — A l’église.
« Est-ce que tu ne vis bien que pour Moi ?
« Est-ce que Je suis au commencement et à la fin de tes pensées ?
« Fais-tu des réserves pour ton intérêt propre ?
« Oh, ma Fille ! quel plus grand intérêt aurais-tu à ne pas vivre entièrement pour Moi ?
« Donne-moi tout
« et tu retrouveras tout et au delà.
« Moi, Je n’ai rien gardé pour Moi-même,
« tu te souviens ?
« L’épouse ne doit-elle pas imiter l’Époux et unir son pauvre amour à son riche amour ?
« Enveloppe-toi toujours de Moi.
« En toute occasion resserre nos liens.
« Moi, Je ne te quitte pas, « mais toi ?
« Es-tu aussi près que possible de ton unique Ami ?
« Dans un chant, il faut que les parties soient harmonieuses
« et si tu le veux, ta vie ne sera plus qu’un cantique.
« N’est-ce pas facile puisque Je suis l’Idéal ?
« Qui te contraindrait à rester dans le matériel de la terre ?
« Ne peux-tu t’échapper comme tu veux ?
« Ne peux-tu choisir tes pensées ?
« celles qui déterminent un élan, un transport vers Celui qui est mort affreusement pour toi ?
« Ne vis plus que pour Moi.
« Quand il te faudra mourir, meurs joyeusement,
« puisque ce sera pour Moi,
« pour me remercier de Ma mort
« et aider à l’arrivée de Mon Règne.
« Vous ne savez pas tout ce que vous pouvez acquérir, Mes petits enfants,
« quand vous vous unissez bien à Moi.
« Ne craignez point,
« même à la mort,
« surtout à la mort : c’est le moment de l’ultime confiance,
« c’est la réparation générale de la vie,
« c’est la porte qui va s’ouvrir.
« Et Je suis derrière.
« Que cette pensée fasse naître l’impatience : combien Me sera-t-elle agréable !
« Je suis si sensible
« au mouvement de vos coeurs !
« Il faut croire cela. Il faut croire l’Amour.
« T’ai-Je jamais trompée ?
« Ne M’as-tu pas trouvé plus Grand ?
« et tu Me connais si peu…
« Que sera-ce le Face à face ! Cherche-Moi.
« Dans l’Evangile, dans la nature.
« Si je me dérobe,
« cherche-Moi encore.
« Tu sais bien que cela finira par une Rencontre…
« Oh ! Mes chers petits enfants ! »
1288. [II, 202] — A l’église de ***
« Approche-toi de Moi. Tu M’as cherché dans l’Evangile, tu M’as suivi dans Ma vie sur la terre, « cherche-Moi davantage.
« Ce souci de Moi que vous pouvez avoir fait Ma joie.
« Tu te rappelles cette épouse qui appelait son mari dès qu’elle rentrait à la maison, comme si elle ne pouvait pas se passer de sa présence.
« Sois ainsi, à la quête de ton Grand Ami.
« Disparais en Moi.
« Je te garde dans Mon sein éternel.
« Qui pourrait se douter de Notre intimité ?
« N’avez-vous pas deux vies, aussi libres l’une et l’autre ?
« la vie extérieure et la vie intérieure ?
« On connaît mal la première et pas du tout la seconde.
« Celle-là surtout compte, Ma petite Fille : c’est votre regard direct
« sur votre Sauveur.
« Celle-ci est la Reine,
« l’autre, l’esclave.
« Et quand vous vous approchez de la mort, la vie extérieure s’annihile peu à peu
« tandis que l’autre vie s’intensifie comme touchant vers son But.
« Ma Fille, remets-Moi ta vie intérieure afin qu’elle vive plus vivante.
« Prie Ma Mère, les saints obscurs de venir à ton aide.
« Tu ne saurais prendre trop de soins, des mouvements de ton coeur vers Moi.
« Combien peu vivent en famille avec les trois Personnes divines…
« cependant Je suis votre bien, votre voie.
« Vivant en Moi,
« vous êtes en Elles.
« Tout simplement « sois donc sincère et tendre !
« Elles t’aiment tant !
« Comment aurais-tu peur de Les aimer ?
« Réduis donc tes désirs
« au seul Désir de vivre et de mourir dans l’unique amour des trois Personnes divines.
« Ne serait-ce que pour Les remercier du leur.
« Quoique tu aies bien d’autres motifs… que ta solitude actuelle soit vécue près de tes Trois tout amoureusement et sans efforts.
« Tu te souviens ?
« Le soir, Je m’échappais des foules et Je Me retirais à l’écart pour prier.
« Mon âme allait toute à mon Père dans une grande détente des travaux du jour.
« Toujours imite ton Époux,
« sache te détendre en Dieu,
« trouver en Lui du bonheur et du repos.
« C’est déjà une louange pour Sa Gloire.
« Tant de gens jugent Dieu ennuyeux…
« et toi ? »
1289. [III, 198] — 27 janvier 1943. — Après la Communion, je disais :
« Jean baptisait parce qu’il était le baptiseur. Vous, Vous guérissiez parce que Vous étiez le Sauveur : moi, Seigneur quelle est ma marque?»
« Être aimable à tous pour louer Ma Bonté. »
1290. [III, 199] — 30 janvier.— Dans ma chambre. —
« Pour quoi ne M’offririez-vous que vos épreuves ? Ne crois-tu pas que vos joies Me feraient autant de plaisir ? Si vous y joigniez le même amour : tes plus petites joies avec ton plus grand amour. »