R.P. Hamon – Transportons-nous en esprit devant la crèche, en société des mages, si profondément abîmés de respect, si brûlants d’amour, et unissons-nous à tous leurs pieux sentiments.
19 janvier 2023

Ce n’est ici ni l’or, ni la myrrhe, ni l’encens que Jésus nous demande, mais bien plutôt les dispositions intérieures figurées par ces trois présents, et qu’une belle prose de l’Eglise de Paris résumait en ces trois mots : L’or figure la charité ; la myrrhe, la mortification; l’encens, les saints désirs. —
1°) La charité dont l’or est le symbole et que l’Enfant Jésus a pour si agréable, c’est cette disposition intérieure par laquelle on aime Dieu de toute son âme, de tout son cœur et de toutes ses forces, on l’aime non seulement en lui-même, mais encore dans le prochain ; on le secourt dans les pauvres, on le soulage dans les malheureux, on le console dans les affligés, on l’assiste en tous ceux auquels on peut être utile, en ceux-là mêmes dont on aurait à se plaindre, et cela par respect pour sa parole : Je tiens pour fait à moi-même tout ce qu’on fait au moindre des miens. —
2°) La mortification, dont la myrrhe est la figure, est cette vertu qui conserve l’âme dans sa pureté, le corps dans son intégrité, jusqu’à en faire une hostie vivante, sainte et agréable à Dieu, comme le demande l’Apôtre. —
3°) On entend par les saints désirs que représente l’encens la prière de l’homme humble se présentant devant Dieu comme un pauvre qui n’a rien, sinon des misères à soulager, comme un pécheur qui n’a à offrir que des fautes à expier, une volonté à redresser, un cœur à réchauffer, une mémoire à purifier, un entendement à éclairer ; enfin on entend par là non seulement la prière d’obligation ou d’usage matin et soir, mais encore la prière mentale et plus intime qui s’épanche devant le tabernacle ou le crucifix, la prière habituelle qui se produit en pieuses aspirations ou oraisons jaculatoires, et peut se mêler à tous les actes de la vie, à tous les lieux et à tous les temps. — Sommes-nous fidèles à offrir ces trois présents à l’Enfant Jésus?
Nous prendrons la résolution d’imiter, dans nos prières, la ferveur de ces pieux rois.