LUI et moi
Mois de Février 1943
1291. [II, 203] — 4 février 1943.—
« Que tout soit charmant dans ta voix, tes paroles, tout toi,
« puisque c’est pour Moi que tu vis. »
« Je voudrais en être sûre, Seigneur ! »
« Redis-le Moi souvent
« afin que, même devant toi, il n’y ait nulle équivoque,
« et cela Me fera plaisir.
« Pourquoi ou pour qui vivrais-tu ?
« Tout le reste passe.
« Moi seul demeure.
« Moi seul ai besoin de ta vie.
« Oui, Mon Amour descend jusque-là.
« Il a besoin des ses créatures dans leur coeur. Et puis, ne suis-Je pas
« l’un de vous ?
« Ne Me suis-Je pas appelé Moi-même
« le Fils de l’homme ?
« J’ai besoin de la tendresse de Mes Frères.
« Je suis allé quêter celle de Pierre, Jacques et Jean pendant Mon agonie.
« Combien Je donne aux âmes qui, sous l’impulsion de Ma Grâce, Me disent leur amour !
« Mais combien Je donne davantage à celles qui Me viennent
« sans attendre Mon invitation
« et qui ne sauraient vivre « sans ma tendre compagnie !
« Sois de celles-là, Ma Fille.
« Place-Moi comme en avant de ton visage
« et tu verras tous et tout à travers Moi.
« Alors ce sera la Fête de Mon Coeur, puisque le tien ne quittera plus le Mien,
« selon le mot d’ordre de l’année, tu te le rappelles ?
« Dans nos coeurs » : Moi » chez toi, toi, chez Moi.
« Pense souvent :
« Lui seul a besoin de Ma vie,
« quel que soit le besoin que d’autres en pourraient avoir nul autre que Moi
« n’en éprouve le même désir intense : tu sais ?
« le désir d’un Dieu ?
« tu en connais la Force ?
« Prends les devants. Il te comblera. »
1292. [III, 200] — 11 février. — Église du Fresne. —
« Ton amabilité qui loue la Bonté, ne s’adresse pas uniquement au prochain, elle s’adresse à tout rapport que tu auras avec Dieu.
« On appelle Dieu « tout aimable » et Il l’est. Sois de même avec Lui. Combien l’échange sera doux ! et comme tes prévenances seront bien accueillies… tu le verras plus tard.
« Habitue-toi comme les aveugles à agir dans l’obscurité : Aie confiance que Ma Main te mène. Le plus grand affront que tu pourrais faire à Mon Coeur, ce serait de douter de Lui. Oh ! Ma chère Fille, si petite, si faible, pense souvent : « Que serais-je sans Mon Grand Ami ! Il est tout et je ne suis rien… »
« Humilie-toi de tes défaillances. Songe que Je les ai expiées, en défaillant Moi-même sur le terrible chemin du Calvaire. Que cela t’encourage dans l’amour ! N’avons-nous pas dit qu’il n’y a que l’Amour qui compte ? Et qu’il n’y a qu’un malheur : celui de ne pas aimer Dieu. Souhaite d’être utile à la Cause de Dieu dans toutes tes pauvres forces. Souhaite de ne jamais travailler pour toi. Disparais-toi même en toi-même. Souhaite ne jamais te souvenir de toi, sinon pour déplorer tes infidélités. Et fais des exercices de foi en la présence de Dieu où que tu te trouves. Cela t’incitera à L’aimer, à Lui parler en coeur à Coeur. Puisque Je suis là, jette-toi dans Mes bras avec joie. Oh ! ta joie… ne l’oublie pas. Elle embellit ton amour. »
1293. [III, 201] — 13 février. Après la Communion. —
« Ce que tu n’arrives pas à obtenir de toi : la retenue de paroles, la pensée de Ma Présence, tu le trouve rais plus facile en ayant l’assistance de Ma Mère. Demande son secours. C’est à Elle que J’avais confié Madeleine et les Saintes Femmes. Comme elles, ne La quitte pas. »
1294. [III, 202] — 17 février. —
« Cette cessation de voyages, ce repos que l’on te demande, offre-le Moi comme une première préparation à la mort. Ne plus paraître sur la scène de la terre, mais entrer dans Mon Sein éternel.
« Commence ta seconde naissance, — la véritable, — qui ne connaîtra plus la mort. Mets-y tout l’amour dont tu es capable. Je compléterai. »
1295. [I, 331] — 18 février. —
«Je t’attendais (comme j’entrais à l’église). Mets-toi, silencieuse, à Mes pieds.
« Je dis « silencieuse » afin que toute pensée ou tout souvenir des choses terrestres se taise.
« Je te veux toute à Moi. Le veux-tu aussi ?
« Je ne prends rien de force. Tant de fois, J’attends…
« Tu te souviens de ce pauvre fou qui chaque jour allait sur une route au-devant de sa fille, morte depuis longtemps ?
« Moi, J’attends Mes enfants. Certains sont morts depuis longtemps à la vie de la grâce.
« Prie pour qu’ils Me donnent la joie de croire enfin à Ma miséricordieuse tendresse.
« D’autres rivent de la vie du Père, mais sont distraits par les préoccupations et le soin de gagner de l’argent.
« Mes plus intimes, ceux qui M’ont mieux compris, ceux que le zèle de Ma maison dévore,
« ceux qui désirent M’être les plus chers comme Jean, Lazare, Madeleine,
« ceux-là boivent à la source même d’une eau qui ne tarit jamais.
« Est-ce que tu ne trouves pas que c’est toujours nouveau, les mots de Ma bouche à ton oreille ?
« N’y trouves-tu pas une force qui t’étonne ? »
1296. [III, 203] — 18 février. — Église du Fresne. —
« Je t’attendais. Mets-toi bien silencieuse à Mes pieds. »
« Oui, Mon Seigneur, mais le poids de Vos Grâces m’effraie un peu… Comment répondre dignement ? »
« Est-ce que la Bonté d’un Sauveur mort dans l’infamie a jamais effrayé personne ? rien en toi ne peut répondre à Mes Grâces, sinon la totalité de tes affections. Si pauvre soit ton coeur, Je le veux en entier ! Je te disais : « J’ai besoin de ta vie. » Aujourd’hui Je te dis : « J’ai besoin de ton coeur. » Tu trouves étrange qu’un Dieu puisse te dire cette parole ? Mais c’est ainsi. Comment expliquer le désir d’un Dieu ? T’expliques-tu la Folie de la Croix ? La Folie de l’Hostie ?… Rappelle-toi : Dieu est Amour et Dieu contient, retient son Amour, à cause de vos faibles jugements. Tu te rappelles ? Quand J’avais dit : « Je vous donnerai Ma Chair à manger, » beaucoup s’étaient retirés de Moi. Je choisis les mots que tu puisse entendre ; J’ai besoin de ton coeur pauvre. »
1297. [III, 204] — 25 février.— Église du Fresne. —
Comme j’avais failli parler d’une façon ridicule.
« Tu vois la différence entre le mouvement de la nature et le mouvement de la Grâce qui modifie la nature. Appelle la Grâce. Impose un arrêt à ta précipitation instinctive. Ce sera le signe de ta soumission amoureuse, comme une petite enfant qui, avant d’agir, regarde sa Mère pour obtenir son consentement. Et ce sera une preuve que tu M’aimes plus que toi. Multiplie ces preuves… Quelle douceur ne serait-ce pas ? Est-ce que la tendresse n’a pas des inventions ingénieuses qui nourrissent sa vie ? Arrive à ce que ce qui te coûte le plus, ne te coûte plus, dans la joie de Me l’offrir. Veille bien à l’élan de ton amour. Si tu avais allumé un grand feu et que mille occupations t’en tenaient éloignée, tu ne l’entretiendrais pas ; le grand feu perdrait sa force et finirait par s’éteindre. Jette souvent dans ton amour des sacrifices, des admirations joyeuses, des regards
contemplatifs, des soupirs à Me rejoindre. Des regrets pour le passé. Des souhaits ardents de Mon Règne et appelle-Moi souvent, car Je ne demande qu’à venir. Mais, comme le timide pauvre, comme le soupirant délicat, Je demeure sur le pas de la porte : « Pense-t-on à Moi dans ce coeur que J’ai sauvé ?… »
Combien Me laissent ainsi des années sans M’inviter à franchir leur seuil… Mais si une voix que Je trouve pleine de charmes, Me dit d’un coeur humble : demeurez chez moi, Mon Seigneur, crois bien que J’entre avec tout secours dont cette âme a besoin, bien sur le point de la remercier de Me permettre de l’aider. Apprenez à Me faire plaisir. Ne jamais compter sur soi. C’est parce que Pierre a trop présumé de lui qu’il en est arrivé à Me renier trois fois.
« Demande Mon Secours, Ma pauvre si faible Enfant. Tu sais que tu n’es rien et que Je suis tout.
Quand donc auras-tu pleine confiance en ton Dieu ? Fermes-tu tes yeux quand tu Me donnes la main ? M’as-tu remis le gouvernail ? Est-ce que tu as peur quand Je suis là ? Je suis toujours là et Je suis là, t’aimant. Alors ?… »