En Asie, les sauvetages organisés par les gouvernements pour maintenir en vie les institutions financières en difficulté n’étaient pas autorisés. Mais lorsqu’une crise similaire a frappé l’Amérique un an plus tard, ces mêmes institutions ont réagi différemment…
10 février 2023

Le documentaire Les Princes du Yen remarque : “Le fonds spéculatif Long-Term Capital Management, basé dans le Connecticut, qui n’acceptait comme clients que des investisseurs individuels et des institutions fortunées, avait multiplié par plus de 25 ses 5 milliards de dollars de capital client, empruntant plus de 100 milliards de dollars aux banques du monde entier. Lorsque ses pertes ont menacé de fragiliser les banques qui lui avaient prêté, avec la possibilité d’une crise bancaire systémique qui mettrait en danger le système financier et l’économie des États-Unis, la Réserve fédérale a organisé un renflouement de type cartel en s’appuyant sur Wall Street et les banques internationales pour apporter des fonds afin d’éviter le défaut de paiement.”
Si vous vous souvenez de l’article publié hier à propos du sauvetage par le FMI des tigres asiatiques, voici la question légitime : pourquoi les États-Unis imposeraient-ils des exigences aux nations étrangères au nom du libre marché, alors qu’ils n’ont aucune intention de faire respecter les mêmes règles à l’intérieur de leurs propres frontières ?
Les exemples des crises japonaise et asiatique illustrent comment les crises peuvent être conçues pour faciliter la redistribution de la propriété économique et pour mettre en œuvre des changements juridiques, structurels et politiques.
Si l’on a interdit de sauver les banques asiatiques, c’est pour permettre le rachat de ces économies asiatiques par des étrangers. Qui avait besoin de la British East-India Co. quand on avait maintenant le FMI pour assurer les objectifs coloniaux de l’empire ?