Nous allons revenir sur les racines fascistes des “États-Unis d’Europe”.
13 février 2023

Le 15 février 1930, Churchill publie dans The Saturday Evening un article intitulé “Les États-Unis d’Europe”, où il écrit : “…La résurrection de l’idée paneuropéenne est en grande partie retenue comme celle du comte Coudenhove-Kalergi… La Société des Nations, dont les États-Unis se sont si imprudemment retirés – compte tenu de leurs intérêts vastes et croissants – est devenue par la force des choses, dans les faits, sinon dans la forme, une institution principalement européenne. Le comte Coudenhove-Kalergi propose de concentrer les forces, les intérêts et les sentiments européens dans une seule branche qui, si elle se développe, deviendra le tronc lui-même, et acquerra ainsi une prédominance évidente. Car pensez à la puissance de l’Europe, sans ses divisions ! Que la Russie glisse, comme le propose le comte Kalergi, et comme c’est déjà si largement le cas, vers l’Asie. Que l’Empire britannique, exclu dans son plan, réalise son propre idéal d’expansion mondiale, même ainsi, la masse de l’Europe, une fois unie, une fois fédéralisée ou partiellement fédéralisée, une fois consciente de son identité continentale – l’Europe, avec ses possessions et plantations africaines et asiatiques, constituerait un organisme incomparable.”
Dans son ouvrage “Une idée conquiert le monde”, le comte Richard Coudenhove-Kalergi écrit : “J’ai découvert à ma grande surprise que le sentiment de la conscience européenne s’était manifesté pour la première fois pendant les Croisades. Après la chute de l’Empire romain, les croisades ont représenté la manifestation la plus vigoureuse de la solidarité européenne. Pour un temps, les querelles entre les rois, les princes et les villes furent galvanisées par une cause commune… Enfin, en 1834, [le luciférien Ndlr] Mazzini fonda la Jeune Europe, un mouvement destiné à coordonner tous les mouvements révolutionnaires existants en vue de construire une Europe nouvelle et unie sur la base du nationalisme et de la démocratie.“
Il est intéressant de noter que Kalergi écrit que Giuseppe Mazzini, qu’il considère comme l’organisateur le plus moderne d’une “Europe unie sur la base du nationalisme et de la démocratie”, est également considéré comme le précurseur du fascisme en Italie. Kalergi ajoute : “Le fascisme à cette époque [en Italie] n’avait pas encore rompu avec le parlementarisme et la démocratie. Le nouveau gouvernement italien était un gouvernement de coalition ; il respectait le principe de la monarchie constitutionnelle, prétendant seulement lui donner une vigueur et une autorité nouvelles. Il faisait appel aux instincts héroïques de la jeunesse, à l’esprit de sacrifice et d’idéalisme. Il tente de restaurer le respect des valeurs religieuses et des traditions glorieuses de la Rome antique. Il saluait la mémoire de Mazzini comme un précurseur du fascisme.”
Le thème des Croisés sera au cœur de l’idée de Kalergi pour une Paneurope, à laquelle il incorporera même le symbole des Croisés dans son drapeau pour la cause paneuropéenne.
Dans son autobiographie de 1943, Kalergi développe davantage son thème du croisé de la Paneurope : “J’ai choisi le signe de la croix rouge superposée à un soleil d’or comme emblème de notre mouvement. La croix rouge, qui avait été le drapeau des croisés médiévaux, semble être le plus ancien symbole connu de la fraternité européenne supranationale. Plus récemment, elle a également été reconnue comme un symbole de l’aide internationale. Le soleil a été choisi pour représenter les réalisations de la culture européenne dans sa contribution à l’éclairage du monde. Ainsi, l’hellénisme et le christianisme – la croix du Christ et le soleil d’Apollon – ont figuré côte à côte comme les deux piliers durables de la civilisation européenne”.