Et que dire de la disparition d’un banquier ? Le principal négociant chinois Bao Fan est inaccessible, selon China Renaissance Holdings Ltd., dirigé par Bao comme président, PDG et actionnaire majoritaire de la banque d’investissement. Le titre a chuté de 28% à Hong Kong vendredi. Le talent de Bao Fan pour conclure des affaires compliquées et repérer les étoiles montantes de la technologie a fait de lui l’un des financiers les plus influents de Chine. Sa disparition soudaine cette semaine – liée à une enquête du gouvernement chinois – fait maintenant frissonner l’élite des affaires du pays et soulève de nouveaux doutes quant à savoir si la répression du président Xi Jinping contre le secteur privé a suivi son cours.
20 février 2023
En l’absence de tout commentaire officiel des autorités chinoises sur le sort de Bao, les spéculations sur son sort ont dominé les discussions parmi les financiers et les dirigeants de la technologie à Hong Kong et en Chine continentale. Bao a de vastes relations et est au courant des informations relatives aux plus grands entrepreneurs du pays, conseillant des géants comme Alibaba Group Holding Ltd. et Tencent Holdings Ltd.
Négociateur suave et franc, Bao a bâti la plus importante banque d’investissement axée sur la technologie en Chine. Il a convaincu une entreprise soutenue par Jack Ma de devenir un investisseur de premier plan lorsque son entreprise est devenue publique en 2018 et a été le banquier incontournable des plus grandes stars de la technologie. Bao fait partie des “individus éduqués en Occident ayant de nombreux liens avec l’élite financière mondiale”, a déclaré Victor Shih, professeur agrégé à l’Université de Californie à San Diego, spécialisé dans les politiques bancaires chinoises. “Nous ne voyons pas ces types se heurter soudainement à des problèmes aussi graves.”
Le président rouge Xi a lancé une vaste enquête anti-corruption fin 2021 ciblant le secteur financier… elle a fait tomber des dizaines de responsables et pris au piège les banquiers d’investissement chinois. Cette disparition inquiète l’industrie financière.
Cela dit, la Chine nommera de nouveaux chefs pour ses organismes de surveillance des banques et des valeurs mobilières. Yi Huiman supervisera le plus grand système bancaire du monde. Il a donné plus d’influence aux marchés, a permis aux banques étrangères de détenir entièrement leurs unités onshore et a stoppé l’introduction en bourse d’Ant Group Co. pendant son mandat à la tête de la CSRC depuis 2019. Son successeur sera Wu Qing, un homme connu sous le nom de “courtier boucher”.
Au lieu d’utiliser des prêts bon marché pour dépenser de l’argent en biens et services, les consommateurs chinois investissent dans des instruments financiers ou remboursent par anticipation des hypothèques. La pratique d’arbitrage généralisée contrecarre certains des efforts de relance de la Chine, compromettant potentiellement une reprise de la deuxième économie mondiale. La relance de la consommation dans l’ère post-Covid est pourtant un objectif clé pour Xi. Hier, la banque centrale chinoise a offert une tonne de financement à court terme au système financier, du jamais vu depuis au moins 2004. La PBOC s’est abstenue de réduire les taux sur les prêts à plus long terme. En fait, la voie de l’économie post-Covid-Zéro est de plus en plus floue… De toutes les façons un communiste ne sait pas faire autre chose que mentir.
Source : La Chine vire de plus en plus au totalitarisme financier – Partie 1 | L.I.E.S.I. (liesidotorg.com)