De la religion en général et de la religion chrétienne en particulier : Nécessité de la religion – Marie Lataste L5-Chap2

Dieu, la Sainte Trinité

Par Sœur Marie Lataste, mystique catholique

LIVRE 5

De la religion en général et de

la religion chrétienne en particulier.

 

Gloire et louange, amour et reconnaissance soient à jamais rendus à Jésus au saint sacrement de l’autel, au Père et au Saint-Esprit dans tous les siècles des siècles, Amen.

 

Chap. 2, Nécessité de la religion – Les devoirs de l’homme

 

Un autre jour, il s’exprima ainsi :

— Il est nécessaire à l’homme d’avoir une religion et d’avoir la vraie religion. L’homme sans religion n’est pas un homme. Qu’est-ce qu’être un homme ? C’est être vivant avec un corps et une âme raisonnable, et accomplir les devoirs qui sont inhérents à cette existence par rapport à toutes choses.

 

« Or, quels sont les premiers devoirs que l’homme a à remplir ? Ce sont les devoirs vis-à-vis de Celui de qui il a tout reçu, l’existence, la vie, le mouvement, la raison. Ce sont les devoirs vis-à-vis de son Créateur, son bienfaiteur et son Dieu. Ne pas rendre à Dieu les devoirs qu’on lui doit, c’est se séparer de lui, c’est n’être plus uni à lui, c’est l’offenser. L’homme est fait pourtant pour vivre uni à Dieu, pour lui appartenir, pour le servir. Ne pas agir ainsi, c’est manquer sa fin, c’est n’être pas homme, c’est devenir l’être le plus vil, le plus bas qu’on puisse trouver, c’est l’ingratitude la plus noire et la plus flétrissante envers Dieu.

 

« Quels sont les seconds devoirs de l’homme ? Les devoirs envers lui-même. Or, un homme sans religion ne remplit pas ses devoirs envers lui-même. Il ne se rend pas Dieu propice, il n’attire pas sur lui ses bénédictions, il ne travaille point pour l’éternité, il n’embellit pas son âme de vertus, il ne résiste point à ses passions, il ne marche pas dans la voie du salut, il marche vers l’éternelle damnation. Un homme sans religion n’est pas un homme, car il ne vit point pour perfectionner sa vie, mais pour la détruire à jamais.

 

« Quels sont les troisièmes devoirs de l’homme ? Les devoirs envers ses semblables. Or, un homme sans religion, comment s’acquittera-t-il de ses devoirs par rapport à la société ? Seront-ils dictés par la charité ? Non. Par la justice ? Non. Il trompera, il travaillera avec égoïsme et se séparera de ses frères. Un homme sans religion n’est pas un homme ; car l’homme est fait pour vivre en société, et l’homme sans religion, loin d’entretenir et de vivifier la société, travaille à sa perte. Oui, ma fille ; et vainement parmi les hommes se persuade-t-on qu’un homme sans religion a de la probité, qu’il est juste, honnête, charitable, bon ; il n’en est rien, la religion seule donne force à ces vertus. Là où il n’y a point de religion, il n’y a en général que duplicité, égoïsme, mensonge.

« La religion, ma fille, est seule le véritable lien de la société, non seulement visible, mais encore invisible. Elle est le lien entre Dieu comme je vis en société avec mon Père en l’unité du Saint-Esprit. Elle est le lien entre l’homme et les anges, ministres de Dieu pour le service et le bonheur de l’homme. Elle est le lien entre l’homme et l’homme sur la terre, et cette société se continuera dans l’éternité, et ces trois sociétés n’en feront plus qu’une, la société du Créateur avec ses créatures.

 

« Pour opérer cette société, il faut la religion : la religion seule en effet peut l’opérer ; de là vous pouvez juger combien elle est nécessaire.

 

« Vous allez encore mieux comprendre sa nécessité par ce que Dieu opère dans les hommes par rapport à la religion. Il ne veut pas seulement que la religion consiste dans l’accomplissement des devoirs fixés par lui-même. Il a voulu faire de la religion une inclination, un mouvement du cœur, une habitude de l’âme qui pousse l’homme à accomplir ses devoirs de religion. Cette habitude, cette inclination, cette vertu de religion est donnée à toute âme avec la grâce sanctifiante, elle lui facilite l’accomplissement de ses devoirs, elle demeure en elle autant que la grâce sanctifiante, croissant, diminuant ou disparaissant avec elle, pour revenir croître et grandir encore avec le retour, l’accroissement et le développement de cette même grâce. »

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