Extrait des cahiers de Maria Valtorta : 13 mai 1946 – Prendre exemple sur les 3 petits bergers de Fatima (ASDE 32)

29 mai 1945

Jésus dit :

Son nom primitif était Lucifer : dans l’esprit de Dieu, cela voulait dire : «  porte-drapeau ou celui qui porte la lumière », en d’autres termes, puisque Dieu est Lumière. De tout ce qui existe, il était le second pour ce qui est de la beauté, il était le miroir pur qui reflétait l’insoutenable Beauté. Il aurait eu comme mission  auprès des hommes d’être l’exécuteur de la volonté de Dieu, le messager des décrets de bonté que le Créateur aurait transmis à ses enfants bienheureux sans péché, pour les amener toujours plus haut à sa ressemblance. Le porteur de la lumière aurait parlé aux hommes par le biais des rayons de cette lumière divine qu’il apportait, et comme ceux-ci étaient sans faute, ils auraient compris ces éclairs de paroles harmonieuses, pleines d’amour et de joie.

Mais comme il se voyait en Dieu, il se voyait en lui-même, il se voyait dans ses compagnons – puisque Dieu l’enveloppait de sa lumière et faisait sa joie de la splendeur de son archange –, comme, en outre, les anges le vénéraient comme le plus parfait miroir de Dieu, il s’admira. Il ne devait admirer que Dieu. Mais en chaque créature, toutes les forces bonnes et mauvaises sont présentes et elles s’agitent jusqu’à ce qu’un côté l’emporte pour produire du bien ou du mal, de même que l’atmosphère comprend tous les éléments gazeux et que tous sont nécessaires. Lucifer attira à lui l’orgueil. Il le cultiva, lui donna de l’ampleur, il s’en fit une arme et une séduction. Il désira plus qu’il n’avait, il voulait tout, lui qui était déjà beaucoup. Il séduisit ses compagnons les moins attentifs. Il les détourna de la contemplation de Dieu comme Beauté suprême. Puisqu’il connaissait les merveilles futures de Dieu, il voulut prendre, lui, la place de Dieu. Son esprit troublé lui faisait déjà se voir comme le chef des futurs hommes, adoré comme la puissance suprême. Il pensait : « Je sais le secret de Dieu. Je connais les paroles. Son dessein m’est connu. Je peux tout ce qu’il veut, lui. Comme j’ai présidé aux premières opérations de la création, je peux réussir. Je suis. » Cette parole que Dieu seul peut dire fut le cri qui signifia la ruine de l’orgueilleux. Et il devint Satan.

Il devint « Satan ». En vérité, je te dis que ce nom de Satan n’a pas été donné par l’homme qui a pourtant attribué, sur l’ordre et sur la volonté de Dieu, un nom à tout ce qu’il connaissait, et qui baptise aujourd’hui encore ses découvertes d’un nom inventé par lui. Mais en vérité je te dis que le nom de Satan vient directement de Dieu ; c’est d’ailleurs l’une des premières révélations que Dieu fit à l’âme d’un de ses pauvres enfants qui errait sur la terre. De même que mon Nom très saint a le sens que je t’ai dicté un jour, écoute maintenant le sens de cet horrible nom. Ecris-le de la façon suivante :

S Sacrilège orgueilleux

A Athéisme,  Adverse

T Turpitude, Tentateur et Traître

A Anticharité Avide

N Négation Ennemi

Satan, l’ange de lumière déchu

Voilà ce qu’est Satan. Voilà ce que sont ceux qui sont atteints par la maladie du satanisme. Il est encore : séduction, ruse, ténèbres, agilité, iniquité, [ce qui reprend] les cinq lettres maudites qui forment son nom, gravées au feu sur son front foudroyé. Ce sont les cinq caractéristiques maudites du Corrupteur contres lesquelles flamboient mes cinq plaies bénies, dont la douleur sauve ceux qui veulent l’être de ce que Satan ne cesse de leur inoculer.

Les noms de « démon, diable, Belzébuth » peuvent appartenir à tous les esprits des ténèbres. Mais celui-ci est le seul qui lui soit personnel. Au ciel, il n’est appelé que par ce nom, parce qu’on y parle le langage de Dieu, par fidélité d’amour même pour désigner ce que l’on veut ; comme Dieu l’a pensé.

Il est le « Contraire », celui qui est contraire à Dieu. Celui qui est le contraire de Dieu. Chacune de ses actions est donc l’antithèse des actions de Dieu. Toute sa machination vise à pousser les hommes à s’opposer à Dieu. Voilà qui est Satan. C’est « se disposer contre moi » en actes. Il oppose à mes trois vertus théologales la triple concupiscence. Aux quatre vertus cardinales et à toutes les autres qui proviennent de moi, il oppose le vivier de serpents de ses horribles vices.

Mais comme on dit que la plus grande vertu est la charité, j’affirme que la plus grande de ses antivertus et celle qui me répugne le plus, c’est l’orgueil. C’est par lui en effet que tout le mal est venu. C’est pourquoi je dis que, si je puis encore compatir à la faiblesse de la chair qui cède à la tentation de la luxure, je ne peux faire preuve de compassion pour l’orgueil qui, tel un nouveau Satan, veut rivaliser avec Dieu. Je te parais injuste ? Non. Considère que la luxure est, au fond, un vice de la partie inférieure de l’être qui donne à certains des appétits extrêmement voraces qu’ils satisfont à des moments d’abrutissement qui hébètent. Mais l’orgueil est un vice de la partie supérieure de l’âme, accompli avec une intelligence fine et lucide, un vice prémédité et durable. Il s’en prend à la partie qui ressemble le plus à Dieu. Il foule au pied le joyau donné par Dieu. Il fait ressembler à Lucifer. Mieux que la chair, il sème la souffrance. En effet, la chair pourra faire souffrir une épouse, une femme, mais l’orgueil peut faire des victimes dans des continents entiers, et cela dans tous les milieux. C’est à cause de l’orgueil que l’homme a été détruit et le monde périra, c’est encore à cause de lui que la foi s’affaiblit. L’orgueil est la plus directe émanation de Satan.

J’ai pardonné aux grands pécheurs de la sensualité parce qu’ils étaient privés d’orgueil spirituel. Mais je n’ai pas pu sauver Doras, Jocanah, Sadoc, Eli et d’autres semblables, parce qu’ils étaient les orgueilleux.

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