LUI et moi
Mois de Novembre 1943
1335. [III, 233] — 3 novembre. —
« Tu t’inquiètes de cette Heure d’Oraison, craignant la mal faire. Mais puisque nous sommes ensemble, compte que Je comblerai tes lacunes. N’est-ce pas naturel entre Amis ? Ne ferais-tu pas de même avec quelqu’un qui te serait cher ? Alors, Moi, ton Dieu, ton Sauveur, pense donc ! Et c’est cela que J’aime : ta confiance. Ne l’aimerais-tu pas d’un pauvre petit être faible ? Oh ! comme tu voudrais qu’il t’appelât à son secours, toi qui pourrais l’aider. Sache qu’en toute action Je puis t’aider, et que Je le désire du fond de Mon Coeur embrasé. J’ai tant le souci de votre perfection… Vous êtes Mes Membres… que Mon Corps soit parfait !… Tiens ta volonté toute unie à la Mienne. Être ce que J’ai voulu que tu fusses. Y mettre toute ton application, tout ton amour. Oh ! la belle vie d’unité des coeurs. « Je suis prêt, Je vous attends pour la fusion. A vous de Me voir à travers tout, et de Me rejoindre. Ne restez pas en route. Approchez et sans crainte, entrez dans Mon Coeur : c’est là votre Maison Paternelle. Votre Maison de Repos. Votre Maison de Bonheur. Entrez. C’est chez vous, et vous êtes attendus. N’est-ce pas très doux d’être attendu ? Un banquet vous est servi. Le Banquet c’est Moi-Même. Le Servant, c’est l’Amour. Que ta tendresse te mette en état d’être le convive le plus empressé, le plus charmé. Le Banquet ne finit jamais. Il se déroule d’abord dans le mystère et la pénombre des secrets. Il s’illumine à la mort. L’âme voit alors Qui l’a reçue, Qui l’aime et la garde. »
1336. [III, 234] — 11 novembre 1943. —Église du Fresne. —
« Oui, Remercie-Moi de la Victoire passée, 1918. Remercie-Moi de l’épreuve présente, non terminée. Tout est dans le domaine de la Miséricorde.
« Ah ! si les hommes savaient employer leurs souffrances en réparation des fautes nationales et en supplications pour la conversion de leur Patrie, la terre de leurs Pères. Toi, du moins, petite Fille, offre à la place de ceux qui n’y pensent pas. Ne vis-tu pas dans le domaine de l’Amour ? Quelle vie serait plus importante que celle-là ? C’est la vie même du Ciel. Intensifie tes regards d’amour ; qu’ils soient l’explication et comme le complément de tes actes, et comme la respiration de ton âme. Que facilement la parole d’amour suivra le regard d’amour. C’est la vie à deux qui ne forme plus qu’un être.
« Si tu as eu quelque défaillance, tu Me dis : « Mon Cher Tout, j’aurais pu t’être plus fidèle aujourd’hui. Pardon, Ton Coeur. » Et tu t’humilies dans une grande sincérité. Et, sans que tu le saches, Je te presse sur Mon Coeur qui brûle d’Amour : c’est la Grâce, et Ma Grâce te suffit. Le crois-tu ? Il faut que tu t’ancres dans ce seul désir : Ne vivre que pour Moi. Ta vie sera comblée. J’attends depuis si longtemps ce bonheur de te donner davantage. Aide-Moi. Demande-le Moi. Tends-Moi tes deux mains vides. Que J’aie grand place ! toute la place. Tu comprends, tu es en exil. Tu attends le retour de l’Aimé. Écoute de loin. Dis-Lui : « Approche Ton Souffle du mien qui vient de Toi. Ta demeure sera ma demeure, je ne saurais plus vivre sans Ton pas dans le mien, et Ta voix dans ma voix. »
« Ne dit-on pas : « Ouvrez mes lèvres. » C’est donc pour que l’Esprit parle en vous, Enfants de Dieu. »
1337. [III, 235] — 18 novembre 1943. —Église du Fresne. —
« Oui demande-Moi d’être ta bonne volonté. Puisque tu sais que tu ne peux rien sans Moi. Tu ne peux même pas prononcer Mon Nom avec amour si Je ne viens à ton aide. Ma pauvre petite Fille ! Mais, tu sais d’autre part que rien ne manque dans Mon Secours quand tu Me le demandes. Comment pourrais-Je refuser à l’un de Mes petits enfants. Mon Coeur s’est attendri avant qu’il n’ait parlé. Il est si faible, Mon petit enfant ! Si tu savais l’Amour qui a souffert et qui est mort ignominieusement pour vous… Si tu savais Sa Force et Sa Tendresse. Je vous porte encore mieux qu’une Mère. Je conduis votre âme dans les chemins qu’il lui faut. Je vise vos saintetés. La sainteté, c’est être toujours tout prêt pour Moi. Tout près de Moi, comme d’autres Christs. Oh ! Mes chers petits Frères, pensez à votre Modèle, à votre Aîné qui a vécu tout simple pour que vous Le reproduisiez. J’ai été si simple qu’on ne M’a connu que pendant trois ans, avec une faible escorte de douze disciples apôtres. Quelle vie courte, Ma Fille, 33 années pour sauver tous les temps… L’Amour de Mon Père présidait toutes Mes actions.
« De même, enrichissez les vôtres et prenez Mon contact. Tu sais bien que tout ce qui est à Moi est à vous. Mais il faut venir le prendre. Je suis si heureux de donner. Je n’ai gagné que pour perdre. Je ne veux rien garder pour Moi. Rappelle-toi, quand tu étais petite, comme tendrement tu demandais à ta Mère. N’auras-tu pas encore plus d’affection quand tu Me parleras ? Trouve un élan dans ton coeur qui ne ressemble en rien à ce que tu donnes aux autres. Demande-le Moi, cet élan pour Moi. Fais-le plus intime, plus profond, plus confiant, et généreux jusqu’à mourir. Et répète-le. Oh ! si d’élan en élan d’amour, tu pouvais arriver à la mort, quelle préparation directe. Ma petite Fille !… »
1338. [III, 236] — 25 novembre. Église d’Ingrandes. —
« Même tes respirations, offre-les Moi. Non seulement celles du corps, mais le flux des pensées de ton âme. Cela n’a l’air de rien, mais c’est toute ta vie. Et toute ta vie M’appartient, car l’Amour possède tous les droits de conquête. Quelle tristesse pour nous deux si quelque chose de toi M’échappait, à Moi. Oh ! Ma petite Enfant, resserre chaque jour les noeuds qui nous unissent. Sois Ma joyeuse prisonnière. Certains trouvèrent dans Mon doux esclavage une saveur de telles délices qu’ils pouvaient dire : « Je surabonde de joies au milieu de mes tribulations. » Car J’accompagne fidèlement Mes fidèles. Je les nourris de forces et de consolations, eux qui désirent tant souffrir pour Moi. Ce qu’ils portent pour Moi, Je l’ai porté avant eux ; car, J’ai tout souffert dans les souffrances de Mes Amis. Ne souffres-tu pas quand tu vois quelqu’un que tu aimes souffrir ? Ne suis-Je pas le plus tendre des tendres amis ? Crois-le bien, car c’est la vérité. Et que cela t’encourage à M’aimer plus : un seul degré de plus par jour. Tout doucement, sans malmenées sur ton âme. De saints désirs plus fréquents. Un petit soupir d’amour, un regard affectueux. Moins de temps passé loin de Mon souvenir ; une fidélité plus souriante, un silence d’humilité, faire plaisir à cause de Moi. Et Me remercier, Me remercier sans cesse. Je fais tant pour toi, petite Fille aimée… Tu vois cela ? Et tout ce que tu ne vois pas. Oh ! ne doute pas ! (d’un accent ému). Ne doute pas de Moi !… »