LUI et moi
Mois de Décembre 1943
1339. [III, 237] — 3 décembre 1943. Église du Fresne. —
« Que ce mois soit employé à Me remercier » Un merci d’amour est doux à Mon Coeur, plus que tu ne peux le croire. Tu sais que Je suis un sensible, ayant pour vous comme l’apogée de la tendresse ; alors, ne t’étonne pas si J’écoute avec joie votre reconnaissance. Peu de chose de vous vibre grand en Moi. Si tu avais une connaissance plus parfaite de la Divinité, tu comprendrais. Souvent vous jugez Dieu d’après les qualités de l’homme. Rappelle-toi que tu n’es rien. Que tu es indigne de Mes faveurs. Laisse ton coeur se fondre d’amour dans la considération de tout ce que Je t’ai donné cette année , se fondre de désirs de te rapprocher davantage de Ma Sainteté. Tes désirs Me font plaisir. N’aie aucune présomption sur l’efficacité de tes efforts, mais demande Mon Secours. Et même, dans le domaine spirituel quitte ta volonté. Tu seras dans le vrai, c’est le chemin rapide. Moi-Même qui étais Dieu, Je n’ai fait que la Volonté du Père qui M’avait envoyé. Mystère, bien sûr ! Mais crois-le. Peu à peu, tu trouveras ton bonheur à fuir ce que tu voulais, si Ma Volonté est contraire. Souhaite t’établir dans la perfection, ce sera vivre dans Ma Demeure. Et tu n’es sur la terre que pour cela.
« Qu’il est doux à deux frères d’habiter ensemble. » Pense que tu es toujours au début du chemin, tu es si petite, cherche Ma Main. Garde-La toujours sur ton coeur, il a besoin de force et de sagesse. Où t’adresser ? « Seigneur, à qui irions-nous ? » Me disaient Mes Apôtres. Et toi, où irais-tu ? Ma pauvre petite Enfant. Oh ! viens à Moi toujours et sans cesse. Aurais-tu peur de M’importuner ? Moi ? ton Dieu ? Chez Moi, c’est toujours la paix d’Amour. Prends et mange. Incorpore-toi en Moi. Ne te défends pas d’être aimée… »
1340. [III, 238] — 9 décembre. Église du Fresne. —
« Ta Mère Immaculée, ne La quitte pas. Elle
non plus ne te quittera pas. Elle t’aime plus même que ne t’a aimée ta chère Maman ! Elle a souffert plus pour t’enfanter. Elle a souffert la mort de Moi. Reine des Martyrs. Et si l’on aime davantage quand on a souffert davantage, imagine la tendresse qu’Elle te porte. Rien ne pourrait L’arrêter, même pas ton ingratitude. Remercie-La. Aime-La. Dis-le Lui surtout. Et ces colloques te rapprocheront de Moi. Où te mènerait-Elle ? Sinon à Moi. Elle est bien trop humble pour rapporter à Elle ce qui M’appartient ; Elle, qui n’a vécu que pour Dieu. Demande-Lui de t’apprendre à ne vivre que pour Moi. Mets toute ta confiance en Elle. Elle t’aidera à monter la côte : on peine sur la montagne de la perfection. On s’aperçoit qu’on redescend, alors qu’on croyait monter. Qui te purifiera ? Qui mettra la lumière dans ton esprit ? sinon ceux qui la possèdent : les Saints et la Reine de tous les Saints. Sois bien petite près d’Elle. Elle n’a été qu’une femme, mais la Femme, l’autre Eve, s’est appelée la première femme. Ma Mère, c’est la Femme qui écrasa la tête du serpent. Avec Nous, vis en famille, simplement. Comme à Nazareth. Rien dans notre intimité ne te sera fermé. Je vous donne tout ce que Je possède, même l’amour de Ma Mère. Et quand tu te sens faible ou seule, viens entre Nous Deux. Tu n’as pas besoin d’être présentée… Nous te connaissons depuis si longtemps, mieux que tu ne te connais toi-même. Ma pauvre petite Enfant à Nous, humilie-toi devant Notre grand Amour pour toi. Aime-Nous pour Nous consoler des autres… »
1341. [II, 209] — 16 décembre 1943. —
« Ne reste pas trop longtemps sans Me chercher : dans un livre pieux
« ou dans ton intérieur.
« Il faut souffler sur le feu. Il faut l’alimenter,
« il faut le re-créer souvent, sinon tu remarques qu’il « tombe ».
« Il en est de même pour votre souvenir amoureux de votre Grand Ami.
« Ne le quittez pas.
« Entretenez ingénieusement l’embrasement quotidien.
« Les jours passeront et vous mèneront à l’embrasement final tout naturellement et sans efforts.
« Tu as vu des apothéoses ?
« Pourquoi vos fins de vie n’en seraient-elles pas ?
« Fais vivre notre amour.
« Vois mes faveurs.
« Appelle le souvenir de Mes souffrances.
« Considère tous Mes pardons,
« les prévenances dont Je t’ai entourée.
« Peut-être qu’en donnant un peu de temps à un regard sur Mon amour,
« le tien s’attendrira et voudra répondre.
« Peut-être tu pourrais Me supplier de t’aider.
« Cette supplication pleine d’humilité aviverait le Désir
« et le Désir est un appel direct auquel Je résiste peu.
« Rappelle-toi bien que rien, rien de bon ne peut se faire en toi sans Moi.
« Qu’est-ce que tu es ?
« Recours souvent à ton animateur.
« N’en aie point de honte.
« Ne sais-Je pas ?
« Et quand tu t’aperçois d’une faute, pleure-là sur Mon Coeur,
« non avec les larmes de tes yeux,
« avec les tristesses de ton âme.
« Tu trouveras là des forces à mieux faire,
« à mieux parler,
« à mieux te taire,
« tu apprendras une charité toute divine pour le prochain :
« le prochain prend tant de place dans la vie..
« et Je suis le prochain :
« quels torts aurais-tu de le traiter mal et de le dénigrer ?
« Quel bien tu peux lui faire avec pour ainsi dire « rien » :
« ta manière seulement.
« Pense à la manière de l’aborder, de lui répondre.
« Fais-tu comme s’il était « Moi » ?
« créé à Mon image et à Ma ressemblance ?
« Surtout, ne méprise pas !
« ne méprise personne.
« Même pas les plus grands pécheurs !
« tu me blesserais.
« Ils peuvent se repentir et être plus haut que toi dans Ma Demeure.
« Oh ! Mon enfant chérie,
« comme Je suis attentif à ce que tu deviennes meilleure,
« sois attentive près de Moi,
« tu sais bien que Je suis chaque âme comme si elle était seule sur la terre.
« Tu sais bien que Mon amour déborde, « quoique Je le tienne caché et en silence,
« pour que vous ayez tout le mérite de la Foi.
« Ton Bien-Aimé te regarde à travers le treillis… sois-en sûre…
« Regarde Ma Face ensanglantée comme Elle le fut :
« ensanglantée pour tes péchés.
« Et vois si tu peux ne pas commencer à M’aimer
« comme Je veux l’être,
« par-dessus tout.
« Regarde Ma pauvre figure de pauvre homme battu
« par des esclaves en fureur…
« et souviens-toi
« que Je suis ton Dieu. »
1342. [III, 239] — 24 décembre. — Église du Fresne. — Je disais :
« Seigneur promenez-Vous dans toutes les pensées de mon esprit, de nuit et de jour. »
« Oui, laisse-toi pénétrer. Comme l’éponge remplie d’eau ; tiens-toi devant Moi. Aurais-tu peur de te quitter pour M’aspirer ? Sache que quand tu te quittes, c’est un gain pour toi. Quand tu te recherches, c’est une perte. Tends de plus en plus vers ton Maître. Il t’a créée. Il sait de quoi tu es faite ; comment tu peux Le servir. Quelle est ta part dans la sanctification du monde ; car, chacun devous a une collaboration de salut à fournir. Quelle ne serait pas ta peine ! Si tu y manquais ! Si tu ne répondais pas à l’appel qui t’a été fait. L’épouse prend sa part du travail de l’Époux. Plus elle y met d’amour, moins cela lui pèse. Pour ce travail d’amour, tu offres tout ce que tu fais, tout ce que tu penses, agissant de ton mieux pour Me plaire, pour être avec Moi, pour ne pas Me laisser seul ; car, sur terre, Je suis souvent seul. Oh ! c omme volontiers, Je Me réfugierais dans un coeur fidèle, afin d’y demeurer avec Mon Père. L’état de ce coeur subirait alors une transformation de douceur et de simplicité bien heureuse.
« Prends l’habitude de vivre en Moi. Essaie. Recommence. Sans cesse. Nous t’aiderons. Oh ! délicat travail ! Oh ! Notre Secours aux bonnes volontés… Mes pauvres petits enfants, jamais tout seuls, quand vous Nous avez donné votre confiance. Avec quelle tendresse Nous vous portons… Tendresse infinie… Délicatesses infinies qui vous étonneraient si vous les voyiez et qui, peut-être, vous scandaliseraient. Un Dieu ! tant aimer sa Créature… Oui, et davantage. C’est notre Richesse, l’Amour. Crois-y bien, à la Folie Sainte, et à Elle, donne-toi sans cesse, sans cesse, car Dieu t’aime sans S’arrêter, Ma petite Fille.!.. »
1343. [III, 240] — 30 décembre 1943. — Église du Fresne. —
« Tu comprends, tu n’es jamais seule. Que ce soit là pour toi une grande force. Force pour Me parler, puisque Je suis là. Force pour agir,
puisque Je puis t’aider, particulièrement quand tu parles aux autres. Demande-Moi de parler Moi-même par toi. Jamais seule. Quel bonheur pour toi. Me remercieras-tu jamais assez ? Les époux de la terre sont souvent obligés de se quitter. Moi, Je suis dans le coeur même de Mon Épouse. Elle peut M’y contempler à coup sûr. Elle peut M’ouvrir son âme, selon qu’elle est impressionnée et se cacher dans le trou de Mes Plaies. Bois-y à longs traits pour ta sanctification. Abreuve chacune de tes facultés. Prends en Moi. Prends de Moi, et offrant Mes Mérites au Père, demande-Lui d’oublier tes péchés.
« On ne demande pas assez pardon. Cependant vous savez bien que vous obtiendrez ce pardon si vous l’implorez. Quelle meilleure joie puis-Je avoir sinon de vous pardonner !
« As-tu compté dans l’Évangile ? J’ai pardonné à la femme adultère, à la Chananéenne, au paralytique, à Madeleine, à Pierre, à Mes bourreaux, au larron. J’aurais pardonné à Judas s’il s’était jeté à Mes genoux. Et la Samaritaine… et combien qui ne sont pas écrits dans l’Évangile. Ton Dieu a un Coeur qui pardonne. Pleurez vos fautes, l’une après l’autre, devant Moi. Regardez Mes yeux qui les ont pleurées avant vous. Unissez votre douleur à Ma Douleur. N’est-ce pas le moins que vous puissiez faire ? Vous qui M’avez fait pleurer ? »