LUI et moi
Mois de Janvier 1944
1344. [III, 8] — Ier janvier 1944. — Avant la communion. —
« Le mot d’ordre pour cette année : Espère en Moi ».
1345. [III, 241] — 6 janvier 1944. — Église du Fresne. —
« Considère la joie des Rois de l’Epiphanie. Ceux qui Me trouvent possèdent le plus grand bonheur que l’on puisse avoir sur la terre, Ma petite Fille ; mais il faut Me chercher, non pas une fois, deux fois, sans cesse : car, sans cesse votre faiblesse Me perd par suite des distractions de la vie présente. Et les yeux qui Me regardent se mettent à regarder ailleurs… et l’attention que J’attendais est partie sur un tout autre objet. Alors, Je M’éloigne… et vous devez vous remettre en quête de Moi. Bienheureuse quête ! puisque vous êtes sûrs de Me trouver. Ah ! si vous pouviez Me conserver, comme Je vous conserve en Moi ! Sais-tu que pas un instant Je ne te quitte, Ma petite créature, faite de Mes Mains ? Tu sais que tu es Mon Enfant bien-aimée, malgré tes misères. Alors est-ce trop te demander que d’attendre de toi la vie intime de tous les moments de ton jour ? Que tu Me donnes tout, sans retour sur toi-même ? Que tu t’établisses en Mon Coeur, n’agissant que pour Lui faire plaisir et Le consoler ; ne laissant pas de chemin entre nos deux coeurs. Est-ce trop te demander d’oublier un peu les choses de ce monde ? et de vivre, par avance, celles de l’autre ? D’être davantage dans la compagnie des Saints, des Anges qui t’aideront à te rapprocher. De commencer à bégayer le langage d’amour du Ciel. « Gloire, honneur et bénédiction à notre Dieu trois fois Saint. » Que de variations sur ce thème… La vie du Ciel !… Regarde-la bien souvent, puisque c’est celle de demain, puisqu’elle seule compte. Car c’est Moi, Moi qui te parle. Et tu sais combien J’ai le désir de vous donner ce Ciel, puisque toutes Mes souffrances furent endurées dans ce But. Si tu le savais, tu te ferais sainte, rien que pour assouvir la soif de ce Désir. Et Moi, J’assiste à tes mouvements intérieurs, comme un avare assiste à une partie où il peut gagner. Et si, d’elle-même, ton âme tout doucement se tourne vers Moi, il n’y a pas de conquérant plus heureux que Moi d’avoir gagné la bataille : tu es le fruit de Mes Sueurs de Gethsémani, tu es comme la réponse et Mon Père te regarde. »
1346. [III, 242] — 13 janvier. — Église du Fresne.— Je disais : « Je t’adore, Vérité. »
« Oui, Je suis la Vérité. Le péché, c’est le mensonge, l’erreur, ténèbres. Toute vertu est vérité. Le désir du Bien, le travail pour la Justice, Vérité. Tu verras plus tard que seule compte la Vérité, car seul compte Dieu. N’attache donc aucune importance à tout ce qui n’est pas Moi. Malgré les apparences de plaisir, en Moi seul, est le Bonheur.
« J’ai mis en le créant, au fond de l’homme, le sens aimable du vrai, car Je l’ai créé à Mon Image. Quand il pèche contre sa conscience, il quitte Ma Ressemblance et devient ignominieux. L’âme, qui par ses sacrifices et ses efforts tend à se rapprocher de Moi, acquiert comme une nouvelle ressemblance avec Moi. Il en est qui ont tant imité le doux Visage du Christ, qu’ils ont paru au Ciel comme un autre Lui-Même. Quelle gloire ils apportent avec eux !… Car chacun de vos actes a sa résonance au Ciel ou en enfer. Ce sont là de grandes vérités.
« Médite-les sur Mon Coeur. Tiens-toi sous Mon regard, Ma petite Fille. Je te suis, puisque Je t’aime. »
1347. [III, 243] — 20 janvier 1944. — Église du Fresne. —
« Tu as vu ce pauvre petit chien comme il était heureux quand tu le caressais ? Seras-tu scandalisée si Je compare Ma Joie à la sienne ? quand tu t’approches de Mon Heure d’Agonie. Tu comprendrais si tu savais l’indifférence du monde, j’allais dire « entier », tellement Mes amis intimes sont peu nombreux. Alors un coeur qui vient Me tenir compagnie dans cette heure de détresse : quelle richesse pour Moi ! Ne crains pas d’être trop tendre.
Ne crains pas d’en dire trop à ton Bien-Aimé. Plains-toi de toi. Dis-Lui : « Quand me guérirez-Vous, Mon Grand Ami, de ceci ou cela ? » Tant de choses de toi sont indignes de Moi ! Deviens petite en y pensant. Cache toutes tes laideurs dans Mon Coeur. Tu sais qu’il est un hôpital : On sort quelquefois guéri d’un hôpital. Aie grande confiance puisque Je suis ton Grand Ami. Tu sais le mot d’ordre de l’année : « Espère en Moi ». Je ne suis jamais au bout de Mon Secours. Mes attentions ne sont jamais en défaut. Je suis infini et Je suis Amour. Perds-toi donc en Moi. Confie-Moi la direction. Sois le petit enfant aveugle qui saute, joyeux, puisqu’il donne la main. Oh ! sache être joyeuse puisque tu es à Moi. Dilate ton coeur dans la Paix. Garde ton regard pour Mon Regard. Qu’aucune occupation ne t’emporte pleinement, sinon le souci, le soin de Mon Règne sur les âmes. »
« Comment faire, Seigneur, pour vous les amener toutes, comme un vol de colombes. »
« Prie, parle de Moi. Ne ressens aucune fausse honte à poser Mon Nom dans tes phrases. De Mon nom prononcé tombent des grâces. Ne le sais-tu pas ? Dans tant de paroles dites dans un jour par le monde, que, rarement, le mot « Dieu » paraît !… Cependant, tous se meuvent en Moi, et Je les ai sauvés tous. Ne serait-il pas naturel qu’on y pensât ? Toi, Ma petite Fille aimée, répare ! Quand tu étais petite et qu’on avait fait de la peine à ta bonne Jenny, comme tu savais la consoler !… Ne suis-Je pas davantage ? N’y a-t-il pas dans ton plus secret, dans ton plus caché, un langage inconnu pour d’autres qui M’est réservé ? Aucun mot ne sera nécessaire. Sers-toi de douceurs, d’amours, de reconnaissances, d’élans, d’impatiences à Me rencontrer. De soumissions, de désirs de Ma Gloire, de réjouissances pour Mon Bonheur au sein de Mon Père. Oublie tout. Ne pense qu’à Moi. Autre chose, autre personne, pourrait-il t’agiter ? Je suis. Sois Mienne. »
1348. [II, 210] —27 janvier 1944. — Dans ma chambre. — « Seigneur, j’écoute. »
« Aurais-tu pu penser, oser penser, la mort d’un Dieu pour sa créature et une telle mort !
« De même, tu n’arriveras jamais à concevoir la tendresse raffinée
« précieuse et sur mesure de Mon amour.
« Ah ! ma fille ! si les saints pouvaient te parler
« quelle hâte aurais-tu de boire avec eux aux. torrents de l’Amour divin..·
« Emploie les derniers jours de ta vie à préparer ton entrée dans le monde céleste.
« Tu te rappelles tes dix-huit ans et ton entrée dans le Monde… terrestre ?
« le soin qu’on y apportait ?
« Qu’était-ce cela ?
« auprès de ton arrivée dans l’autre monde…
« Apportes-y ton souci de tout instant.
« Soigne ta parure, tu ne seras jamais trop belle.
« Emprunte à tous ceux qui t’aiment tant leurs plus beaux diamants :
« Mes Mérites, ceux de Ma Mère,
« pour couvrir tes pauvres hardes.
« Ils te feront comme un manteau de cour à ton entrée :
« Qui est celle-ci qui s’avance appuyée sur son Bien-Aimé ? »
« Ne reste pas seule : tu connais, sur terre, quelqu’un de plus près de toi que Moi ?
« Oh ! la forte pensée que celle de Ma Présence !
« On parle de la présence de Dieu.
« Toi, pense à la présence du Grand Ami,
« de l’Unique,
« de l’Incomparable,
« de la Vision de demain,
« la présence de l’Amour éternel en toi, autour de toi.
« Tu es comme baignée en Moi,
« et de nuit et de jour.
« Cela ne t’est pas doux, cette certitude d’être baignée, non dans l’indifférence : dans l’Amour.
« Ouvre ton coeur, grand,
« ton espoir, grand.
« Montre-Moi ta joie. »
1349. [III, 244] — 27 janvier. — Église du Fresne. —
« Seigneur me voici devant Vous, prête à Vos Paroles.»
« Et quelles couleurs prendront Mes Paroles si ce n’est d’amour ? Je parais répéter, mais n’est-ce pas toujours nouveau, l’Amour ? et l’Amour d’un Dieu… dont vous vivrez pendant l’Éternité. Tu imagines la force et la douceur ? Le charme et la pénétration de cet Amour ? Non, tu n’arrives pas à imaginer, toi, finie, l’Infini. Tu as vu dans Ma Passion les fruits de cet Amour qui dépassent tout ce que tu aurais pu attendre. Aurais-tu osé penser la mort d’un Dieu pour sa créature ? et une telle mort !… »