L’heure de Judas
Il y a une scène dans le Magicien d’Oz où le petit Toto tire le rideau et révèle la vérité derrière le « Magicien ». De même, dans la Passion du Christ, le rideau est tiré et Judas est révélé, déclenchant une chaîne d’événements qui disperse et divise le troupeau du Christ…

13 avril 2017
L’HEURE DE JUDAS
Le pape Benoît XVI a donné un aperçu puissant de Judas qui est une fenêtre sur le Judas de notre temps:
Judas n’est ni un maître du mal ni la figure d’un pouvoir démoniaque des ténèbres, mais plutôt un flagorneur qui se prosterne devant le pouvoir anonyme des humeurs changeantes et de la mode actuelle. Mais c’est précisément cette puissance anonyme qui a crucifié Jésus, car ce sont des voix anonymes qui ont crié : « Loin de lui ! Crucifie-le! » —PAPE BENOÎT XVI, catholicnewslive.com
Ce que Benoît dit, c’est que le courant rebelle qui traversait le cœur de Judas était un esprit de relativisme moral. Et cela, prévient-il, est l’esprit du temps de notre époque…
… Une dictature du relativisme qui ne reconnaît rien comme définitif, et qui ne laisse comme mesure ultime que son ego et ses désirs. Avoir une foi claire, selon le credo de l’Église, est souvent qualifié de fondamentalisme. Pourtant, le relativisme, c’est-à-dire se laisser ballotter et « emporter par tous les vents de l’enseignement », apparaît comme la seule attitude acceptable selon les normes d’aujourd’hui. —Cardinal Ratzinger (PAPE BENOÎT XVI) Homélie pré-conclave, 18 avril 2005
C’est la véritable trahison à cette heure dans le monde: politiciens, éducateurs, scientifiques, médecins, juges et, oui, clergé, qui cèdent aux humeurs changeantes et aux modes actuelles de notre temps en abandonnant les absolus moraux et en rejetant la loi naturelle. Le courage de rejeter ce courant puissant a été depuis longtemps vidé du cœur des hommes qui ont fui la vérité aussi rapidement que les Apôtres ont fui le Jardin. Nous pouvons entendre une fois de plus les paroles désolées de Ponce Pilate : Qu’est-ce que la vérité ? La réponse aujourd’hui est la même que celle de ces puissances anonymes : « Tout ce que nous dis-le c’est ! »
Et Jésus ne dit rien en réponse, [1] non seulement parce qu’il avait déjà tout dit, mais peut-être pour symboliser son Église qui, un jour, se tairait devant un monde qui ne s’intéressait plus à la vérité. Oui, la couverture de Time Magazine demandait avec perspicacité : La vérité est-elle morte ?

TRAHI!
Au cours du dernier mois environ, un mot clair a résonné dans mon cœur sous la surface des affaires mondiales :
Trahi !
Ceux qui sont au pouvoir, qu’ils soient religieux ou laïcs, trahissent l’humanité de la manière la plus périlleuse. Mais quelque chose d’autre se passe à cette heure : Judas est en train d’être révélé… Et le résultat est le tamisage des mauvaises herbes du blé.
Judas est révélé dans le monde

C’est l’argent qui a tenté Judas alors, comme c’est le cas aujourd’hui. L’argent, la sécurité et le faux espoir que l’État, la science et la technologie peuvent subvenir aux besoins de l’homme et satisfaire ses désirs. Derrière cette promesse vide, dit le Catéchisme, se trouve essentiellement l’esprit de l’Antéchrist :
La persécution qui accompagne le pèlerinage [de l’Église] sur la terre dévoilera le « mystère de l’iniquité » sous la forme d’une tromperie religieuse offrant aux hommes une solution apparente à leurs problèmes au prix de l’apostasie de la vérité. —Catéchisme de l’Église catholique, n. 675
Ce n’est pas que le monde rejette la spiritualité ; c’est rejeter la religion. Un récent sondage au Canada, par exemple, montre que de plus en plus de gens rejettent la religion traditionnelle, mais maintiennent toujours une certaine croyance en un être supérieur. [2] Mais voici la triste ironie : en mettant la foi dans l’humanisme et une vague notion de spiritualité…
… Une religion abstraite et négative est en train d’être transformée en une norme tyrannique que tout le monde doit suivre. C’est alors apparemment la liberté – pour la seule raison que c’est la libération de la situation précédente. —PAPE BENOÎT XVI, Lumière du monde, Conversation avec Peter Seewald, p. 52
En conséquence, a déclaré Benoît XVI, une « nouvelle intolérance se répand, c’est tout à fait évident ».
Un humanisme qui exclut Dieu est un humanisme inhumain.—PAPE BENOÎT XVI, Caritas in veritate, n. 78
En effet, depuis une décennie en particulier, les « maîtres de la conscience » [3] comme les appelle le pape François, ont imposé leurs « valeurs » dans le monde occidental, puis à l’étranger, par la « colonisation idéologique ». [4] Comme Judas, ils sont « amoureux du plaisir plutôt qu’amoureux de Dieu, car ils font semblant de religion mais nient son pouvoir ». [5] Ce sont eux, disait saint Jean-Paul II, qui ont « le pouvoir de ‘créer’ l’opinion et de l’imposer aux autres ». [6] Leur « nouvelle religion », dit Benoît…
… prétend être généralement valable parce qu’elle est raisonnable, en fait, parce que c’est la raison elle-même, qui sait tout et, par conséquent, définit le cadre de référence qui est maintenant censé s’appliquer à tous. Au nom de la tolérance, la tolérance est abolie… —Lumière du monde, conversation avec Peter Seewald, p. 53
La révolution révélée

Mais quelque chose de remarquable s’est produit à travers l’élection improbable de Donald Trump à la présidence. Soudain, le rideau s’est retiré de la magie de la « gauche » politique et, pour un moment, Judas a été exposé. Soudain, ce qu’on disait aux gens était inévitable – qu’ils devaient accepter l’avortement, le syncrétisme, les toilettes transgenres, la fin de la souveraineté, et surtout, la fin du christianisme – n’était plus… inévitable. Cela pourrait se résumer dans une déclaration que Trump a faite à une salle de convention peu après avoir remporté l’élection: « Joyeux Noël. Vous avez entendu? C’est normal de dire « Joyeux Noël » à nouveau. » [7]
Mais dans des endroits comme le Canada et la plupart des autres pays occidentaux, le rideau cache encore les charlatans qui promettent tout, mais peuvent livrer peu – peu de choses qui satisfont le désir le plus profond de l’homme, c’est-à-dire. Non, les sorciers tout-puissants continuent leur expérience sociale avec tout l’ordre des affaires humaines tout en feignant l’étonnement de quiconque affronte la « nouvelle religion », les inondant des mêmes moqueries, crachats et mensonges purs et simples qui entouraient Jésus cette nuit où Il a été traîné devant le Sanhédrin.
Mais les Américains chrétiens ne devraient pas non plus supposer que la nuit est terminée. Non, je pense que c’est loin de là. Le rideau se tire lentement à nouveau alors que Judas fait une crise tout en faisant tourner des boules enflammées de mépris et de fumée et de miroirs pour tenter d’effrayer quiconque ose résister aux humeurs changeantes et aux modes actuelles du jour, aussi absurdes soient-elles. Il y a presque une mentalité de foule qui monte en Amérique… comme la foule qui est venue et a traîné Jésus hors du jardin. [8] Ce fut la première révolution contre le Christ… et maintenant, je crois qu’une autre révolution est sur le point d’éclater. Oui, il y a un autre mot que je sens Jésus répéter dans mon cœur encore et encore ces jours-ci:

Je me souviens encore des paroles qui auraient été prononcées deux fois depuis 2008 par sainte Thérèse de Lisieux à un prêtre humble et très mystique que je connais en Amérique. [9] La première fois qu’il entendit ces paroles, c’était dans un rêve; la deuxième fois audible pendant la messe :
Tout comme mon pays [la France], qui était la fille aînée de l’Église, a tué ses prêtres et ses fidèles, de même la persécution de l’Église aura lieu dans votre propre pays. Dans peu de temps, le clergé partira en exil et ne pourra pas entrer ouvertement dans les églises. Ils exerceront leur ministère auprès des fidèles dans des lieux clandestins. Les fidèles seront privés du « baiser de Jésus » [Sainte Communion]. Les laïcs leur apporteront Jésus en l’absence des prêtres.
En effet, la nuit où il a été trahi, Jésus a donné à Judas un « morceau de pain ». L’Évangile de Jean dit que Satan entra alors dans Judas qui « prit le morceau et partit aussitôt. Et c’était la nuit.
Judas est révélé dans l’Église.
Tout comme Judas a participé à la première messe, de même, Judas est à nouveau parmi nous parmi ceux qui utilisent le prétexte de l’Église pour faire avancer leurs propres idéologies, leurs propres sophismes et casuistiques. Et ici, je parle de ces religieux et de ces membres du clergé qui ont utilisé leurs ordres et leurs vœux pour promouvoir un évangile subjectif et stérile.
Judas aurait pu partir aussi, comme beaucoup de disciples; en effet, peut-être que s’il avait été honnête, il aurait été obligé de partir. Au lieu de cela, il est resté avec Jésus. Il n’est pas resté par foi ou par amour, mais plutôt avec l’intention secrète de se venger du Maître… Le problème était que Judas n’est pas parti et que son plus grand péché était sa tromperie, qui est la marque du diable. —POPE BENEDICT, Angelus, 26 août 2012 ; vatican.va

Ici aussi, c’est « avec un baiser » que les « catholiques de carrière » ont souvent « embrassé » l’Église, tout en rejetant la Vérité. Ils n’ont pas « été honnêtes » et se sont simplement séparés, mais au lieu de cela, sont restés en position de pouvoir, feignant l’obéissance tout en promouvant un anti-Évangile.
Mais tout comme le manque d’orthodoxie de la présidence de Donald Trump a exposé de nombreux Judas, le pontificat quelque peu non conventionnel du pape François a exposé les Judas qui, jusqu’à présent, étaient assez inconnus. Et comme le reste du monde, leur exposition tourne autour des questions entourant la sexualité humaine et la famille.
… la bataille finale entre le Seigneur et le règne de Satan portera sur le mariage et la famille… quiconque agit pour le caractère sacré du mariage et de la famille sera toujours contesté et opposé de toutes les manières, car c’est la question décisive, cependant, Notre-Dame lui a déjà écrasé la tête. —Sr Lucia, voyante de Fatima, dans une interview avec le cardinal Carlo Caffara, archevêque de Bologne, dans la revue Voce di Padre Pio, mars 2008; cf. rorate-caeli.blogspot.com
Dans l’un de ses discours les plus puissants peu après les premières sessions du Synode sur la famille, le pape François a lancé un avertissement qui faisait étonnamment le parallèle avec les cinq corrections que Jésus a faites envers les « Judas » dans ses sept lettres aux églises dans le livre de l’Apocalypse (voir Les cinq corrections). Il a mis en garde contre une fausse miséricorde et…
La tentation de descendre de la Croix, de plaire au peuple, et de ne pas y rester, pour accomplir la volonté du Père ; de se prosterner devant un esprit mondain au lieu de le purifier et de le plier à l’Esprit de Dieu. —Catholic News Agency, 18 octobre 2014
En effet, c’est précisément ce genre de « mondanité » qui a conduit à l’apostasie de Judas. Une mondanité qui…
… peut nous amener à abandonner nos traditions et à négocier notre loyauté envers Dieu qui est toujours fidèle. Ceci… s’appelle l’apostasie, qui… est une forme d’« adultère » qui a lieu lorsque nous négocions l’essence de notre être : la loyauté envers le Seigneur. —POPE FRANCIS d’une homélie, Radio Vatican, 18 novembre 2013
… aujourd’hui, nous le voyons sous une forme vraiment terrifiante : la plus grande persécution de l’Église ne vient pas d’ennemis extérieurs, mais naît du péché à l’intérieur de l’Église. —PAPE BENOÎT XVI, interview sur un vol à destination de Lisbonne, Portugal; LifeSiteNews, 12 mai 2010
Bien sûr, je sais que certains de mes lecteurs se demandent pourquoi le pape François lui-même n’a pas clarifié certaines questions d’enseignement ou, dans certains cas, a placé ces Judas apparents en position de pouvoir? Je n’ai pas la réponse. Je veux dire, pourquoi Jésus a-t-il choisi Judas en premier lieu ? Dans The Dipping Dish, j’ai demandé pourquoi Notre Seigneur permet à Judas d’occuper de telles positions de pouvoir dans Sa « curie » et d’être si près de Lui, même de tenir le sac d’argent ? Se pourrait-il que Jésus ait voulu donner à Judas toutes les chances de se repentir ? Ou était-ce pour nous montrer que l’Amour ne choisit pas le parfait ? Ou que lorsqu’une âme semble complètement perdue, « l’amour espère encore toutes choses » ? Alternativement, Jésus permettait-il que les apôtres soient passés au crible, pour séparer les fidèles des infidèles, afin que l’apostat montre ses vraies couleurs ?
C’est vous qui m’avez soutenu dans mes épreuves ; et je vous confère un royaume, comme mon Père m’en a conféré un, afin que vous puissiez manger et boire à ma table dans mon royaume ; et vous vous assiérez sur des trônes jugeant les douze tribus d’Israël. Simon, Simon, voici que Satan a exigé de vous tamiser tous comme du blé… (Luc 22:28-31)
RÉPONDRE… COMME JÉSUS

J’écrirai davantage sur la Grande Division qui se produit en ce moment dans l’Église et dans le monde. Mais ce que Jésus désire, c’est que nous ne nous dressions pas contre les autres, mais que nous nous « unissions » à eux dans l’amour. C’est ce que Jésus a fait sur le chemin du Calvaire : il a embrassé dans son cœur tous les pécheurs qu’il a rencontrés avec patience, miséricorde et pardon, y compris ceux qui se sont moqués de lui, l’ont flagellé et l’ont crucifié. De cette façon, Il a touché et converti certains de ces Judas en cours de route.
En vérité, c’était le Fils de Dieu ! (le centurion, Matthieu 27:54)
Car en réalité, nous ne savons pas qui sont les « Judas » et qui sont les « Pierre » qui, bien qu’ils puissent renier Christ maintenant, peuvent aussi se repentir et L’accepter plus tard, précisément à cause du témoignage de notre amour et de notre pardon. Même si le disciple Matthias n’était nulle part visible sous la Croix, il a ensuite été choisi pour remplacer Judas.
Nous en tirons une dernière leçon : si les chrétiens indignes et traîtres ne manquent pas dans l’Église, il appartient à chacun de nous de contrebalancer le mal qu’ils ont fait par notre témoignage clair à Jésus-Christ, notre Seigneur et Sauveur. —POPE BENEDICT, Audience générale, 18 octobre 2006 ; vatican.va
Alors que nous regardons et prions cette nuit avec Jésus dans le jardin, écoutons son exhortation… de peur que nous aussi ne renions Notre Seigneur.
Veillez et priez pour que vous ne subissiez pas le test. L’esprit est disposé, mais la chair est faible. (Matthieu 26:41)
Traduction automatique
Source : L’heure de Judas – La Parole Maintenant (markmallett.com)
Notes
↑1 | cf. La réponse silencieuse |
---|---|
↑2 | cf. Angus Reid, « La foi au Canada 150 »; cf. The National Post |
↑3 | cf. Homélie à la Casa Santa Martha, 2 mai 2014 ; Zenit.org |
↑4 | cf. Le Vaisseau noir – Partie II |
↑5 | 2 Tim 3:4 |
↑6 | Journée mondiale de la jeunesse, Cherry Creek State Park Homélie, Denver, Colorado, 1993 |
↑7 | Émission de radio de Fox News |
↑8 | cf. The Growing Mob |
↑9 | cf. Révolution ! |