Dieu, la Sainte Trinité
Par Sœur Marie Lataste, mystique catholique
LIVRE 5
De la religion en général et de
la religion chrétienne en particulier.
13, « Faites tout par amour pour moi. »
La voix du Sauveur Jésus se fit entendre, un jour, à mon oreille, il me dit :
— Ma fille, faites tout par amour pour moi, telle est ma volonté ; en agissant ainsi vous ne ferez rien d’inutile. Si vous me connaissiez bien et tel que je suis, vous ne pourriez-vous empêcher de m’estimer, et l’estime que vous me porteriez produirait en vous l’amour pour moi. Or, vous le savez, ma fille, l’amour n’est pas seulement un sentiment du cœur, ce ne serait là qu’un amour superficiel et peu solide. L’amour doit être actif ; c’est à vos actes que je reconnaîtrai l’amour que vous avez pour moi. Aussi, quand vous ferez une action quelconque, supposez que je vous dis : Mon enfant, je veux que vous fassiez cette action ; si vous m’aimez, faites-la pour me témoigner votre amour. Agissez ainsi, et en faisant votre action, dites-moi du fond de votre cœur :
“Je vous aime, Ô Jésus ! Vous voulez que je fasse cette action, je me soumets à votre volonté ; acceptez cet acte comme une preuve de mon amour pour vous.”
« Unissez vos actions à toutes mes actions ; les miennes sanctifieront les vôtres. Renouvelez dans chaque action en particulier l’offrande générale que vous m’en avez faite le matin. Il n’est point nécessaire de le faire par parole, cela vous fatiguerait ; contentez-vous d’élever un instant votre esprit vers moi, comme pour me rappeler votre offrande, cela suffira. Rien n’est si agréable à Dieu qu’une âme qui fait ainsi tout pour lui. Écoutez et vous le comprendrez aisément. Une mère a deux enfants quelle aime de tout son cœur et que ses enfants aiment beaucoup aussi.
Elle désire que ses enfants lui témoignent leur amour par l’offrande de tout ce dont ils peuvent disposer pour elle, et leur dit : “ Mes enfants, donnez-moi tout ce dont vous pourrez disposer. Quelque chose que vous m’offriez, je l’agréerai, regardant moins l’offrande que les sentiments de votre cœur qui la fera.” L’un des enfants, voyant le désir de sa mère, lui présente tout ce qu’il trouve sous sa main, même un fruit et une fleur en lui disant : “Ma mère, je vous offre cette petite fleur : c’est bien peu de chose ; mais je n’ai rien de valeur plus grande, acceptez-la comme une marque de mon amour pour vous.” La mère, selon ce qu’elle avait dit à ses enfants, accepte tout avec plaisir, regardant bien plus la tendresse et l’amour de son enfant que l’objet qu’il lui donne.
L’autre enfant ne veut offrir à sa mère que des présents considérables ; mais n’en ayant que rarement, il ne donne que rarement aussi des preuves de son amour pour sa mère. “Pourquoi donc, mon enfant, ne m’offrez-vous pas de petites choses ? Ne vous ai-je pas dit que je considérais moins l’offrande que vous me feriez, que les sentiments de votre cœur ?” “Il est vrai, ma mère ; mais ces petites choses sont indignes de vous et de moi ; je veux, quand je vous offre un objet, qu’il soit digne de vous.” Vous pensez bien, ma fille, que cette mère aura plus de complaisance pour celui de ses enfants qui agit selon ses désirs et lui donne plus fréquemment des témoignages de son affection. Eh bien ! sachez que Dieu agit comme cette mère.
« Enfin, ma fille, suivez mon exemple dans toutes vos actions. Quand il vous faudra agir, demandez-vous comment j’agirais à votre place et vous entendrez une voix intérieure qui vous dira : Jésus agirait pour la gloire de son Père et pour accomplir sa volonté. Mettez en vous cette conformité de votre action à mes actions, et vous agirez toujours dans l’ordre et pour le bien. »