De la religion en général et de la religion chrétienne en particulier : Tout ce que vous voyez doit vous rappeler le souvenir de Dieu. – Marie Lataste L5-Chap16

 

Dieu, la Sainte Trinité

Par Sœur Marie Lataste, mystique catholique

LIVRE 5

De la religion en général et de

la religion chrétienne en particulier.

 

16, « Tout ce que vous voyez doit vous rappeler le souvenir de Dieu. »

 

Mais ce n’était pas seulement les sens intérieurs et extérieurs qui s’élevaient contre moi et qui avaient besoin d’être sinon abattus, du moins bien dirigés. Les objets extérieurs venaient toujours me distraire et me dissiper. La peine que j’en éprouvais était si grande, que j’aurais été bien heureuse de perdre l’usage de mes sens qui m’empêchaient, par ce qui se présentait à eux, d’être fidèle aux règles que me donnait le Sauveur Jésus, et me faisaient perdre si facilement la présence et le souvenir de Dieu.

 

 

Voici ce que m’a dit à ce sujet le Sauveur Jésus :

 

— Ma fille, ne vous attristez pas. Ayez toujours une foi vive et bien éclairée, et les objets extérieurs, loin de vous faire oublier Dieu, vous attacheront à lui de plus en plus. Sachant que Dieu est le Créateur et le conservateur de toutes choses, vous devez reconnaître qu’il en est la fin. Voyant combien sont parfaites les œuvres de Dieu, vous adorerez dans les créatures les perfections infinies de Dieu qui paraissent en elles. Reconnaissant que c’est Dieu qui conserve tout par sa providence, et que cette conservation est comme une création nouvelle de chaque moment, vous rendrez hommage à sa toute-puissance. Ainsi, tout dans la création vous élèvera à Dieu, vous attachera à lui. Tout vous parlera de Dieu, de sa bonté qui a tout fait pour l’homme et l’homme pour lui seul, de sa providence qui veille sur tout et prend soin de tout ; de sa justice et de sa miséricorde qui dirigent les hommes. Les afflictions, les peines, les souffrances corporelles ou spirituelles, le travail, la mort, tous les maux qui remplissent le monde vous feront reconnaître sa justice, et vous adorerez la profondeur de ses jugements sur les hommes. Vous y reconnaîtrez aussi sa miséricorde. Quelle miséricorde plus grande, en effet, Dieu pourrait-il témoigner à l’homme, que d’accepter ses peines, ses afflictions, ses souffrances, comme satisfaction de ses péchés. En cela apparaît la miséricorde divine, aussi bien que dans l’effusion des grâces et des bienfaits de Dieu sur l’humanité.

 

« Jetez un regard sur l’univers, et l’univers vous dira encore la sagesse et l’indépendance de Dieu. Quelle multitude innombrable de familles, de peuples, de nations ! Quel ordre pourtant dans le gouvernement supérieur de ces nations, de ces peuples, de ces familles ! La volonté de Dieu est au-dessus de toute volonté ; il n’en reconnaît point de plus puissante, ni même d’égale à la sienne. Il règle, il dispose tout comme il lui plaît. Il est le maître de la terre ; il la partage, il la divise et donne à chaque nation ce qui doit lui revenir. Dans chaque nation, il donne aux divers individus qui la composent les biens qui doivent leur appartenir. Il lie tous ces individus entre eux par la nécessité qu’ils ont de pourvoir à leur existence par le travail, indispensable à l’homme depuis le péché. Quelle variété de professions et de métiers ! Qui a établi ces professions et ces métiers si ce n’est Dieu, afin de pourvoir diversement à la subsistance des hommes ? Ainsi chacun travaille pour autrui en travaillant pour soi. Les uns cultivent les sciences et ornent leur esprit, en même temps qu’ils enrichissent la société de leurs connaissances diverses qui sont pour elle pleines d’utilité. Les autres s’exposent à de grands périls, traversent les mers, supportent de grandes fatigues pour procurer à leurs semblables ce qui peut leur être nécessaire, et, en échange de ces marchandises, ils reçoivent des valeurs par lesquelles ils pourvoient eux-mêmes à leur subsistance.

 

« Ainsi, tout ce que vous voyez doit vous rappeler le souvenir de Dieu et vous attacher à lui, au lieu de vous le faire oublier. Il donne la vie et le mouvement aux animaux les plus vigoureux et les plus terribles comme aux plus faibles et aux plus inoffensifs, et sa providence indique à chacun sa pâture de chaque jour.

 

« Tout doit non seulement vous rappeler Dieu, mais encore vous faire souvenir que tout ce qui a été fait a été fait pour l’homme et l’homme pour Dieu. Le plus petit brin d’herbe ou la plus humble fleur des champs ne vous dit-elle pas : Je suis faite pour vous, vous êtes faite pour Dieu ? Ma fille, celui qui reçoit un don ou un bienfait, peut-il ne pas reconnaître le bienfaiteur ? Celui qui considère un ouvrage, peut-il ne point penser à l’ouvrier ? Et quand tout vous parle des perfections de Dieu, de sa puissance, de sa justice, de sa miséricorde, de sa providence, de son indépendance, ne devez-vous pas être transportée d’admiration et d’amour ? Ne devez-vous pas penser à lui, le remercier et lui dire : Mon Dieu, vos œuvres sont parfaites ; je m’unis à vous et vous rends grâces pour toutes vos bontés.

 

« Agissez ainsi, et les objets extérieurs, et vos sens, et vos facultés vous serviront merveilleusement pour achever votre perfection. »

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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