ASDE 055 Lui et moi

 

LUI et moi

 15 février 1945. Heure sainte (Délicatement)

 

Cela ne te dérange pas trop ? Moi, J’attends cette heure que tu vas Me donner comme une fête.

 

Tu sais. Quand on est invité à un banquet, comme on s’en réjouit à l’avance.

 

Les invitations de Mes créatures Me sont autant de joies plus grandes, qu’elles sont rares.

 

As-tu remarqué ? Il y a certaines gens auxquels on ne pense pas quand on en convie d’autres. Ils n’entendent que de loin et à la dérobée, le bruit du festin. C’est un étranger, ou bien on ne l’aime pas suffisamment pour lui dire de venir. Il me paraît souvent que Je suis de ceux-là.

 

Alors, quand au milieu de tes occupations tu t’arrêtes d’aller vers tes amis, J’ai envie de te remercier, de te dire « Moi aussi ? Je puis venir ? »

 

Oh ! Seigneur, Vous êtes toujours chez Vous, chez moi. »

 

Il faut me le dire bien souvent. Cela réchauffe Mon Cœur frileux. Donne cette joie à ton Seigneur Dieu, petite créature de Lui.

 

Explique-Moi bien le désir que tu as de Moi : Je le ferai grandir. Même si tu n’as pas le désir de Moi, dis-le Moi. Je te le donnerai. Et davantage.

 

Jusqu’à soif de quitter la terre pour Me rencontrer. Dis-Moi que tu veux Me posséder et être possédée par Moi. Ranime ton amour, c’est un travail de chaque jour. Prends donc courage à encore reprendre après le courage de la veille.

 

Je t’aide. Tu sais bien. Dis-moi que tu le sais. Ces petits actes de foi, de confiance sont Ma joie.

 

J’aime que tu saches Me reconnaître, bien que tu aies les yeux bandés : « C’est Lui ! » Comme cela Me rend heureux… Voilà ta tâche sur la terre. Enseigne-la aux autres. Ce sera Me faire aimer. Tu comprends ? Tu leur demanderas…

 

Moi, Je demande rarement. J’attends. Toi, sois mon apôtre et amène-les tous. Qu’ils fassent quelques pas, Je ferai tout le reste de la route.

 

 

1er mars 1945. Le Fresne. Heure sainte.

 

De savoir que Tu m’aimes tellement, cela me fera peut-être mourir de joie ?

 

Non seulement il faut qu’on le sache cet Amour, mais il faut surtout qu’on y croie. Comme la vie des hommes serait consolée. Et quel ne serait pas leur bonheur, même au milieu des épreuves, s’ils croyaient bien que tout leur arrive par Mon désir de leur faire du bien et sur la mesure de chacun.

 

Certains, au contraire, Me prêtent de la malveillance à leur égard et nourrissent contre leur Dieu des projets de vengeance.

 

Ce serait si simple et si bon de contempler Mon immense Amour. N’est-ce pas là que Je vous ai prouvé l’autre passion : celle que j’ai pour vous ? O toi, petite âme, qu’il te soit très simple de croire que Je t’aime plus que tu n’as jamais été aimée.

 

Puise là une source d’union constante et de joie surnageante au-dessus de la terre. Pense ces mots : « Lui et moi ». Vis ces mots : C’est Moi et toi : en toi.

 

Tant de fois tu M’enfermes dans ton cœur par les deux barreaux de ton signe de Croix. Et avec l’Eucharistie dans les tabernacles, où serais-Je encore sur la terre, si ce n’était dans le cœur des hommes, du moins dans ceux qui Me sont ouverts. Ils M’ont appelé.

 

Ils M’ont appelé nuit et jour,

Et je suis venu,

Et J’y ai établir Ma demeure.

 

Seigneur, ce sera toujours chez Vous, chez moi. Je voudrais inscrire sur mon cœur : Maison de repos pour Lui.

 

Au Ciel tu trouveras la réponse : « Demeure de Délices pour ma Gabrielle ». Oh ! exerce-toi souvent à y croire, à en être comme bouleversée de bonheur : Je suis aimée ! Tu sais bien qu’il te sera fait comme tu auras cru.

 

Et de ces attendrissements nés de ta confiance, surgiront de nouvelles faveurs à monter !… Monter vers l’union ? Davantage : Vers l’Unité.

 

 

15 mars 1945. Heure sainte.

 

Seigneur, j’étais tentée d’omettre ma visite quotidienne de reconnaissance pour l’Hostie du matin.

 

Pourquoi ? T’avais-Je moins aimée ce jour-là ? Ne m’étais-Je pas donné encoure tout entier ? Avais-Je diminution dans Mes richesses miséricordieuses ? Tu ne sais donc pas le plaisir que Me font vos petites visites ?

 

Quand c’est vraiment Moi que vous venez voir et non l’architecture ou les beautés de l’église. Quand vous Me parlez comme un ami parle à son ami… et non en faisant des prières récitées. Quand vous vous rabaissez devant Moi, et devant vos propres yeux. Vois-tu, si toi, Mon petit instrument, tu pensais avoir mérité Mes faveurs !

 

Seigneur, permettez seulement que je m’en réjouisse, surtout si ces faveurs peuvent aider la venue de Votre Règne. J’imagine être la cruche d’eau qui dans les bras d’un homme de Jérusalem a indiqué aux Apôtres le chemin de votre belle salle tapissée où Vous avez institué Votre Sacrement d’Eucharistie.

 

J’ai rempli ta petite âme jusqu’à déborder.

 

Que tout retombe sur les autres, Seigneur ! Qu’aucun mot de soit perdu… Songez ! un mot de Vous !

 

Tu verras l’effet de Mon tendre Amour. Ne sais-tu pas que Je donne plus qu’on n’espère recevoir ? Ne l’as-tu pas éprouvé ? Spirituellement ? Matériellement ? Vois donc bien en Moi, le Compagnon de tous tes instants. Tout à l’heure, dans le jardin, tu disais : « Es-tu là ? ». Je suis toujours là, à portée d’un mot de ton cœur, d’un souhait, d’un sourire.

 

Tu voulais saluer Mon Ame et c’était juste : car Mon Ame est Celle qui a le plus souffert parmi les âmes des hommes. C’est pourquoi au Ciel Elle a la plus haute Gloire. Et sais-tu pourquoi Elle a le plus souffert ? Parce qu’Elle a été la mieux faite pour aimer. Croiras-tu enfin, à l’Amour de Moi ? bien simplement ? à tout moment ? en toute occasion ? Et dans la plus grande joie ?

 

Je le voudrai tant, Seigneur ! Qu’y a-t-il devant mon esprit qui m’empêche d’aller au bout de ma certitude ?

 

Appelle-Moi des plus tendres noms, bien souvent. Des noms comme des élans. Tu monteras.

 

 

Dans le chemin, je souriais à un passant qui m’a rendu mon sourire. C’est ainsi quand tu M’offres un sourire intérieur. Je te le rends.

 

 

22 mars 1945. Heure sainte.

 

Tu viens de voir un ami bien malade et tu en as eu compassion. Que diras-tu à ton Grand Ami quand tu regarderas Ses souffrances ? Regarde-les bien, puisqu’elles sont pour toi. Qu’elles sont à toi.

 

Aie l’humilité de t’en recouvrir. Dis-Moi : « Ayez pitié de moi qui ne suis que pécheresse ». Crois-le et J’aurai pitié. Vois ton néant. Si tu le voyais bien tu serais terrifiée si tu ne connaissais Ma miséricorde et Mon Amour.

 

Comprends la pauvreté de ton âme, son dénuement. De toi-même, tu n’es rien. Cette vision de toi te serait terrible, si tu ne comptais sur la richesse des mérites de ton Époux. Oh ! comptes-y bien en ce temps de Ma Passion. Que ton regard découvre Mes feux en fouillant les détails de Ma Mort obéissante avec la douceur et l’acceptation de tout Mon Être.

 

Encore pour vous, cette acceptation et cette douceur. Oh, mes petites enfants, si vous aviez pu lire dans Mon Ame ! Plus tard vous saurez mieux. Aimez déjà comme si vous saviez. Essaie. Donne-Moi ta bonne volonté de petite Enfant.

 

 

5 avril 1945. Dans ma chambre. Au Fresne

 

Merci, Seigneur, de la grâce de croire davantage à Votre Amour.

 

Si tu te sais aimée, comme cela décuple ton ardeur et ton zèle joyeux ! Comme cela encourage tes regards intérieurs tout souriants de tendresse.

 

Comme tu répondras mieux aux attentions délicates qu’enfin tu sauras reconnaître : « Cette rencontre, cet incident, c’était Lui ».

 

Et tu ne l’avais pas deviné…

N’est-ce pas que cela t’encourage aux sacrifices en reconnaissance ? Et que, même, si, en quelque moment, Il me semblait t’abandonner, tu penserais : « Je suis bien sûre qu’Il m’aime toujours de Son immense Amour.

 

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