ASDE 055 Lettres de ML

 

Sœur Marie Lataste

Lettre 36

 

Marie doit souffrir parce qu’elle a Jésus

pour époux et pour roi.

 

Monsieur le Curé,

 

Permettez-moi de vous communiquer une chose qui m’a été dite par le Sauveur Jésus ; du moins il me semble que c’est lui. Vous en déciderez comme il vous plaira, et votre décision sera toujours la règle de ma conduite.

 

Un jour, après la communion, il me parla ainsi : « Ma fille, écoutez mes paroles avec respect et soumission, parce que mes paroles ne sont pas les paroles d’un homme, mais celles d’un Homme-Dieu. A cause de la haute destinée que je vous réserve, je vous aimais depuis et avant le commencement du monde ; je vous aimais et vous n’étiez pas encore ; je vous aimais et je vous réservais comme au reste de mes élus des grâces privilégiées.

 

« Je vous ai préservée de la corruption du monde ; je vous ai appris de bonne heure à résister aux suggestions de vos ennemis ; je vous ai fait sentir l’efficacité de ma grâce qui, trouvant en vous un cœur docile, a pu y travailler utilement. Ensuite malgré les imperfections, les misères, la faiblesse, la lâcheté et la négligence qui étaient en vous, je vous ai fait entendre ma parole d’une manière sensible et connaître par elle mes volontés et mes desseins sur vous, je vous ai choisie pour mon épouse ; or, à cause de ce titre si honorable et si glorieux, vous devez me prendre pour modèle et prendre part à mes tourments et à mes tribulations. Non, votre vie ne doit pas être une vie douce, passée dans les jouissances, les plaisirs et les satisfactions, mais une vie pénible et laborieuse.

 

« Vous m’avez choisi vous-même pour votre roi, j’ai donc un droit tout particulier sur vous pour votre double consécration de vierge et de chrétienne. Vous m’avez fait mille fois le sacrifice de vous-même ; que ce sacrifice soit un vrai sacrifice. Habituez-vous à une vie dure et fatigante ; que le travail ne vous rebute jamais, et accomplissez de bon cœur tout ce que la divine Providence demandera de vous. Endurcissez votre corps et fortifiez votre âme par toutes les privations qui se présenteront à vous, et qui se multiplieront encore d’une manière considérable dans quelque temps.

 

« J’ai dit à mes apôtres quand j’étais sur la terre : Veillez et priez ! Ces paroles devaient s’entendre de la vigilance intérieure, de la veille de l’âme et du cœur. Je vous ai dit à vous, ma fille : Veillez et priez ! et j’ai voulu que vous entendissiez ces paroles de la veille de votre corps. C’est pour cela que je vous avais recommandé de vous lever dès l’aurore, si vous étiez réveillée, pour faire d’abord votre méditation, et puis pour écrire mes paroles. C’est, pour cela que je vous avais recommandé de dormir sur la dure deux fois par semaine, après en avoir obtenu la permission de votre directeur. Ah ! c’est que la mortification du corps est la force de l’âme. Je voulais en vous une âme forte, forte contre vous-même et forte contre vos passions, forte en face de votre prochain et forte en face de vos supérieurs, forte sous l’œil de votre ange gardien et forte sous l’œil de votre Père qui règne dans le ciel ; or, cette force, on ne la trouve que dans la tribulation et dans la mortification du corps. »

 

Ces mortifications ne sont pas agréables à notre nature, mais elles sont agréables à Dieu ; il vaut mieux réprimer la nature et plaire au Seigneur. Aussi il me semble qu’avec la grâce d’en-haut rien ne me rebutera, rien ne me fera reculer ; partout et toujours j’accueillerai la douleur comme un des plus grands biens que Dieu puisse m’envoyer, puisque le royaume du ciel souffre violence, et qu’il faut souffrir comme le Sauveur Jésus, autant que Dieu le voudra, pour entrer un jour dans la gloire.

 

Je n’oublie pas, Monsieur le Curé, la recommandation que vous m’avez faite de prier pour votre très révérend père spirituel. Je le faisais déjà avant tous les jours ; la reconnaissance m’imposait ce devoir. Oserai-je vous prier de lui offrir l’expression de mes sentiments les plus respectueux et de ma plus sincère gratitude.

 

Pour vous, Monsieur le Curé, daignez agréer l’hommage de ma profonde vénération et de mon éternelle reconnaissance, avec laquelle j’ai l’honneur d’être,

Monsieur le Curé,

Votre très humble et très obéissante servante,

 Marie.

Mimbaste, 25 mai 1843.

 

 

Lettre 37

 

Notre-Seigneur veut que Marie soit religieuse

du Sacré-Cœur ; il enlèvera tous les obstacles,

et elle pourra suivre sa vocation.

 

Monsieur le Curé,

 

Il me semble que Notre-Seigneur m’a adressé un jour ces paroles :

 

« Ma fille, écoutez-moi : Je suis la sagesse incréée ; je connais la grandeur, la hauteur, la profondeur, la largeur de toutes choses, et mes paroles ne sont point des paroles jetées au vent ou pleines de frivolité. Je veux vous parler de ce qui regarde le salut de votre âme et l’intérêt de ma gloire. Dites à votre directeur, qui est dans une certaine indécision sur la réalité et la vérité de votre vocation, que je veux le rassurer et vous rassurer à ce sujet par ma propre certitude, qui est inébranlable.

 

« Or, je lui déclare et je vous déclare aussi que votre vocation est bien celle que vous lui avez manifestée et que vous lui avez fait connaître. Le temps que j’ai fixé d’une volonté absolue pour accomplir mes desseins sur vous est celui de votre vingt-quatrième année. Jusqu’à cette époque, ma volonté n’est pas absolue, je l’abandonne à la volonté de votre directeur. Mais quand vous aurez atteint votre vingt-quatrième année, ma volonté sera absolue et rien ne devra, rien ne pourra vous arrêter. Quand je veux d’une volonté absolue, je parle en maître et je me fais obéir de tous les cœurs.

 

« Toute la sagesse de l’homme, en comparaison de ma sagesse, n’est que folie, et l’homme le plus savant et le plus éclairé n’est devant moi qu’ignorance et ténèbres. La volonté et le jugement de l’homme sont faillibles et sujets au changement, mais ma volonté et mon jugement sont pleins de stabilité. Dieu, mon Père, ne peut point changer mon jugement, parce qu’il est un avec moi, et moi-même, Dieu comme mon Père, je n’ai pu détourner ses jugements de justice contre les hommes, par tout ce que j’ai fait et tout ce que je fais encore, par tout ce qui s’est fait et se fera.

 

« Il y a bien un jugement en moi, abandonné en quelque sorte à la volonté de l’homme ; de telle manière qu’à considérer les choses humainement, il semble que mon jugement est sujet au changement ; mais il n’en est rien, ce sont des épreuves que Dieu envoie à ses serviteurs pour connaître leur foi et leur fidélité. Ainsi Dieu éprouva Abraham en lui demandant l’immolation de son fils, ainsi éprouve-t-il encore un nombre considérable de ses serviteurs et nul ne s’en aperçoit ; mais Dieu fait tourner à leur avantage leur obéissance et leur soumission.

 

« L’obéissance et la soumission aux jugements de Dieu obtiennent des jugements de miséricorde ; le manque de foi et de soumission attire des jugements de justice.

 

« Tout est prévu par mon Père, rien n’est nouveau pour lui. »

 

Monsieur, faites de tout ce qui me concerne comme vous jugerez à propos ; je suis prête et disposée à tout avec la grâce de Dieu et le secours de vos prières. Surtout ne craignez jamais de me contrarier ni de me faire de la peine en rien ni pour rien.

 

Recevez, Monsieur, je vous prie, l’assurance des sentiments de vénération, de reconnaissance et de soumission dont je suis pénétrée pour vous, et avec lesquels j’ose me croire et me dire avec respect,

Monsieur le Curé,

Votre très humble quoique très indigne servante,

 Marie.

Mimbaste, 26 mai 1843.

 

Marie, Mère de la Miséricorde

 

Lettre 38

 

Réponse aux objections de M. Dupérier.

 

 

Monsieur le Curé,

 

La lettre que vous m’avez lue dimanche dernier ne m’a causé d’autre peine que celle que j’éprouvai au moment même où vous m’en fîtes lecture. Selon votre conseil, je mis en Dieu toute ma confiance, je me soumis entièrement à sa sainte volonté et j’éprouvai en moi une joie et un courage qui me mettent au-dessus de toute affliction.

 

Vous me témoignez le désir que je réponde à ce qui a porté M. Dupérier à me traiter de visionnaire et de faussaire. Je ne l’aurais jamais fait sans votre ordre. Vous me l’ordonnez, je fais selon votre volonté, et cela ne m’est point difficile. Je n’ai qu’à rapporter ce que j’ai éprouvé dans les relations nouvelles que j’ai eues, ce me semble, avec le Sauveur Jésus.

 

Le lendemain du jour où j’eus connaissance du jugement de M. Dupérier, je m’adressai à Notre-Seigneur et je lui dis avec un entier abandon : Seigneur, je ne sais comment les choses vont tourner, mais, quoi qu’il advienne, je mets en vous toute ma confiance, je suis prête, soumise et disposée à tout ce que vous demanderez de moi.

 

« Ma fille, me répondit le Sauveur Jésus, soyez tranquille et armez-vous toujours de courage. Je vous avais annoncé des épreuves. En voici une ; il en viendra d’autres et qui vous seront bien plus sensibles encore ; mais, quoi qu’il arrive, dussiez-vous répandre votre sang pour moi, soyez calme, je serai toujours avec vous. Or, si je suis avec vous, le reste doit vous paraître peu de chose. Que les épreuves intérieures ou extérieures vous frappent, qu’elles tombent sur vous et cherchent à vous accabler, si je suis avec vous, elles n’y parviendront pas. Avec moi, vous triompherez de tout ; sans moi, fussiez-vous puissante comme tous les mondes, une seule épreuve d’un moment suffirait pour vous abattre à jamais.

 

« Pour dissiper en vous toute appréhension, toute crainte et toute affliction, voici la réponse à tout ce qui vous est opposé dans la lettre qu’on vous a lue.

 

« 1° On a trouvé, dit-on, des détails minutieux dans vos écrits ; mais quels sont ces détails ? On n’en signale aucun. Pourquoi seraient-ils minutieux ? Il n’y a rien de petit ni de minutieux dans le souffle de l’esprit de Dieu, il souffle où il veut, quand il veut et ce qu’il veut, et la plus petite chose en apparence a souvent les effets les plus importants.

 

« 2° On porte la même affirmation sur vos paroles que sur vos écrits, et cette affirmation n’est pas mieux fondée. On trouvera dans vos paroles le même esprit que dans vos écrits. Tant qu’on ne vous opposera rien de précis, allez en avant.

 

« 3° On vous traite de visionnaire à cause de la parabole que je vous ai donnée du roi, de l’écuyer et de l’olivier. Or, pour leur prouver qu’elle n’est pas l’effet de votre imagination, voici quelle en est la véritable interprétation. Celui qui vous a jugé en a deviné une partie, c’est-à-dire, il a jugé que vous aviez voulu désigner Dieu par le roi, votre directeur par l’écuyer et vous-même par l’olivier. Il s’est trompé en pensant que vous aviez fait vous-même cette parabole, mais il en a deviné la véritable explication sur ces trois points, les autres lui sont cachés. Vous pourrez les lui faire connaître dans la suite de l’explication.

« Les écuyers qui raillent l’écuyer du roi et qui prennent l’olivier pour une vigne sont ceux qui, ayant entendu parler de vous, de vos écrits et de la foi qu’ajoute en eux votre directeur blâment ou tournent en ridicule son zèle et sa charité envers vous ; prenant tout ce que vous éprouvez pour l’effet de l’esprit de ténèbres. Ceux qui sont empoisonnés par l’odeur de la plante sont ceux qui, recourant à vous ou à vos écrits, n’accomplissent point ce que vous leur dites par vos paroles ou vos lettres.

 

« Le nouveau parterre dans lequel je veux vous faire transplanter, c’est le Sacré-Cœur où vous croîtrez dans la perfection des desseins que j’ai sur vous.

 

« La cage d’or dans laquelle vous devez être transportée, c’est ma protection qui vous abritera.

 

« Le voile que le roi ordonne de jeter sur l’olivier, c’est le secret sur les desseins intimes que j’ai sur vous et sur vos écrits, afin qu’il ne soit rien fait qui puisse vous être nuisible.

 

« L’écuyer ne met point ce voile, mais il ne désobéit pas, parce que c’était une recommandation plutôt qu’un ordre qu’on lui avait imposé ; mais ce voile ne devait point cacher l’olivier.

 

« Je n’ai pas besoin de vous dire quels sont ceux qui toucheront cette plante, qui seront enivrés par l’odeur de son parfum et qui même en mourront. On le verra plus tard. Il y en aura qui sont près de vous, il y en a qui seront loin, il y en aura pendant votre vie, et d’autres après votre mort.

 

« 4° On vous traite de faussaire, parce que la prophétie sur Paris ne s’est point accomplie.

« Mais quelle est donc cette prophétie ? Est-ce prophétiser que de placer dans vos écrits la vision que vous avez eue ? Vous avez vu au milieu d’une grande place de Paris un jeune homme sur une colonne. Il était revêtu d’une robe rouge et portait un diadème sur son front, un sabre dans le fourreau, un arc dans ses mains. Ses regards étaient foudroyants et sa bouche prête à lancer des menaces. Au-dessus de sa tête, vous vîtes écrit en caractères de feu : l’Ange exterminateur.

 

« A cette vue, vous fûtes saisie de crainte, la compassion gagna votre cœur et, craignant pour cette ville coupable, vous adressâtes à Dieu vos prières et vos supplications et Dieu entendit votre voix lui crier : Seigneur, sauvez Paris ; Seigneur, sauvez le roi !

 

« Voilà ce que vous avez vu et ce que vous avez dit. Est-ce donc là une prophétie ? Et quand c’eût été une prophétie, ne sait-on point qu’il y a des prophéties conditionnelles, surtout quand ces prophéties annoncent la justice de Dieu ?

 

« 5° On vous traite de faussaire parce que vous prétendez avoir vocation pour devenir religieuse, et l’on affirme que votre vocation n’a d’autre fondement que votre imagination exaltée par de longues veilles.

 

« Ce serait donc le manque de sommeil qui exalterait votre imagination ! Non, il n’en est pas ainsi. Vous prenez le repos suffisant pour la santé de votre corps à laquelle je veille comme à celle de votre âme, et cette raison est la raison de celui qui n’en a pas de véritable à alléguer.

 

« N’a-t-on donc pas mis assez à l’épreuve votre vocation, ne vous a-t-on pas trouvée toujours soumise, docile, patiente ? Que veut-on de plus ?

 

« On dit aussi que votre départ et votre admission sont choses irréalisables. Pourquoi votre départ ne pourrait-il donc pas se réaliser ? N’avez-vous point comme tout le monde le pouvoir de marcher et d’aller où Dieu vous appelle ? Craint-on quelque danger pour vous ? Mais ne suis-je point là pour vous abriter sous ma protection ?

 

« Vous ne pouvez, dit-on enfin, être admise au Sacré-Cœur. Pourquoi ne le pourriez-vous donc pas ? N’ai-je pas dit que l’évêque d’Aire demanderait votre admission et qu’on ne la lui refuserait pas ? N’ai-je pas dit que s’il ne voulait pas s’intéresser à vous, il n’y était pas obligé et que je vous ménagerais une entrée sûre dans cette retraite que je vous destine ? Vous êtes pauvre, il est vrai, mais je suis la richesse du Sacré-Cœur. Les âmes fidèles qui s’y consacrent à honorer mon divin cœur, connaissant ma volonté comme je la leur ferai connaître, ne vous rejetteront pas. On ne donne point d’autres raisons pour vous traiter de visionnaire ou de faussaire, parce qu’on n’en a point d’autres.

 

« Mais, en vérité, je vous le dis, ma fille, en cette circonstance la force a semblé se changer en faiblesse et la sagesse en folie. Ne craignez point : la force apparaîtra dans votre faiblesse, la sagesse dans votre folie et la vérité dans vos visions.

 

« Les paroles que vous entendez ne sont pas de vous, elles m’appartiennent ; vous ne faites que les écrire. Vous n’êtes rien, vous ne pouvez rien par vous-même ; mais je suis tout, je puis tout, je règle tout, je prends soin de tout, et les plus grandes choses comme les plus petites entrent dans les desseins et l’économie de ma sagesse, de ma providence et de ma miséricorde.

 

« Qu’on examine tout attentivement en vous et dans vos écrits et dans votre vocation ; qu’on y cherche la fausseté ou le mensonge, on n’y trouvera que la vérité.

 

« Mais qu’on ne cherche point à scruter les desseins de ma providence, on n’y parviendra jamais.

 

« Nul ne saura pourquoi je m’adresse à vous, nul ne saura pourquoi je vous entretiens dans la sagesse, la profondeur, la suavité et la perfection de ma parole : nul ne saura pourquoi je vous appelle au couvent du Sacré-Cœur de Paris et non au couvent des Ursulines d’Aire, ni dans quelque autre que je n’ai point voulu choisir.

 

« Je fais tout cela parce que je le veux et je ne dois à personne raison de ma volonté. »

 

Il se tut, il avait fini de parler. Je lui dis aussitôt : Seigneur, la disposition de mon esprit, à cette heure, est d’une indifférence complète à tout ce qu’on m’a reproché ; ce ne peut donc être mon imagination qui m’a dicté ce que je viens d’entendre de votre bouche ! « Non, ma fille, c’est moi qui vous adresse ces paroles : Allez en paix, vous les garderez profondément dans votre cœur. »

 

Voilà, Monsieur, ce que j’ai entendu et ce que m’a dit, ce me semble, le Sauveur. De moi-même, je n’eusse jamais osé ni su répondre ainsi. Vous m’avez ordonné de répondre à la lettre que vous m’avez lue ; de moi-même et sans votre ordre je ne l’eusse point fait, parce que je suis complètement indifférente à tout ce qu’elle renferme. Vous m’avez intimé un ordre, j’obéis par le récit de ce que j’ai éprouvé.

 

Vous me pardonnerez ma simplicité : je vous assure, Monsieur, que j’ai fait le sacrifice de moi-même à Dieu. Mon âme, mon esprit, mon cœur, mon corps lui sont consacrés. Je ne veux plus être à moi, je veux être toute à Jésus-Christ. J’espère qu’il m’éclairera, qu’il ne m’abandonnera pas et me délivrera de tous mes ennemis, savoir : mes passions, le monde et le démon. Jésus m’est tout, le reste ne m’est rien.

 

Dans quelque position que je sois, quelque épreuve qui m’arrive, quelque affliction qui m’accable, si j’ai Jésus, si je suis unie à Jésus, si je l’aime, si je puis rester à genoux aux pieds de sa croix et m’humilier et m’anéantir dans son anéantissement et ses humiliations, je suis heureuse, il ne me manque rien. Avec lui, j’aurai fermeté et courage ; avec lui, j’aurai bonnes dispositions et grâces suffisantes ; avec lui, je correspondrai à ces grâces ; avec lui, je vivrai, et la mort ne pourra m’atteindre, ou bien, si elle me frappe, ce sera pour me donner la vie et l’éternité.

 

Recevez, je vous prie, Monsieur, les sentiments de mon respect, de ma soumission, de ma reconnaissance et de ma considération.

J’ai l’honneur d’être,

Monsieur le Curé,

Votre très humble et très indigne servante,

 Marie.

Mimbaste, 13 juin 1843.

 

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